Publié par Dreuz Info le 14 avril 2007

L’analyse proposée jusqu’à maintenant s’est révélée être exacte : l’Iran cherche la guerre, et le prouve ouvertement depuis deux semaines.

Au milieu de la crise entre l’Iran et le Royaume Unit, il était écrit sur le blog :

Pour quelle raison [y’a-t-eu prise d’otage] ? Dimanche passé, l’Iran a annoncé qu’il ne divulguerait plus certaines informations à l’Agence de l’Energie Atomique. Dans le même temps, il sait que dès qu’il refusera totalement la coopération avec l’AEIA, le Pentagone passera en Defcon 2, soit en mode de guerre. Hier, le ministre des Affaires étrangères iranien répétait que l’Iran voulait continuer à coopérer avec l’AEIA. A quelques minutes d’intervalle, suprême outrage, le régime annonçait le jugement des soldats britanniques. Coïncidence ? Bien sûr que non.  

   En prenant ces otages, l’Iran veut obtenir des garanties des Etats-Unis. Il veut que l’administration Bush accepte de ne pas lancer des frappes si l’Iran cesse toute coopération avec l’AEIA.

Cela donnerait le temps aux mollahs de développer leur arsenal et placerait les Etats-Unis en position de gendarme aveugle au Moyen Orient. En quelques mois, sans les contrôles de l’AEIA, l’Iran peut multiplier ses capacités d’enrichissement actuelles par trois.

Cette grille de lecture, proposée par les néoconservateurs, était donc totalement juste. Non seulement l’Iran a refusé l’accès de certaines de ses usines à l’AEIA, ce qui est une première provocation, mais il a annoncé lundi être passé à l’enrichissement industriel d’uranium. Selon Téhéran, toute désapprobation de l’AEIA obligerait l’Iran, à terme, à ne pas reconduire le traité de non-prolifération. En d’autre mots, l’Iran est sur le point d’expulser les inspecteurs de l’AEIA, comme Saddam l’avait fait en 1998 :

«S’ils continuent à faire pression sur l’Iran concernant ses activités nucléaires pacifiques, nous n’aurons d’autre choix que de suivre la décision du parlement et de revoir notre appartenance au TNP», a conclu le négociateur iranien Ali Larijani.

Cette annonce amène quelques réflexions supplémentaires :

1) L’Iran est sans doute passé à l’enrichissement industriel il y a plusieurs mois. Si elle le reconnaît aujourd’hui, c’est parce qu’elle veut capitaliser son avantage obtenu des reculades occidentales suite à la crise des otages. A l’évidence, les mollahs réfléchissent comme suit : si enlever quinze marins d’une nation étrangère ne provoque aucun tollé parmi les Nations Unies et l’Union européenne, l’annonce que le régime viole pour la quatrième fois le droit international ne devrait pas susciter de réaction dangereuse. Ahmadinejad sait qu’il a encore des jokers dans sa manche, Saddam Hussein avait violé le droit international… dix-sept fois (!) et les petits collabos européens ont encore milité contre une intervention punitive.

2) L’Iran peut écarter l’Union européenne des menaces potentielles pour son régime. Il a essayé, en vain, de mobiliser les Chiites d’Irak, mais ceux-ci n’ont pas répondu présents.

3) La guerre n’est plus évitable, n’en déplaise à l’Europe de Münich.

4) L’administration Bush, attaquée par la CIA, les médias et le Congrès, donne l’impression d’être faible au Moyen Orient. Le roi de Jordanie a dénoncé l’intervention en Irak et le roi d’Arabie enterre la "feuille de route".. Aujourd’hui, tout ce que le Moyen Orient compte de despotes essaie de supplanter la puissance américaine sur ses terres, et isoler Israël afin de mieux le détruire.  

5) L’ONU est une organisation d’une médiocrité inégalée depuis la SDN. La semaine dernière, alors que les Nations Unies condamnaient pour la quatrième fois de suite le programme nucléaire des mollahs, l’Iran a été réélu à son poste de vice-président de la Commission de l’ONU sur le désarmement, dont la Syrie est le rapporteur… Tant de stupidité grasse laisse pantois. On rappellera ici comment l’ONU rend des rapports biaisés sur les conditions en Irak afin d’influencer le débat américain…

6) Il était écrit sur le blog, le 4 avril dernier :

Pourquoi l’Iran a-t-il cédé aujourd’hui ? Certes, et ce n’est pas négligeable, un membre du commando des Gardes de la Révolution arrêté en Irak a été relâché. Mais, surtout, au même moment, à quelques milliers de kilomètres de là, la Speaker de la Chambre des Représentants des Etats-Unis, Nancy Pelosi, rendait visite à Bacher El-Assad pour évoquer le futur de la région. Sous les protestations de la Maison Blanche, Pelosi a rompu un isolement diplomatique de plusieurs années (depuis 2003 plus précisément, soit le début des inspections de l’ONU en Iran), ruinant une pièce charnière de l’échiquier diplomatique américain.

Pour rendre hommage à cet exemple de dhimmitude, pour encourager cette soumission devant l’ennemi, les Iraniens ont annoncé la libération des otages.

Le message est très clair : les Iraniens veulent la bombe, et l’auront coûte que coûte. Mais pour y parvenir, ils doivent isoler les politiciens fermes et lucides sur la scène internationale, dont le GOP de George Bush et le Likoud de Netanyahou, et attirer les cauteleux et les idiots utiles, à l’image des Européens, des Démocrates américains ou des travailliste et kadimistes israéliens.

La venue de Pelosi a servi de tremplin à cette stratégie. 

Tout cela est confirmé par une dépêche de l’AFP du 13 avril 2007, soit hier :

Un député iranien a déclaré aujourd’hui que Téhéran était prêt à des pourparlers avec la présidente démocrate de la Chambre américaine des Représentants, Nancy Pelosi, qui vient de conclure une visite controversée en Syrie, pays allié de l’Iran. "Des discussions parlementaires permettraient de discuter de problèmes bilatéraux et rapprocher les nations iranienne, européennes et américaine. Elles pourraient également examiner les questions liées au programme nucléaire pacifique de l’Iran", a affirmé Mohammad Nabi Rudaki, vice-président de la puissante commission de la Sécurité nationale au Parlement.

Pour les observateurs que nous sommes, compte tenu que la grille de lecture proposée depuis août août dernier sur ce blog se révèle chaque jour un peu plus fondée, il s’agit maintenant de prévoir les conséquences de la conduite des mollahs iraniens.

Il semble très probable que l’Etat d’Israël sera en guerre contre le Hezbollah cet été, peut-être même contre le Hezbollah et la Syrie. En effet, Tsahal a repéré des mouvements inhabituels de troupes syriennes début mars, des manoeuvres qui se poursuivent aujourd’hui.

Il paraît tout aussi probable que les Américains bombarderont l’Iran d’ici à cet été. Dès que le régime expulsera les inspecteurs de l’AEIA, les bombardiers américains décolleront. Plusieurs manoeuvres militaires américaines l’attestent.

Le Moyen Orient bougera  en 2007. Personne ne devrait être surpris, à l’exception de l’inébranlable Alexandre Adler, qui a l’audace de voir souffler  un "vent d’apaisement" sur le Moyen Orient !

Peu de choses changent en ce monde. En France, Alexandre Adler continue de militer pour légiférer les drogues douces, seules origines de ses analyses géopolitiques plus erronées les unes que les autres. En Iran, Ahmadinejad annonce l’Holocauste depuis qu’il est en place. Nous refusons d’écouter. Souvent, la vérité fait fuir.

Et, comme en 2003, c’est pour prévenir le drame que les Etats-Unis doivent intervenir. Au plus vite.

D’autres articles sur le même sujet : La marche à la guerre contre l’Iran
A VOIR : la guerre en Irak vue à hauteur d’homme   

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