Par George Weigel,
(Dans cet article “libéralisme” s’entend au sens américain du terme, concernant des positions situant leurs tenants à gauche dans le panorama politique. Les Démocrates notamment.NDT)
John F. Kennedy aurait maintenant 90 ans, une circonstance pratiquement impossible à imaginer pour ceux d’entre nous qui étaient déjà là le 22 novembre 1963. Lorsque les balles de Lee Harvey Oswald ont tué le 35e président des États-Unis, les souvenirs que nous avions de lui se sont figés, pris dans une sorte d’ambre du souvenir.
Il est déjà assez difficile de se représenter un JFK âgé de 60 ans et propriétaire d’un grand journal (la carrière qu’il envisageait après sa présidence). Il est tout simplement impossible de convoquer des images de lui à 75 ans, encore moins à 90. Il reste jeune à jamais, au moins dans la mémoire de ceux qui se souviennent de sa présidence.
Mais saisissons-nous bien pourquoi il est mort? Et l’interprétation dominante de son assassinat masque-t-elle la vérité sur sa présidence et sa place dans le spectre de l’opinion politique américaine?
Dans un livre brillant à paraître, Camelot and the Cultural Revolution (Encounter Books), James Piereson répond «Non » et «Oui ». Avec cet ouvrage, Jim Piereson (un vieil ami, je l’admets avec joie) illustre parfaitement le fait que certains livres font réfléchir à nouveau sur des événements ou des personnalités. Mais il nous amène également à repenser toute une période, et à considérer la manière dont son interprétation-et son interprétation erronée-ont modelé notre époque troublée.
Pourquoi John F. Kennedy est-il mort? Selon l’interprétation avancée par les admirateurs -et anciens assistants de Kennedy- biographes Arthur M. Schlesinger et Théodore Sorensen, l’assassinat de JFK était l’effet secondaire d’une culture de la violence ayant infecté l’extrême-droite américaine: ainsi la paranoïa de l’extrême-droite à propos du communisme et de l’activisme des droits civils avait transformé la ville de Dallas en une maison de fou pleine d’agitation politique où quelque chose de terrible allait probablement se produire.
En proposant un cadre interprétatif faisant pièce à l’apparemment incompréhensible, Schlesinger et Sorensen avaient emboîté le pas aux grands médias. En effet les deux versions, l’ imprimée comme l’électronique, de la couverture de l’assassinat de Kennedy et du meurtre ultérieur d’Oswald, avaient baigné ces événements dans un flot d’introspection: sur une Amérique supposée avoir peur du monde, peur du changement social, et accroc à la violence.
L’interprétation Schlesinger / Sorensen avait également la sympathie de Jacqueline Kennedy. Après l’arrestation et l’identification d’Oswald, Mme Kennedy a déploré que son mari n’ait même pas eu la satisfaction de se faire tuer pour les droits civils; son assassin avait été un « stupide petit communiste ». Un fait, pensait Mme Kennedy, qui avait ôté à la mort de JFK « toute signification. » Alors, cette signification, on la créerait.
Et ainsi naquit l’image familière d’une Maison Blanche de Kennedy pareille à un Camelot arthurien*, « un bref instant lumineux » qui ne doit« jamais être oublié » (comme l’exprimaient les paroles d’Alan Jay Lerner pour une comédie musicale contemporaine de Broadway).
Pourtant ce fait demeure, que Lee Harvey Oswald était un communiste convaincu, un ancien transfuge de l’Union soviétique, et un soutien passionné de Fidel Castro. L’administration Kennedy était l’ennemi juré de Fidel Castro et de son régime communiste cubain. La motivation d’Oswald à assassiner le Président venait de sa haine pour la politique que Kennedy dirigea pendant la guerre froide. Ainsi John F. Kennedy fut une victime de la guerre froide – une guerre froide, Piereson nous le rappelle- qu’il mena avec vigueur, si pas toujours avec intelligence ou succès.
Piereson fait aussi valoir qu’omettre de mentionner cela, dans un pays encore très sensible sur la crise cubaine des missiles de 1962 ; et le fait de substituer le mythe de Camelot aux faits, a encore des conséquences pour nous aujourd’hui. En faisant de John F. Kennedy – incarnation d’une optique Démocrate anticommuniste pragmatique, rationaliste, axée sur les résultats- une figure mythique dont l’idéalisme ne pourrait jamais être retrouvé, Mme Kennedy, les biographes de Kennedy et les grands médias ont contribué à détruire la confiance dans le progrès qui avait caractérisé naguère le libéralisme de Franklin D. Roosevelt, Truman – et John F. Kennedy.
La théorie du complot a migré des marais (anti-communistes, de la John Birch Society) de l’extrême-droite et a commencé à contaminer la pensée libérale de gauche américaine. Et puisqu’on ne pourrait plus jamais revenir au glorieux Camelot passé, le libéralisme de gauche américain est devenu moins une question sur des changements de fond que sur des changements de style et, à la fin, changement de mode de vie. L’aboutissement de tout ceci est la gauche américaine telle que nous la connaissons aujourd’hui – pour laquelle la reconnaissance juridique (en fait, la promotion) du mode de vie hédoniste et relativiste est la chose la plus importante.
Toutes choses qui auraient laissé John F. Kennedy probablement perplexe s’il avait vécu jusqu’à 90 ans.
*le château du roi Arthur et des chevaliers de la Table Ronde.NDT
http://www.eppc.org/publications/pubID.3132/pub_detail.asp
traduction adamastor
Justement, j’ai revut un documentaire sur le 3 sur les “aventures sexuelles” de JFK la nuit derniére.
C’etait pour tout dire un “chaud lapin” et il ne choississait pas toujours avec intelligence ses maitresses (espionne nazi, escort girl de la Mafia, allemande lié à des agents de l’Est…).
Le documentaire se finit en expliquant que sa mort à mon sauvé sa légende car méme si le FBI et son frére étouffait les scandales les uns aprés les autres, cela n’aurait pas longtemps et il risquait d’étre éclaboussé à un point lequelle l’affaire Lewinsky avec Clinton aurait était une simple affaire de moeurs.
POUR SOUTENIR LES 774 OTAGES : UN MILLIONS DE VOIX S’UNISSENT DANS LE MONDE CONTRE LES FARC
Un grand rassemblement international est organisé à Paris et dans le monde entier le 4 février prochain. Il s’agit pour le peuple colombien et ses amis de mobiliser l’opinion publique mondiale sur l’horreur subit au quotidien par le peuple colombien à cause d’un groupe terroriste : les FARC (Force Armées Révolutionnaires Colombiennes). C’est la cause humanitaire de cette année.
Un seul objectif : que de simples citoyens s’expriment devant le monde entier pour partager le malheur de la Colombie et dire simplement :
STOP! LES FARC
STOP ! Les attaques des populations les plus vulnérables
STOP ! Les enlèvements
STOP ! Les massacres et les assassinats
STOP ! Les actions terroristes
STOP ! LES FARCS
Des manifestations, marches ou rassemblements, auront lieu un peu partout le 4 février prochain en Colombie et dans le monde entier : Paris, New York, Londres, Madrid, Buenos Aires, Miami, Sydney, Barcelone, Munich, Toronto, Philadelphie, Boston et Quito, et d’autres villes encore.
Oswald était noté comme très bon tireur. Je m’en souviens car moi-même ayant été bon tireur lors du service, j’avais été très intéressé par cette info. Il était juste en dessous du niveau tireur d’élite et les Marines ne rigolent pas avec les barèmes.
Weigel critique le manque de réalisme du parti Démocrate qui l’a fait évoluer au fil du temps vers une optique idéaliste et idéologique. Que le responsable de cette mort soit Oswald ou pas, ne peut-on penser, aux réflexions de son épouse ou de ses biographes Démocrates, que les choses auraient pris la même direction ? Regretter l’absurdité de cet assassinat car sans rapport avec la lutte pour les droits civils ou lier sa mort aux difficultés de l’Amérique à entrer dans les années soixante a conduit à mythifier sa présidence pourl’abstraire d’un réel trop prosaïque.
Ce Camelot du passé les pursuit aujourd’hui.
« Milieux terroristes » ?
j’espère avoir assez de temps pour soumettre un autre texte de Weigel prochainement, mais sur le discours de Ratisbonne.
Kennedy est devenu un président presque saint en mourrant, et si le parti démocrate avait pu rester aussi républicain en idéologie que le fut Kennedy, je serai moi-même presque démocrate…
Pour le frére Robert, je pense que l’on peut exclure une éniene théorie du complot.
Son assasin, Sirhan Sirhan, est toujours sous les barreaux.