Publié par Dreuz Info le 19 février 2008
Michael MooreMichael Moore, au-delà du miroir
par Guy Millière
Editions du Rocher
297 pages / 18.50 euros

Je me souviens de la première fois où je me suis approché de l’oeuvre de Michael Moore. C’était en janvier 2005, Bush venait d’être réélu et le cinéaste américain avait échoué dans son entreprise de propagande. Néanmoins, j’étais curieux de voir par moi-même Farenheit 9/11, histoire de juger la qualité d’un produit vanté par tous les médias, de droite comme de gauche, dans une Europe en proie au délire collectif.

Ce film m’a choqué par l’ampleur de sa médiocrité. Il faut être un abruti, dans le sens le plus clinique du terme, pour s’extasier devant un long-métrage aussi mauvais. Un enfant de quatre ans distinguerait l’énormité de la chose. Même si je n’ai jamais douté de l’état végétal du cerveau des Européens, le film de Michael Moore m’a fait découvrir que les abysses, décidemment, n’avaient guère de fond et qu’à gauche, on pouvait toujours descendre à la cave lorsqu’il s’agissait de niveau intellectuel. Comment expliquer le succès d’un système comme celui de Michael Moore ?

Guy Millière s’attelle à cette tâche dans un livre percutant. Soucieux de brosser le portrait de Moore depuis ses débuts, il démontre la “fabrication” d’un porte-parole de gauche. La démonstration valant  pour d’autres figures élevées au rang d’icônes par les bobos, elle en est d’autant plus intéressante.

Le vrai Michael Moore, le beauf issu d’un quartier de Blancs sectaires ? Il devient, par la magie des médias, le prolétaire ayant grandi dans un quartier industriel d’une ville qu’il n’a approchée, Millière le prouve, que pour ses films. Moore, l’anticapitaliste ? Il mise en bourse et, comble de l’hypocrisie, possède un porte-monnaie d’actions dans Halliburton, une société qu’il fustige dans ses films ! En étudiant la biographie de ce “Big Fat Liar”, Guy Millière découvre un homme irascible, raciste (il hait les Blancs jusqu’à s’être plaint de la couverture médiatique du 11 septembre), détesté par ses anciens collègues de bureau et rançonnant les journalistes qui osent le critiquer. Un portrait édifiant.

La vie de Moore le cinéaste n’est pas meilleure. Il floue les ouvriers qu’il clame aider, déforme les propos d’un soldat amputé d’une jambe, inverse la chronologie des faits pour diffamer un directeur d’entreprise… Michael Moore a tout fait dans ses films. Et plus encore. Méticuleux, Guy Millière dissèque chaque séquence, dénonce les contrevérités et rétablit les faits avec références précises et vérifiables ; un vrai travail d’orfèvre, qui n’a aucun équivalent en Europe. 

Ces dernières années, j‘ai souvent reçu des messages de lecteurs me disant être désarmés face à la propagande de Moore, au travail, en famille ou entre amis. Prouvant une fois de plus qu’il est le combattant phare de la liberté en Europe, Guy Millière leur apporte enfin de quoi se défendre. 

Il y avait urgence. Le ventre de Michael Moore est encore fécond d’où est sortie la bête immonde…  

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