Publié par Dreuz Info le 7 juin 2007

Par Guy Millière, Les 4 Vérités Hebdo , 30 mai 2007

anti_bug_fckNous entrons en France, et peut-être en Europe, dans une nouvelle ère. Le redressement économique de ce pays sera difficile à mener à bien, mais, avec de la volonté, de l’opiniâtreté et de l’audace, il n’est pas impossible, d’autant que le communisme est mort, que le gauchisme ne se porte pas très bien, et que le parti socialiste est en crise.

Le fait que, parallèlement, l’altermondialisme façon José Bové et son frère ennemi, l’antimondialisme façon Le Pen ne sont plus ce qu’ils étaient, constitue un double atout supplémentaire.

Une chance existe que les Français voient enfin le monde tel qu’il est, que la prospérité dépend de la créativité, et que la démocratie et la liberté doivent être affirmées partout sur terre si on veut que l’une et l’autre survivent. Une chance existe aussi qu’on redécouvre ce qui constitue l’unité essentielle de la civilisation occidentale et l’évidence que, face à un Occident uni, généreux et intransigeant, l’islam radical incarne une nuisance malsaine qu’on peut terrasser. Qu’à Washington, Berlin, Paris et Londres, on parle désormais d’une même voix dans un dossier comme celui du nucléaire iranien est encourageant.

Et mieux vaut tard que jamais : dans toute l’Europe, on commence à comprendre que la guerre contre le terrorisme dont parle George Bush depuis 2001 est effectivement une guerre qu’il nous faut gagner. Dans toute l’Europe, on commence à voir que l’islamisme n’est pas une menace inventée par des conspirateurs réunis à la Maison Blanche, mais un danger réel qui prend des visages différents selon qu’il s’incarne à Madrid ou Rotterdam, chez les terroristes palestiniens, chez les néo-nazis du Hezbollah ou chez le petit Hitler de Téhéran, mais qui n’en est pas moins LE danger majeur de ce temps.

On commence à comprendre aussi que ce qui risquait d’arriver à l’Europe était, qu’aux États-Unis, on prenne les récriminations antiaméricaines de trop d’Européens au pied de la lettre, on glisse vers l’isolationnisme, et on fasse son deuil du devenir d’un vieux continent devenu décidément trop vieux.

On redécouvre en Europe les vertus de l’Alliance atlantique, même si on ne le dit pas toujours haut et fort. On constate que les pays européens ont fort peu dépensé pour leur défense depuis plusieurs décennies. On retrouve des vertus au fait d’avoir à sa disposition une armée américaine opérationnelle et fiable. Et on discerne qu’on pourrait en avoir besoin très bientôt si, comme cela risque fort d’être le cas, Ahmadinejad et ses barbus ne se calment pas. Il restera un peu de chemin à faire pour qu’on déchiffre pleinement, en Europe, le sens du renversement de Saddam Hussein, le rôle clé d’Israël au Proche-Orient, mais aussi le fait qu’au sein de la force révolutionnaire qu’incarne l’Occident uni, le moteur du dynamisme n’est plus de ce côté-ci de l’Atlantique, et que la chance des Européens de compter encore, plus tard dans le XXIe siècle, tient à l’existence de ce prolongement de l’Europe qui a sa capitale à Washington, mais je ne veux pas douter que cela viendra.

Nombre de jeunes Européens vivent déjà l’évidence que la seule culture vivante qu’ils ont en commun, de la Scandinavie à l’Italie, de l’Espagne à la Pologne est la culture américaine, et ils vivent l’évidence aussi que la culture américaine occupe ce rôle parce qu’elle est métissée et incarne désormais la culture populaire de la planète.

Nombre de jeunes Européens savent, sans qu’il soit besoin de leur expliquer, que la langue qui joue en notre époque le rôle joué autrefois par le latin, est l’anglais en sa version américaine. Nombre de jeunes Européens ont assimilé qu’à l’heure d’internet et des technologies nées dans la Silicon Valley, il y a, sur la planète, les citoyens de l’ouverture qui, de Los Angeles à Jérusalem, de Paris à Varsovie ont des rêves en commun qu’ils sont prêts à partager avec d’autres citoyens de l’ouverture sur les cinq continents, mais qu’il faut d’abord faire reculer le fanatisme, et aussi, loin des dogmes collectivistes, retrouver les valeurs fécondes nées en Europe et préservées outre-Atlantique. Un commentateur a écrit que la victoire de Sarkozy était le signe de l’émergence possible d’un néo-conservatisme au cœur de l’Europe. J’espère que les faits vont lui donner raison. 

 

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