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Israël est-il prêt à détruire le Hezbollah ?
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Miguel Garroté – On peut discuter de l’utilité prioritaire et immédiate de l’armée de terre israélienne en cas de conflit. En revanche, l’armée de l’air israélienne peut sans conteste jouer avec rapidité un rôle prioritaire face aux dangers qui menacent l’Etat hébreu. L’armée israélienne ripostera à d’éventuels tirs du mouvement terroriste Hezbollah par des destructions énormes au Liban, a déclaré le Général israélien Gadi Eisenkott, lors d’une interview parue aujourd’hui vendredi 3 octobre 2008, dans le quotidien Yediot Aharonot. « Ce qui s’est passé à Beyrouth en 2006 se produira dans chaque village d’où l’on tire contre Israël », a précisé le Général Gadi Eisenkott, Commandant en Chef de la Région militaire Nord d’Israël, faisant référence au bombardement accomplit par Israël contre le Quartier Général du mouvement terroriste chiite Hezbollah à Beyrouth lors du conflit qui les a confrontés en juillet – août 2006. « Des tirs à partir des villages du Liban y provoqueront une catastrophe et Nasrallah a intérêt à réfléchir trente fois avant de les ordonner », a ajouté le Général Gadi Eisenkott au sujet du chef religieux intégriste du Hezbollah.
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Pour le Général Gadi Eisenkott, « Nasrallah est parfaitement conscient du risque encouru par la population civile et c’est la principale raison de sa retenue et du calme qui prévaut depuis deux ans. Nous mettrons en oeuvre une puissance disproportionnée contre ces villages et y provoquerons des destructions énormes, car (…) il s’agit non pas de villages mais de bases militaires. Les 160 villages chiites situés au sud du Litani et des dizaines d’autres se trouvant au nord de ce fleuve sont des sites militaires, disposant de quartiers généraux, de centres de renseignements et de télécommunications. Des dizaines de roquettes y sont cachées dans des caves ou derrière des murs. C’est un plan (ndlr : la riposte israélienne en cas d’attaque) qui a déjà été approuvé (…) Nous riposterons par des tirs très agressifs. Tout ce que j’ai dit concernant le Hezbollah sur une riposte dure, s’applique encore davantage à la Syrie », a informé le Général Gadi Eisenkott. La guerre de 2006 a fait – côté israélien – 160 morts. Plus de 4.000 roquettes et missiles tirés par le Hezbollah ont gravement affecté la population civile de la moitié Nord d’Israël durant ce conflit.
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Depuis, l’armée israélienne a tiré la leçon et a révisé à la hausse sa stratégie par rapport à d’éventuelles frappes des terroristes du Hezbollah. On se souvient que bien des médias, avaient manifesté, une fois de plus, leur hostilité envers l’Etat d’Israël, pendant les affrontements de l’été 2006. En effet, lors de ces affrontements, au Liban, entre l’armée israélienne et le Hezbollah, les médias avaient tout fait – sur le moment – pour donner l’impression qu’Israël était l’agresseur disproportionné. Ce n’est que plusieurs mois après la fin des hostilités, que la presse, écrite et audiovisuelle, avait analysé les événements de façon plus nuancée. On apprenait notamment que le Hezbollah avait utilisé la population civile libanaise comme bouclier humain, une réalité finalement dénoncée par Amnesty International. On apprenait que des milliers de roquettes avaient été lancées sur des localités israéliennes. On apprenait que le Hezbollah avait utilisé des missiles iraniens Fajr d’une portée de 200 km. On reconnaissait – enfin – que le Hezbollah est un groupe terroriste chiite libanais, armé et financé par les mollahs chiites intégristes iraniens.
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Mais l’affaire ne s’est pas arrêtée là pour autant. A Téhéran, le 4 mars 2007, le représentant du Hezbollah en Iran, Abdallah Safialdeen, déclarait, sur la quatrième chaîne de télévision iranienne : « Le Hezbollah n’aura pas besoin d’une guerre à grande échelle. Le Hezbollah sera capable de pénétrer en Israël lorsque les Américains quitteront l’Irak. Savez-vous ce que signifiera un retrait américain de l’Irak ? Cela signifiera qu’Israël perdra son soutient. Cela signifiera que le Hezbollah libanais n’aura pas besoin d’une guerre à grande échelle pour pénétrer en Israël. Le Hezbollah sera tout simplement capable de marcher sur Israël. Les Américains seront forcés de quitter l’Irak. Avec ou sans guerre contre l’Iran, les Américains seront forcés de quitter l’Irak » (on peut visionner la version intégrale de cette déclaration, sur www.memritv.org, *Clip # 1397, mars 2007, The Middle East Media Research Institute, Washington).
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En réalité, le début de cette saga, entre Israël, l’Iran et le Hezbollah, remonte à seize ans en arrière, soit à 1992. A Jérusalem, en mai 1992, le Premier ministre israélien, Yitzhak Rabin, trouve, sur son bureau, un rapport, du renseignement militaire de l’Etat hébreux, concernant le nucléaire iranien. Le rapport, confirme, que le programme nucléaire iranien, n’est pas purement civil, contrairement aux allégations de la CIA américaine (celle-ci ne prendra conscience du danger nucléaire iranien qu’en 1998). C’est donc dès 1992, qu’Israël, découvre, cette dure réalité : l’Etat hébreux, n’a pas de réponse crédible, de mesure préventive, face à la menace existentielle, que représente un pays – en l’occurrence l’Iran – nucléarisé (pour plus de détails, voir l’article de Y. Klein et M. B. Oren, intitulé « Israël’s worst nightmare », paru dans The New Republic, daté du 5 février 2007).
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Seize ans plus tard, en 2008, le problème reste entier : Israël ne veut pas vivre avec, d’une part, un Iran post-khomeyniste nucléarisé ; et d’autre part, un monde occidental qui risque de ne pas agir. De plus, l’Iran élargit considérablement sa sphère d’influence : avec la production d’uranium enrichi ; avec le Hezbollah chiite à la frontière nord d’Israël ; avec le Hamas sunnite, dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, dont certains éléments sont pro-iraniens ; avec la Syrie alaouite alignée sur l’Iran. Bref, jamais auparavant, l’Iran et ses alliés, n’ont représenté, une telle menace, pour Israël. L’Occident affirme que l’Iran ne possèdera pas la bombe atomique avant 2009. Mais qu’advient-il si l’uranium enrichi par l’Iran, passe au mains du Hezbollah, qui s’en sert, sous la forme d’un engin radioactif artisanal, une bombe sale, contre Israël, depuis le Sud-Liban, dès 2008 ou 2009 ? Vu sous cet angle, les propos du Général israélien Gadi Eisenkott, parus aujourd’hui vendredi 3 octobre 2008, ne sont pas « disproportionnés ».
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Miguel Garroté
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Lire aussi l’article sur : http://www.lorient-lejour.com.lb/
En effet, selon de sources militaires israéliennes, les aspirations du président syrien Bachar el-Assad à se doter d’un programme nucléaire militaire n’ont pas disparu. Au contraire, Damas a redoublé ses efforts pour développer ses capacités nucléaires. Ces mêmes sources affirment que depuis le raid aérien sur le complexe d’el-Kibar, qui abritait, selon les Israéliens et les Américains, un réacteur nucléaire, la Syrie a changé de stratégie. Ainsi, le régime de Damas a entamé un nouveau programme nucléaire semblable au modèle iranien et qui consiste à la construction simultanée de plusieurs bases disséminées à travers le pays.
Selon le rapport publié par le quotidien arabe basé à Londres, les nouvelles installations sont également construites grâce au soutien de la Corée du Nord. En plus, le mois dernier, un groupe d’experts iraniens sont arrivés en Syrie et se sont joints au projet.
Les militaires israéliens affirment que leur pays ne restera pas les bras croisés. Ces mêmes sources estiment que le raid aérien contre le site présumé, l’assassinat du général Mohammad Sleimane début août et le dernier attentat à la voiture piégé qui a coûté la vie à 17 , dont un haut responsable syrien lié au programme nucléaire syrien, prouve qu’Israël ne permettra pas le développement d’un tel programme considéré comme une ligne rouge à ne pas dépasser.
Sur un autre plan, « la République islamique d’Iran a officiellement renoncé à sa candidature à un siège au conseil des gouverneurs de l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) pour favoriser la candidature de la Syrie », a déclaré Ali Asghar Soltanieh, représentant de l’Iran auprès de l’agence, dans une interview donnée à Vienne à al-Alam, une chaîne publique iranienne dont les programmes sont en arabe. La Syrie et l’Iran étaient candidats pour le siège au conseil des gouverneurs de l’AIEA laissé vacant par le Pakistan, arrivé en fin de mandat.
Les generaux prevoient un coup du Hezb en parallele avec la fin de la treve chez les hyenes. debut 2009.
Le Hezb ayant compris qu’un rapt de soldats ou de civils dans d’autres pays ne leur servirai pas.
Ils avaient l’intention de se positionner sur la montagne des druzes au printemps derniers pour tenir une position sur le golan mais se sont pris une derouillee.
Leur objectif aujourd’hui serait plutot ghajar ou les fermes de cheeba.
Or les fermes de cheeba constituent un veritable probleme, puisque n’appartenant pas au liban, et la Syrie declarant qu’elles appartiennent au Liban.
Merci les Franco-britanniques pour les super decoupagede pays de l’Epoque.
Quoiqu’il en soit si combat il y a le territoire est considere comme non libanais par les libanais, non syrien et libanais par les syriens et non libanais et non syrien par Israel parceque ne tombant sous la resolution 425..
Deja en 1923 lors du partage, cet endroit causa un veritable probleme.
Panier de crabes !!!
La Syrie n’est plus candidate à un poste de gouverneur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), laissant la voie libre à l’Afghanistan, ont indiqué des diplomates vendredi en marge de la conférence générale annuelle des 145 Etats membres de l’Agence à Vienne.
Les deux pays avaient indiqué qu’ils se portaient candidats pour ce siège au conseil des 35 gouverneurs de l’agence onusienne, laissé vacant par le gouverneur pakistanais dont le mandat vient à expiration.
Le poste doit obligatoirement revenir à un représentant de l’un des pays du groupe MESA (Moyen Orient et Asie du Sud).
“Pour sauver l’unité au sein du groupe MESA, la Syrie a décidé de retirer sa candidature”, a annoncé l’ambassadeur d’Iran auprès de l’AIEA, Ali Asghar Soltanieh, à des journalistes.
D’autres diplomates ont confirmé l’information du retrait de la candidature syrienne.
L’annonce officielle du choix, par consensus, de la candidature de l’Afghanistan devait être faite plus tard dans la journée lors de la conférence générale annuelle.
Damas avait maintenu cette candidature jusqu’à vendredi après-midi. Elle avait soulevé l’ire des Américains et de certains de leurs alliés en raison de la controverse sur les allégations américaines de programme nucléaire syrien clandestin.
Sauf erreur, la dernière reconnaissance juridique de l’ONU place les fermes de Cheeba en Syrie. Les médias européens font comme si elles étaient libanaises depuis toujours. Ce qui arrange le hezbollah.
Martin Gilbert, biographe de Churchill et historien
http://www.upjf.org/contributeurs-specialises/article-14858-145-7-70-ans-apres-accords-munich-apaisement-concessions-faible-joel-fishman.html
Concernant la “Tchecoslovaquie”, l’article fait reference à la politique d’apaisement mis en place en 38 et qui a conduit à l’annexion des sudetes par le regime nazis en echange de l’illusion d’une paix. Et, on sait tres bien où cela à finallement conduit. Comme quoi, la guerre preventive est parfois le seul discours que peuvent comprendre certains regimes, certaines personnes.
Quant à 56 je ne connais pas tres bien les details qui ont conduit à la position americaine au conseil de securité vis à vis de la France et de l’Angleterre.
Mais effectiveent, chaque fois que l’on donne l’impression à l’adversaire que l’on recule, (politique d’apaisement) il en profite pour tenter d’avancer plus loin.
Les posts de Seth me rappelle un article de Daniel Pipes écrit dans la foulée du retrait du Sud-Liban mais plus vrai que jamais. http://fr.danielpipes.org/article/1909
Ils avaient un nom pour cela
par Daniel Pipes et Mimi Stillman
Jerusalem Post
5 juillet 2000
Version originale anglaise: They had a name for it[: Appeasement]
Adaptation française: Alain Jean-Mairet
Au cours de sa courte histoire, Israël a traité avec ses ennemis sur la base de deux doctrines très différentes.
De 1948 à 1953, l’État juif décourageait les initiatives hostiles de ses opposants en les menaçant de représailles douloureuses.
Cette doctrine portait un nom bien connu: la dissuasion.
La dissuasion a rendu de bons services à Israël, et lui a valu le respect réticent de ses ennemis pendant 45 ans. Mais la dissuasion présentait aussi de nombreux inconvénients – elle tendait à la stagnation, était onéreuse et passive. Et puis, elle était sévère et impopulaire à l’étranger.
Vers 1993, les Israéliens négligèrent la dissuasion pour les attraits d’une doctrine plus ardente, moins coûteuse, plus active, moins rude et mieux acceptée dans le monde. Au lieu de menacer l’ennemi, cette nouvelle politique s’articulait autour de trois axes, qui restent les mêmes indépendamment de la présence au gouvernement du Parti travailliste ou du Likoud.
D’abord, il s’agit d’accorder aux Arabes ce qu’ils peuvent légitimement exiger, selon Israël. C’est ainsi que les Libanais se sont vu accorder un retrait complet des forces israéliennes de leur territoire; les Palestiniens ont déjà obtenu l’autonomie et s’apprêtent à bénéficier de leur propre État; les Syriens n’ont qu’à dire «oui» pour contrôler sans partage toutes les hauteurs du Golan.
Ensuite, bien qu’Israël exige de ses partenaires qu’ils signent des accords, ses dirigeants n’insistent guère sur leur respect. Ainsi, l’État juif n’a pris aucune mesure sérieuse pour faire appliquer l’interdiction de la rhétorique djihadiste, pour se faire livrer les terroristes ou pour restreindre l’ampleur de l’arsenal palestinien.
Enfin, un signal doit être émis indiquant qu’aucune violence ne sera plus tolérée.
Cette doctrine est fondée sur une logique subtile: la satisfaction généreuse – et pour ainsi dire unilatérale – des souhaits arabes par Israël, ajoutée à l’absence de réaction aux actes de provocation et aux déclarations agressives de ces derniers, vise à instaurer un climat propice à la croissance économique ainsi qu’une atmosphère plus agréable, censée inspirer aux Arabes une attitude moins radicale et plus rangée, laquelle favorisera à son tour l’amélioration des relations avec Israël.
L’ancienne doctrine était appelée dissuasion; la nouvelle a-t-elle aussi un nom?
Et bien, oui, en effet. Elle se nomme l’apaisement.
Et avant que cette caractérisation ne paraisse trop injuste, examinons la description objective du terme apaisement – fournie par la très digne encyclopédie des relations étrangères américaines – telle qu’elle était comprise avant la moitié des années 1930. Jusqu’à cette époque, y apprend-on, le terme «se référait essentiellement à des concessions ponctuelles accordées à des nations mécontentes dont les griefs étaient en partie légitimes; la puissance apaisante étant alors motivée non pas par la crainte ou la faiblesse, mais par une certaine notion de grandeur étatique et par la certitude que des concessions limitées ne mettraient pas en péril les intérêts vitaux de sa nation».
Cela rappelle quelque chose, non? Cette doctrine décrit précisément l’Israël actuel – la notion de force, les dons à sens unique, la perception du caractère non vital des concessions.
Mais il y a plus. L’encyclopédie poursuit en expliquant l’évolution de la situation, et de la notion d’apaisement, pendant les années 1930. Les dirigeants de Grande-Bretagne et de France, confrontés aux régimes agressifs d’Allemagne, d’Italie et du japon, et toujours hantés par les horribles souvenirs de la Première Guerre mondiale, «tentèrent de réduire les tensions en pratiquant un nouveau type d’apaisement, incluant l’attitude qui consiste à ignorer les violations flagrantes des accords de paix». Encore une fois: tout le portrait d’Israël.
Et ce n’est pas tout. Les concessions accordées par la Grande-Bretagne et la France «débouchèrent invariablement sur des exigences accrues, des tensions aggravées et des menaces de guerre». Israël connaît également ce genre de situation – il suffit de penser au menaces terribles proférées ces dernières semaines par le Hezbollah puis répétées par le Hamas.
Certains des détails caractéristiques des années 1930 présentent aussi des analogies étranges. En voici trois: le premier ministre britannique Ramsay MacDonald déclara que la sécurité devait être obtenue «non par l’action militaire, mais par des méthodes morales et éthiques». Shimon Peres, le père du processus d’Oslo, ne l’aurait pas mieux dit.
Plus près de nous, un autre premier ministre britannique, Neville Chamberlain, voulant considérer comme «la dernière exigence du Führer» l’insistante revendication de Hitler sur une partie de la Tchécoslovaquie, accepta qu’il s’empare de ce territoire de grande valeur. Une attitude à laquelle fait écho la politique israélienne actuelle concernant la Syrie et les hauteurs du Golan.
Chamberlain tenta, comme l’écrit l’éminent historien Donald Kagan, «de susciter le bon vouloir et la bonne conduire de l’Allemagne en lui offrant des avantages économiques». Voilà qui résume très bien la politique d’Israël à l’égard des Palestiniens.
Et l’avenir? Selon la même encyclopédie, «à mesure que leurs échecs se succédaient, les apaisants voyaient grandir leur détermination à obtenir gain de cause par l’intensification de leurs efforts, une politique qui, bien que conçue dans un but très honorable, dégénéra en une série d’intrigues et de machinations pour aboutir, finalement, à une défaite humiliante».
Fort heureusement, Israël est loin de subir une défaite humiliante et peut reprendre le dessus à tout moment en renonçant à la doctrine de l’apaisement, vouée à l’échec, pour revenir à celle, éprouvée, de la dissuasion. Cette dernière est certes lente, désagréable et impopulaire. Mais elle fonctionne.