Le Rwanda a une nouvelle fois accusé la France d’avoir activement “participé” à l’exécution du génocide de 1994, laissant entendre pour la première fois la possibilité de poursuites judiciaires contre d’anciens dirigeants politiques et responsables militaires français.
Le ministre de la Justice rwandais, Tharcisse Karugarama, a présenté à la presse mardi les conclusions du rapport de 500 pages de la commission d’enquête rwandaise sur le rôle supposé de la France dans le génocide, qui avait entamé ses travaux en avril 2006 et dont la France a depuis rejeté toute légitimité. Selon ce rapport rédigé en français, la France était “au courant des préparatifs” du génocide, a “participé aux principales initiatives” de sa mise en place et “à sa mise en exécution”. Environ 800.000 personnes, selon l’ONU, essentiellement parmi la minorité tutsie et les Hutus modérés, ont été tuées pendant le génocide d’avril à juillet 1994 au Rwanda, planifié et exécuté par les extrémistes hutus.
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Un sujet déjé abordé sur le blog drzz, et depuis longtemps : La France a participé au génocide du Rwanda
La France qui s’est empêtré lamentablement et à bien des égards scandaleusement dans ce dossier porte bien sûr sa part de responsabilité dans ces événements dramatiques. En Afrique soutenir une faction plutôt qu’une autre est toujours à hauts risques.
Mais dire qu’elle « savait » ce qui allait arriver est tout aussi scandaleusement tendancieux. Dire qu’elle a « formé des milices génocidaires », avec la volonté d’accroire qu’elle formait des gens pour perpétrer un génocide, est une malhonnêteté.
L’Afrique n’en a pas fini avec les génocides : Kenya il n’y a guère, Erythrée, Darfour, Somalie aujourd’hui. L’Afrique est aux mains des libanais, chinois, islamistes, russes, etc.… et il y a peu de nation européenne pour faire entendre sur place la voix des pays occidentaux.
Ne tirons pas trop facilement sur la France et ne nous désintéressons pas de ce malheureux continent.
Quelque chose me dit que le terme “inacceptable” estsavamment choisi. Le Quai n’a pas dit de ces conclusions qu’ellesétaient “contrefaites”, ni “calomnieuses”, pas plusqu’ “infondées“, juste “inacceptables”.
Ce quisurprend aussi, dans ce bref communiqué des Affaires Etrangères, c’est que, pour moitié, il s’applique àparler de leur “déterminationà construire une nouvelle relation avec le Rwanda“.
Personnellement, si j’étais ministre des AE et que la justiced’un Etat étranger accuse à tort le mien d’avoirété “au courant des préparatifs” d’un ethnocide et”participé aux principales initiatives” de sa mise en place ainsi qu’à “sa mise en exécution”, j’ordonneraisà mon porte-parole d’affirmer l’innocence de mon pays. Je ne chercheraispas à tout prix à placer dans “une perspective d’avenir” “notre relation” avec lacapitale en question .
Est-ce la langue diplomatique qui est abstruse, est-ce que la Franceest à ce point chrétienne, qu’elle s’empresse de tendre la jouedroite juste après avoir été frappée sur lagauche ?
C’est à peine si, sur les rives de la Seine, on ose en plus