Publié par Dreuz Info le 4 juillet 2008

INTERVIEW EXCLUSIVE “LE BLOG DRZZ” 


Entretien réalisé par Marc Brzustowski pour le compte du blog drzz

Nom

Laurent MURAWIEC

CV

Diplômé de l’Université de la Sorbonne /

Senior Fellow à l’Hudson Institute (Washington DC) /

Il a enseigné à l’Ecole des Hautes Etudes sociales de Paris et à la George Washington University (USA) /

 Il a été le premier Français à être engagé comme analyste auprès de la RAND Corporation, une société proche du Pentagone /

Laurent Murawiec a donné des conférences aux Universités Columbia, Cambridge, à l’académie navale des Etats-Unis, à l’Université des forces armées canadiennes et à l’Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale (Paris) /

Ses articles ont paru dans le Washington Post, the Financial Times, National Review Online, Le Figaro, Le Monde, Die Welt, notamment /

Il a notamment donné une conférence sur l’Arabie Saoudite au Defense Policy Board, un organe dépendant du Pentagone /

Il a écrit, entre autres, une traduction de Clausewitz (Perrin, 1999), et deux livres consacrés à l’Arabie Saoudite (La Guerre d’Après, Albin Michel, 2003 et Princes of Darkness: the Saudi Assault on the West, Rowman & Littlefield, 2005) 

En 2004, Laurent Murawiec a publié une étude intitulée “les vulnérabilités de la machine de guerre chinoise” pour le compte du Département de la Défense américain. Sa dernière étude pour le Pentagone, consacrée à l’islam radical, a été publiée en deux volumes en septembre 2008 (Mind of Jihad, Cambridge University Press).

1h30 minutes d’interview par téléphone !

 


(1ere partie)

( 2eme partie )


3eme partie : relations internationales / présidentielles américaines

MARC B. : Les lobbies moyen-orientaux aux Etats-Unis : que pourriez-vous nous dire du pouvoir d’influence du lobby saoudien à Washington ? Comme il s’exprime à travers des « hommes de paille », tels que « Dhimmi » Carter ?

 

MURAWIEC :  Le lobby saoudien, c’est d’abord un type : le Prince Al Waleed. C’est un lobby hyper-centralisé – quand j’entends des crétins comme John Mearsheimer et Stephen Walt qui parlent du « Lobby Juif » je rigole doucement, car ce n’est encore rien comparé au Lobby Saoudien, qui est extrêmement influent !- Pendant 23 ans le prince Bandar, fils du Prince Sultan, a été le grand corrupteur des EU, et il a fait des ravages énormes et ça continue ; ou le prince Al Waleed (Ben Talal Ben Abdul Aziz)[1] : Georgetown a reçu 20 millions de $ du prince Al Waleed, on y a établi un centre « pour la compréhension islamo-chrétienne », dirigée par John Esposito[2]. C’est un centre de propagande. De même, Harvard a reçu 20 millions du Prince en question. Carter est un « homme de paille », mais ça va beaucoup, beaucoup plus loin. Des types comme Brent Scowcroft[3], patron du CSCI sous Bush Senior, pourtant républicain, opposé résolument à la guerre en Irak. Mais encore, de grandes firmes de lobbying, de grands cabinets d’avocats, etc. sont dans la poche des Saoudiens : le Carlyle Group[4], un énorme groupe d’investissements privés, qui est une importante banques d’affaires, avec des tas de gens qui ont tenu les rênes du pouvoir : comme Franck Carlucci, ancien directeur-adjoint à la CIA sous Carter, puis à la Défense (sous Reagan). Voilà ce qu’est cette corruption saoudienne, avec toutes les bonnes raisons du monde ( !). Le lobby saoudien est extrêmement puissant, centralisé et l’homme qui compte c’est l’Ambassadeur.

 

MARC B. :  Et là, par contre, il y a une « vraie stratégie » ?

 

MURAWIEC :  La stratégie, c’est corrompre un maximum de gens et ils peuvent compter sur des amitiés extrêmement diversifiées pour s’ouvrir un maximum de portes (« Super Door Openers »)

 

MARC B. :  Il y a d’autres lobbies (affaire Rezko : accointances pétrole contre Nourriture), le NIAC  de Trita Parsi, qui le concurrencent,… comment est-ce que tout cela  s’organise ?

MURAWIEC :  Le NIAC, c’est très américain, c’est un marché, parfaitement légal, on peut même y trouver une base constitutionnelle qui donne le droit de pétitionner en vue de groupes d’intérêts ; mais ça fonctionne comme un marché, où le lobby des lobbies est saoudien. Mais les Etats-Unis sont tellement puissants qu’il n’y a rien qui se passe dans le monde qui n’influe sur la politique des Etats-Unis, ni rien aux Etats-Unis qui n’ait pas un retentissement dans le monde : qui sera le président, qui sera à la chambre, qui sera au Foreign Relations Committee du Sénat,… Et tout un chacun s’efforce d’acquérir, d’acheter de l’influence à Washington, parce que Washington est la capitale du monde : il faut y avoir son pied à terre, « pignon sur pouvoir », si j’ose dire ; franchement ça devait être la même chose à Rome en l’an 200 après JC, et la même chose, de façon moins diversifiée, dans la Grande-Bretagne impériale de 1900 : si vous êtes la Capitale du monde, tout le monde veut y être. Et vous avez besoin d’être partout.

MARC B. : Parmi ceux qui prônent le dialogue avec les Mollahs (Kissinger, Allbright…) : peut-on différencier, de l’extérieur, un travail de lobbying en arrière-fond d’un raisonnement dans l’intérêt strict des Etats-Unis ?…

MURAWIEC :  Cela dépend des individus, certains je les soupçonne beaucoup moins de corruption ; quand on dit corruption il faut faire preuve d’imagination, ce n’est pas que l’argent : mais du prestige, de la flatterie, des invitations, une remise en selle quand on a disparu de la scène publique…

Quand Schultze, par exemple, dit quelque chose, je ne le soupçonne pas de corruption, parce qu’il est là depuis longtemps, on le connaît… par contre, quand je vois Scowcroft faire quelque chose, le soupçon monte immédiatement, parce que j’ai une idée assez claire de la manière dont il procède et du pourquoi, de même qu’il fait partie des pires courants qui réclament depuis toujours l’impunité pour les dictateurs.

MARC B. : Que dire aujourd’hui des rapports France/Etats-Unis, de leur « jeu de rôles », avec, en arrière-fond, la pilule amère de : Bachar à Paris/ La France à Beyrouth ?

MURAWIEC :  Il y a eu le long épisode d’hystérie et d’imbécillité chiraquienne, où Chirac a fait des tas de choses inutiles, s’est pris pour le chef du Tiers-Monde, avec un crétinisme parfaitement chiraquien, et a pissé sur les rapports franco-américains, de façon parfaitement ridicule, inutile, la moins nécessaire. On aurait parfaitement pu considérer que la France ait dit, en 2003 : « – on est contre l’intervention, mais les Etats-Unis sont notre allié ». On ne fait pas comme l’autre crétin de De Villepin, le tour des dictateurs du tiers-monde, pour voir si Mugabe est contre « l’attitude anti-démocratique » des Etats-Unis pour le rallier sous la bannière blanche de Pierre Laval et du Maréchal Pétain… C’est Talleyrand qui disait de l’assassinat du Duc d’Enghien : « – c’est pire qu’un crime c’est une faute », ça décrit assez bien ce qu’a fait Chirac. Chirac a mobilisé sur l’antique haine des Etats-Unis. Des gens comme J.F. Revel ont écrit là-dessus, et je n’ai rien à y ajouter, sur cette espèce d’énervement pathologique des élites françaises, « qui ne pardonnent jamais à ceux qui leur ont sauvés la peau à plusieurs reprises »… Sarkozy est un juste retour des choses. C’est un rapport apaisé.

En affaires internationales, on n’a pas d’amis permanents on a que des intérêts permanents, c’est Disraeli qui l’a dit, je crois. Mais, il n’y a pas de raison de s’attendre à une « idylle »…

Mais là, au Moyen-Orient avec une Politique américaine idiote, et par-dessus le marché, Paris qui en rajoute dans les pires zig-zag : c’est une véritable honte ( !), cette invitation de la Syrie, qui est quand même celle qui nous a tué 58 paras (Drakkar, 1983), on a toujours pas tué Rifaat El Assad, – ce qu’on aurait dû faire depuis longtemps-, on a vendu le Liban pour rien, on continue, c’est épouvantable ! Et la visite clownesque à Beyrouth fait mal au ventre, c’est une honte, ils sont passés devant les caméras du Hezbollah, ils ont donc leurs bobines dans les archives informatisées du Hezb., vraiment c’est glorieux ! Ce n’est pas la première fois que la France trahit le Liban, pas la première et sans doute pas la pire, mais ça continue. Et de ce point de vue-là il (Sarkozy) ne fait pas mieux que Chirac !

Pour résoudre le problème libanais, il faut casser la gueule aux Iraniens et tuer Nasrallah, là le Liban aura une chance. Une autre occasion n’a pas été exploitée : c’est le fameux rapport Mehlis concernant le Tribunal International, de la faute des Etats-Unis et de la France, on a eu une chance avec le rapport Mehlis, pour l’instant ça traîne et on a rien fait. Pour l’instant, il n’a pas grande incidence : si, en plus, on invite Bachar, on ne va pas le traduire (en justice), c’est le discours de Marc Antoine, dans Jules César de Shakespeare, le discours funéraire de J.C, à qui l’auteur fait dire : «  parce que Brutus et Cassius sont des hommes honorables » tant et tant qu’à force de le répéter, on comprend que ce sont des crapules, ici, c’est pareil, « Bachar est un homme respectable, on ne va quand même pas l’ennuyer »… Donc hélas, il faut craindre que ce rapport et ce Tribunal International, il n’en sorte pas grand-chose…

MARC B. : Pour conclure, quel serait votre pronostic socio-politique concernant la présidentielle américaine : Obama/ le clan Clinton/son rapprochement éventuel avec Mc Cain… ?

MURAWIEC :  Mme Clinton doit, à la fois, avoir l’air de faire campagne pour Obama pour ne pas se perdre aux yeux du Parti Démocrate et faire en sorte qu’il perde pour pouvoir se glisser à sa place dans 4 ans. Elle doit gigoter beaucoup, c’est son problème, pas le mien. Et les Clinton ont une propension au gigotement sans équivalent.

Quand va arriver le mois de septembre, les Républicains vont commencer à sortir les tombereaux de dossiers sur Obama, un dossier qui n’est pas piqué des vers( !). Il y a eu un certain nombre de choses (qui sont déjà sorties), mais rien en comparaison à ce qui sortira à l’automne ; ça ne sert à rien de sortir ces rapports trop tôt. Mais 15 jours après la convention démocrate, vers mi-août, les choses vont commencer à sortir. Je pense que ça va saigner beaucoup. La vulnérabilité d’Obama, c’est qu’il présente une persona qui n’a rien à voir avec sa carrière réelle. Ca tient à des choses comme le fait qu’il bosse depuis longtemps avec un mouvement d’Extrême Gauche très  violent,  Acorn[5], et en tant que membre du conseil d’une fondation ou autre chose, il a contribué à leur donner des centaines de milliers de $ ; eux, en retour, ont été les troupes de sa campagne électorale au Sénat, il y a 3 ans ; et récemment, ils ont fait campagne pour lui. il y a une synergie entre l’un et les autres. Vous trouverez cela dans National Review on line : Stanley Kurtz, qui est un journaliste remarquable a fait un boulot d’enquête formidable à Chicago, qui fait partie des choses qui vont sortir ; et l’image « lisse », actuellement, d’Obama est un peu écornée, donc… Et pour peu que Mc Cain fasse une bonne campagne comme il faut, … à voir. Au départ, je ne suis pas d’un grand enthousiasme mais je voterai Mc Cain : on a besoin de lui, donc, prenons-le, je pense qu’il va gagner mais ce n’est pas dans la poche.

 Il y a des choses extrêmement indicatives de l’état de l’opinion, ce qu’on appelle le Middle America, notamment sa déclaration à San Francisco sur les « petzouilles » qui « collent à leur religion et leur fusil » : il a perdu 7 à 8 points en Pensylvanie en quelques jours. Si vous voulez, j’habite Washington, itou à San Francisco, qui ont voté Kerry à 90% ; par contre, quand on est en West-Virginia ou au Texas, etc.,  ce sont 2 pays très différents, ce qu’on peut appeler l’Amérique moyenne, le « pays réel ».

C’est, un peu aussi, une des erreurs les plus graves de gens comme Ben Laden est qu’ils confondent Hollywood et CNN avec le pays réel, Saïd Houd a passé 2/3 années aux Etats Unis, il n’a rien vu rien compris. Et quand tous ces types-là parlent des Etats-Unis, ils ne comprennent pas et, comme ils ne les comprennent pas, ils font des bêtises. Ils ne voient jamais le pays réel. Le pays réel, c’est hors Washington et hors- Obama, qui, dans un autre sens, est un pur produit intellectuel Harvardien de la plus belle eau.

MARC B. : Que penser du Rôle des guerres, dans cette élection ? L’Amérique est-elle lassée et capable de se laisser tentée par le ticket Obama ? Une voie de retour aux préoccupations ordinaires,  « isolationnistes » ?

MURAWIEC :  Le plus problématique là-dedans est, selon moi, à quel point on paye maintenant, le prix de 7 ans de Bush. Et l’incapacité radicale de Bush à mener et faire passer sa politique. J’attends avec impatience les débats Mc Cain-Obama qui vont être, pour la première fois depuis très longtemps, de vrais débats avec de la substance. Les débats Kerry-Bush, il y a 4 ans, en comparaison, ont été terribles… Là on va avoir deux candidats qui parlent anglais, à la différence de Bush ; l’incapacité de Bush à s’exprimer, à expliquer pourquoi ses décisions, ce n’est pas seulement un problème de communication, comme on dit, mais bien de substance, de décision, de suivi etc. Mais ça fera du bien d’avoir de vrais débats sérieux… là je crois qu’on paie 7 ans de Bush…

MARC B. : Et comparativement, Mc Cain est un vrai candidat ? Il sait s’exprimer ?

Mc Cain, oui, oui, sans aucun doute, je l’ai entendu, ce type, dans des conférences, à plusieurs reprises, etc. il parle bien, il est drôle, il sait être convaincant. Encore une fois, ce n’est pas un type qui m’enthousiasme énormément, il y a des points de son programme qui m’ennuient sérieusement,… Mais c’est un type qui a de la ressource, beaucoup plus que Bush.

Mais, d’autre part, les Républicains vont prendre une dégelée, une rouste terrible, au Sénat et à la Chambre, ils vont perdre plusieurs sièges au Sénat, peut-être plusieurs dizaines à la Chambre. Et si Mc Cain gagne, son problème sera sans doute d’être face à une grosse majorité démocrate. Le Président propose et la chambre des représentants dispose. Ce n’est pas le Président qui décide du budget pour les Etats- Unis : la constitution donne primauté à la Chambre et au Congrès, sur un certain nombre de points. Le président a le pouvoir de la parole, une puissance d’initiative formidable. Reagan, par exemple, a dû gouverner durant la totalité de ses deux mandats, avec une majorité démocrate, ce qui ne l’a pas empêché de faire de merveilleuses choses. Mais ça complique énormément les choses….

MARC B. : D’autres choses que vous aimeriez préciser avant que l’on se quitte ?

MURAWIEC :  Je crois qu’on couvert beaucoup de choses, on a fait le tour de pas mal de points… On ne va quand même pas étouffer vos lecteurs ! C’est un peu étouffe-chrétiens !

(off-record) J’ai de la sympathie pour ce que fait Drzz (prononcé d’edzedzed à la façon de la guêpe…) fait, c’est bien, un peu comme Pajama medias,  les « vaches vertes » ici, y en a besoin.

MARC B. : C’est aussi un blog qui permet de rendre compte d’une politique qui n’a pas toujours été bien comprise, c’est le moins que l’on puisse dire, notamment, en France…

MURAWIEC :  C’est le moins qu’on puisse dire ! A ce sujet, vous savez, j’ai été invité par la France officielle pour la 1er fois depuis 4 ans en mars dernier, ça c’est un effet-Sarkozy, après 4 ans d’embargo où je n’étais pas « en cour » si j’ose dire. Et là je reçois une invitation, ils veulent m’entendre, ben c’est bien, tant mieux pour eux (rires) ! …

 Ma 1ère préoccupation est me débarrasser du cancer qui me fait chier, ça pourrait être fait rapidement si diverses choses marchent. Si je suis bien, je serais en France en aout, en vacances, mais on verra l’an prochain.  Je pense que j’aurais des trucs à faire en France. Je suis plus en Chine qu’en Europe… Si à l’occasion je peux rencontre les Drziiistes, on fait un déjeuner avec plusieurs drzzzziiiistes et… c’est bien de se connaître ! Ok !

MARC B. : Je vous souhaite un prompt rétablissement et je vous dis donc à très bientôt, Monsieur Laurent Murawiec…

MURAWIEC :  Oh ! Pas besoin du « Monsieur » !

MARC B. :  Donc, à très bientôt, Laurent !


[1] Al Waleed (Ben Talal Ben Abdul Aziz) : considéré comme l’homme le plus riche du monde après Bill Gates. Investissements dans la Banque Citigroup, en crise dans les années 90, renflouées par Al Waleed à hauteur de 600 millions de $.

[2] J. Esposito : Modernizing Islam, St Petersburg, Florida, 2003.

[4] http://www.infoguerre.fr/fichiers/Le%20Reseau%20Carlyle.pdf : critique de la relative désinvolture de « le Réseau Carlyle », où François Missen, journaliste, lauréat du Prix Pulitzer et du prix Albert Londres,  met en lumière les compromissions politico-économiques du Groupe Carlyle. Cela dit, le style adopté reste celui du « romanquête » de BHL. Y sont décrits notamment : le travail de « recrutement » de « super Door openers », dont le premier d’entre eux est Frank Carlucci, Directeur adjoint à la CIA en 1978 sous Jimmy Carter, secrétaire d’Etat à la Défense, 7 ans plus tard, emblème de la portée et de la puissance que peut avoir le Groupe. Il y aura ensuite, l’arrivée de James Baker à la tête du groupe. 1994 : entrée de George Soros, puis, le 12 septembre 2001, entrée du Saudi Ben Laden Group à hauteur de 2 Millions de $ US… La famille Ben Laden pourra quitter les Etats-Unis peu de temps après, par un avion affrété par… Carlyle Group.

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