Publié par Dreuz Info le 31 mai 2008

…en se fondant sur n’importe quoi d’autre.

Le dernier exemple est Leïla Babès, professeure de sociologie des religions à l’université catholique de Lille, qui a rédigé une «réponse à Robert Redeker» que Libération a cru bon de publier. Extrait:

Vous écrivez: «Haine et violence habitent le livre dans lequel tout musulman est éduqué, le Coran». Là, vous dites des sottises, M. Redeker. Ce qui habite les islamistes, ce n’est pas le Coran, qui ne leur sert que de source pour légitimer leurs actes, mais la prédication sauvage qui s’est développée à partir du début du XXe siècle. Je sais de quoi je parle, je descends d’une lignée de théologiens.

Redeker affirme, avec raison, que le Coran est habité essentiellement de haine, de violence, et Babès le contredit en se fondant non pas sur le contenu du Coran, mais sur son expérience familiale, personnelle. Alors que les jihadistes font généreusement référence au Coran et aux traditions les mieux ancrées dans la conscience musulmane, eux. Comme le constatent ceux qui se sont penché sur le sujet, au lieu d’en juger du haut de connaissances seulement apparentées:

Les écrits de Zawahiri puisent aux racines de la jurisprudence islamique; en fait, sur les plusieurs milliers de mots traduits ici et tirés de ses trois traités, largement plus de la moitié est constituée de citations directes du Coran, des hadiths et des consensus et conclusions des oulémas. (…) Les arguments d’Al-Qaïda sont extrêmement traditionnels et c’est pourquoi ils sont acceptés par des millions de Musulmans.

(En parlant du dialogue, de la compréhension partagée, Ben Laden) demande, sarcastique: «Quelles preuves avons-nous de la valeur de tout cela? Qu’a fait le prophète? Qu’ont fait ses compagnons après lui et nos ancêtres vertueux? Ont-ils lancé le djihad contre les infidèles, les attaquant sur toute la Terre, afin de les placer sous le règne de l’Islam, dans l’humilité et la soumission? Ou ont-ils envoyé des messages tendant à découvrir des approches partagées entre eux et les infidèles (…)?» (…)

L’histoire montre que Ben Laden maîtrise mieux la nature de l’Islam que les apologistes occidentaux; comme le résume Ibrahim «l’Islam radical est l’Islam — sans exception.» (…)

Zawahiri tire des traditions islamiques une argumentation parfaitement rationnelle et cohérente en faveur du terrorisme et des attentats-suicide à la bombe. (…)

Quant à tuer des femmes et des enfants, Mahomet lui-même fournit un précédent pendant le siège de Taif, où il utilisa des catapultes. La réponse du prophète à la question du meurtre de femmes et d’enfants, que les tirs de catapulte allaient forcément toucher, a été la suivante: «Ils sont des leurs.» (…)

(Le) simple fait qu’une telle démonstration soit réalisable — une chose impossible avec les traditions chrétiennes, hébraïques, hindoues ou bouddhistes — et que des millions de Musulmans croyants l’acceptent indique bien ce qu’il en est de la «religion de paix».

Mais Babès veut prouver que les extrémistes musulmans sont motivés uniquement par des prédicateurs marginaux en faisant valoir que ce fut le cas dans sa propre famille. Tant de nombrilisme et d’incompétence, dans un texte qu’elle a pourtant pris le temps de rédiger et sans doute de donner à relire, laisse sans voix. Et cela ne fait qu’empirer:

Vous avez pris soin, pour expliquer les causes profondes de la violence actuelle, de ne citer que les épisodes les plus troublants de la conscience musulmane, à commencer par le massacre de la tribu juive de Médine, les Qurayza. Nous ne savons que peu de chose de cet épisode inouï, et les raisons d’un tel massacre nous échappent.

Personne ne saura sans doute jamais ce qui s’est réellement passé, mais nous savons parfaitement, à la virgule près, ce que les Musulmans sont censés en penser et c’est cela qui compte. Nous savons qu’être musulman, c’est, entre autres, trouver légitime de massacrer une tribu entière. Cela n’a rien de troublant (pour un chercheur): c’est un encouragement à exterminer ses ennemis, comme l’histoire en contient de nombreux. Mais celui-ci a la bénédiction directe du dieu des Musulmans et s’appuie sur l’exemple du personnage religieux central de l’Islam.

Et il est dès lors pour le moins légitime, sinon tout à fait indispensable, à une époque, la nôtre, où l’Islam déborde de violence et de suprématisme tout en se vantant de son pacifisme à gorge déployée, de signaler que la religion islamique puise sa réussite en grande partie dans de tels enseignements génocidaires. Et que ce n’est pas le cas des écritures chrétiennes et de l’exemple de son personnage central, même si la lignée de Mme Babès regorge à tel point de prédicateurs sauvages.

Autre ineptie indigne d’une universitaire:

D’autres que moi vous l’ont certainement dit, si le texte coranique contient des versets de violence, il en contient d’autres qui contredisent cette orientation, comme c’est le cas pour la Bible.

Des tas d’apologistes disent ce genre de choses, c’est certain. Mais si c’était vrai, on trouverait sans doute des références plus sérieuses que de simples «d’autres l’ont dit». Si c’était vrai, on trouverait certainement des courants juridiques islamiques classiques (oublions les soufis) établissant des relations pacifiques, d’égal à égal, avec les non-Musulmans. Si c’était vrai, on pourrait citer au moins une dizaine d’ouvrages académiques (et non apologiques) de recherche et d’analyse de ces fameux éléments textuels coraniques prônant la réconciliation, la compassion, l’indulgence et la bienveillance envers les non-Musulmans. Si c’était vrai, Mme Babès, Redeker le saurait. Car il a lu le Coran, lui, semble-t-il, contrairement à vous, sans doute.

Il est d’usage, pour les apologistes, à ce point de la réflexion, de prétendre que le début de la révélation coranique fourmille de versets sympathiques et que le prophète n’est devenu haineux qu’après avoir subi des injustices. Mais la vérité est que les toutes premières sourates révélées (96, 68, 73, 74…) contiennent déjà, régulièrement et essentiellement, des malédictions, des menaces, des promesses de châtiments horribles contre «ceux qui mécroient» et que la seule issue proposée, de manière tout à fait univoque d’un bout à l’autre de l’ouvrage, est la soumission à l’Islam.

Simplement, après un temps, le prophète a commencé à faire usage de violence — pillage, mort d’homme (y compris pendant la trêve sacrée), assassinats politiques (avec mensonges délibérés), humilité feinte, massacres, commerce humain de masse (notamment pour acheter des armes), attaques systématiques, prise de pouvoir appuyée par la force militaire, avec assassinats des anciens adversaires politiques et exclusion (jusqu’à nos jours) de tous les cultes de la Mecque (anciennement multireligieuse). Voici son exemple, qui ne se dément jamais, envers les non-Musulmans, parce qu’ils ne croient pas.

Ainsi, au-delà de toutes les polémiques, au regard des simples faits vérifiables, Redeker voit parfaitement juste:

Le retour à Jésus est un recours contre les excès de l’institution ecclésiale. Le recours à Mahomet, au contraire, renforce la haine et la violence. Jésus est un maître d’amour, Mahomet un maître de haine.

Et que penser de ces gens qui, par le soutien aveugle et infondé qu’ils apportent à de pures illusions, encouragent les esprits crédules de notre temps à retourner ainsi à Mahomet et son exemple?

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