Miguel Garroté (avec monde-info et les agences) – La nouvelle de la participation d’un rabbin, le grand rabbin de Haïfa, Shear-Yashuv Cohen, au Synode des évêques a produit l’effet d’un scoop auprès des Pères synodaux et des médias. Le grand rabbin Shear-Yashuv Cohen a placé sa présence au Synode « dans le sillage de ce qu’avait commencé Jean XXIII, qui a rejoint son sommet dans la vie et dans l’oeuvre de Jean-Paul II ». Invité au Vatican à s’exprimer sur la Parole de Dieu devant Benoît XVI et les participants au Synode des évêques, le grand rabbin de Haïfa, Shear-Yashuv Cohen, a profité de cette tribune, hier lundi 6 octobre 2008 en fin d’après-midi, pour condamner les récents propos anti-israéliens et antisémites du président iranien aux Nations unies (1). Le grand rabbin de Haïfa, Shear-Yashuv Cohen, co-président de la Commission pour le dialogue entre le Saint-Siège et Israël, est le premier Juif et le premier non chrétien à parler devant une telle assemblée à l’invitation personnelle du pape.
–
Sans citer nommément le chef de l’Etat iranien, Mahmoud Ahmadinejad, le grand rabbin Cohen a déclaré : « Je sens que je ne peux pas conclure mon intervention sans exprimer notre profond bouleversement devant les propos terribles et malveillants du président d’un certain pays du Moyen-Orient, lors de son discours, le mois dernier, à l’Assemblée générale des Nations Unies. Les accusations fausses et malveillantes, les menaces et l’incitation à l’antisémitisme nous ont rappelé le souvenir douloureux de la tragédie de notre peuple, les victimes de l’Holocauste, dont nous espérons et prions qu’il n’ait plus jamais lieu. Nous espérons avoir votre aide comme responsables religieux, comme celle du monde entier, pour protéger, défendre et sauver Israël – le seul et unique Etat souverain des ‘Gens du Livre’ – des mains de ses ennemis ». Au Vatican, au cœur de son intervention en anglais, le rabbin Shear-Yashuv Cohen a également décrit la place centrale des Ecritures saintes dans la pratique de la religion juive.
–
Devant le pape et les pères synodaux, au premier jour de leur assemblée sur la Parole de Dieu, le rabbin Cohen a, entre autres, lu une bénédiction de la Torah tirée des cinq livres (Pentateuque) dictés par Dieu à Moise. En ce qui concerne l’invitation reçue par le pape Benoît XVI et le thème du Synode, le grand rabbin Cohen a déclaré : « Nous apprécions beaucoup les implications de ce geste. L’histoire des relations entre notre peuple, notre foi et les disciples et les représentants de l’Église catholique est longue, difficile et douloureuse. Je sens profondément que ma présence ici devant, est très significative. Elle porte en elle un signal d’espérance, de coexistence et de paix pour notre génération et pour les générations à venir ». Le grand rabbin Cohen a également souligné l’importance centrale de la référence aux textes bibliques dans les prières et la vie du peuple juif. En parlant du rôle des Saintes Écritures dans l’histoire et dans la vie du peuple juif le grand rabbin Cohen a rappelé qu’ « elles sont au centre, même au sens physique, des rites hébraïques et dans la vie même des personnes ».
–
(1) Lire :
Hitler est de retour (2e partie)
Hitler est de retour. Et le monde s’en fiche.
–
Bien que cette Invitation de Ti-Ben XVI surprend “notre” personne, la prestation de S.-Y. Cohen suscite quelques intérêts en termes d’amitiés Chrétiennes et Juives, sauf en ce qui a trait aux Données de la Torah que l’Église n’a jamais saisies ou qu’Elle a carrément rejetées ce, tout au cours de son Histoire-Mémoire !
De plus, et de notre Parours d’Égypte, au Québec, l’Église, qui a été l’Une des Responsable de l’Histoire de l’Enfance de Duplessis-Léger (voir Décrets 1153-2001 et 1198-2006), ne s’est JAMAIS EXCUSÉ de ce qu’Elle a fait sur le Dos d’Enfants sans identité, sans famille ou NéEs en dehors du Mariage “catholique-romain” !
On-dirait que le Droit canonique prime et sur les Écritures et sur ce qu’Il vise et fait-vivre l’Église des Ti-Ben !
Un (du Décret 1198-2006) des Enfants de Duplessis-Léger qui, de ce-jour d’aujourd’hui, se souvient et n’oubli pas ! – 8 Tichri 5769 –
[2] “Pie XII à Yad Vashem, « Un raccourci qui dénature »: Interview de Sir Martin Gilbert” ; Pie XII, «pape de Hitler» ? Certainement pas, mais «Juste des nations», c’est pour le moins prématuré “.
[3] “Le P. Gumpel salue les recherches historiques de Gary Krupp (pro-Pie XII)“.
07/10/08
Texte repris du site du journal Le Point.
version française Clément Dossin
Reuters
Le Grand Rabbin Shear Yashuv (cliché ajouté par upjf.org)
Le rabbin Shear-Yashuv Cohen a déclaré, lors du synode au Vatican, que les Juifs “ne pouvaient pardonner ni oublier” que des hauts responsables religieux ne se soient pas ouvertement élevés contre l’Holocauste durant la Seconde Guerre mondiale.
Les propos de Cohen, premier rabbin à s’exprimer lors d’un synode, faisaient clairement référence au pape Pie XII.
« Nous ne pouvons pas oublier le fait douloureux que de nombreuses personnes, y compris des grands leaders religieux, ne se soient pas élevés pour sauver nos frères et qu’ils aient choisi de garder le silence (…) Nous ne pouvons pas pardonner et oublier cela et j’espère que vous le comprenez »,
a-t-il déclaré en présence du pape Benoît XVI.
Le mois dernier, Benoît XVI avait défendu Pie XII avec vigueur, affirmant qu’il n’avait pas épargné ses efforts pour les juifs lors de la Seconde Guerre mondiale.
Le Vatican assure que le pape a beaucoup œuvré, en coulisses, pour aider les juifs et qu’une intervention plus directe n’aurait fait qu’aggraver la situation.
Cohen a, par ailleurs, appelé le synode à dénoncer l’attitude du président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, qui a de nouveau prononcé un discours très virulent à l’égard d’Israël, le mois dernier, aux Nations unies.
« Je suis aussi ici pour vous demander, à vous, dirigeants religieux, d’élever la voix pour qu’ensemble, avec l’aide du monde libre, nous défendions et sauvions Israël (…) des mains de nos ennemis »,
a-t-il dit, en faisant référence au discours devant l’ONU d’un
« certain président d’un Etat du Moyen-Orient ».
Et d’ajouter :
« Cette infamie antisémite ravive chez nous le souvenir douloureux de la tragédie de notre peuple. »
Cohen, qui avait accordé un entretien à Reuters avant son intervention, a déclaré qu’il n’aurait peut-être pas accepté de participer au synode s’il avait su qu’il coïnciderait avec les cérémonies du cinquantième anniversaire de la mort de Pie XII, qui fut pape de 1939 à 1958.
Philip Pullella
© Reuters
Mis en ligne le 7 octobre 2008, par M. Macina, sur le site upjf.org
” Je suis assez stupéfait “
Moi pas.
Je parle de ce qui unit.
Il y en a assez comme ça qui parlent de ce qui divise.
Pour Pie XII, il y a des Juifs qui écrivent du bien à son sujet et d’autres pas. Les historiens trancheront.
C’est pourquoi je n’entre pas, à ce stade et pour l’instant, dans cette polémique, dont je ne maîtrise pas tous les éléments d’ailleurs. Même si j’ai une toute petite idée personnelle sur la question, idée que j’exprimerais si je veux et quand je veux. Car cela aussi, c’est ma liberté. Shalom.
J’ai déjà dit que je parle de ce qui unit. J’ai déjà dit qu’il y en a assez comme ça qui parlent de ce qui divise. J’ai déjà dit que pour Pie XII, il y a des Juifs qui écrivent du bien à son sujet et d’autres pas. Les historiens trancheront. C’est pourquoi je n’entre pas, à ce stade et pour l’instant, dans cette polémique, dont je ne maîtrise pas tous les éléments. En revanche, je verse au dossier le texte ci-dessous. Car le texte ci-dessous complète d’autres textes versés au dossier qui, eux, sont souvent critiques à l’égard de Pie XII. Mais encore une fois, je ne maîtrise pas tous les éléments et je laisse aux historiens le rôle de trancher.
–
Après le propos sur Pie XII évoqué par le rabbin Cohen, le cardinal Tarcisio Bertone a affirmé : « [Si le pape Pacelli] était intervenu publiquement, il aurait mis en danger la vie de milliers de Juifs qui, à sa demande, étaient cachés dans 155 couvents et monastères de la seule ville de Rome . [Il] n’a été ni silencieux, ni antisémite, mais il a été prudent. […] Il est profondément injuste d’étendre un voile d’opprobre sur l’oeuvre de Pie XII durant la guerre en oubliant non seulement le contexte historique mais également son immense oeuvre caritative ». Le cardinal secrétaire d’Etat formule sa position dans la préface d’un livre – sur Pie XII durant la Seconde guerre mondiale – préface d’un livre à paraître et que l’Osservatore Romano a publiée. Le père Paolo Molinari, postulateur de la cause de Pie XII, a déclaré hier mardi 7 octobre 2008 sur Radio-Vatican que « malgré les mensonges qui ont été diffusés (…) il est désormais bien clair (…) que Pie XII a beaucoup fait, sans ménager sa fatigue, pour sauver le plus grand nombre de personnes persécutées, particulièrement les Juifs, non seulement à Rome mais aussi dans tous les territoires occupés par les nazis ».
–
Voir en Pie XII un adepte des régimes fascistes est une contrevérité historique. Au contraire, il fut le premier pape à avoir reconnu la valeur “morale” de la démocratie.
Pie XII en son siècle : C’est à partir des années 1960 que le pontificat de Pie XII se trouve associé à la question de la Shoah. La parution de la pièce de théâtre, “Le Vicaire” (Der Stellvertreter), du dramaturge allemand, Rolf Hochhut, en 1963, fut à cet égard déterminante. C’est à ce moment-là aussi que l’on commence à prendre conscience de l’immensité de la tragédie vécue par le peuple juif pendant la Seconde Guerre mondiale. Au sortir de la guerre, Pie XII est un pape très vénéré. A Rome, sa popularité est au zénith : on lui sait gré d’avoir préservé la Ville éternelle des affres de la guerre. Il est le “Defensor civitatis” [Défenseur de la Ville]. A sa mort, en octobre 1958, l’hommage sera unanime, y compris de la part de Golda Meir. Seules quelques voix critiques avaient osé, jusque-là, soulever la question de son attitude pendant la guerre (Maritain, Claudel, Mauriac), mais sans rencontrer beaucoup d’échos. Le pontificat de Pie XII ne se réduit pas pourtant aux années de guerre. La période de l’après-guerre est également importante même si elle a été moins étudiée. On pourrait dire que le pape a su accompagner les grandes évolutions de cette période (reconstruction démocratique de l’Europe, accès à l’indépendance des pays colonisés), tout en se montrant d’une totale intransigeance face au danger communiste. Face à l’athéisme de Moscou, la neutralité de l’Eglise n’était pas de mise. “Etre avec le Christ ou contre le Christ, voilà toute la question” dira-t-il en 1947. Malgré tout, on peut dire qu’il a su éviter d’identifier totalement la cause de l’Eglise à celle de l’Occident.
Pie XII et les Allemands : Il est difficile de nier que Pie XII avait une grande sympathie pour le peuple allemand. Rappelons qu’il avait été nonce en Allemagne pendant près de treize ans (de 1917 à 1929). La germanophilie de Pie XII est une donnée indiscutable, mais elle n’est pas pour autant synonyme de faiblesse à l’égard du nazisme. En un sens, il connaissait trop bien l’âme allemande pour n’être pas prévenu contre certaines tendances de l’esprit germanique (militarisme, pangermanisme, etc.). L’Allemagne qu’il aimait était l’Allemagne catholique, la Bavière, où il dira avoir trouvé “une seconde patrie”, beaucoup plus que l’Allemagne protestante, l’Allemagne prussienne. C’est à contrecœur qu’il quittera Munich pour aller s’installer à Berlin en août 1925.
Les silences de Pie XII : La question des silences ne se pose pas seulement à propos de la Shoah, mais également à propos d’autres cas d’agressions contre la souveraineté d’un Etat. On peut citer les cas de l’agression italienne contre l’Ethiopie (1935), de l’agression italienne contre l’Albanie (1939), et surtout de l’invasion allemande de la Pologne (1939). Dans les trois cas, la papauté (Pie XI et Pie XII) n’a effectivement pas condamné ouvertement l’agression. Cette attitude a suscité une certaine incompréhension, à l’époque déjà. Prenons le cas de la Pologne, nation catholique s’il en est, car il est emblématique. L’invasion et le partage de la Pologne ne lui inspirèrent que des paroles de compassion, qui déçurent les milieux de l’émigration et furent sévèrement jugées par les chancelleries occidentales. Face à ces critiques, L’Osservatore Romano intervint pour expliquer que ce prétendu “silence” n’en était pas un, mais que le pape, en tant que “chef visible de l’Eglise” et, par conséquent, “Père commun” des nations et des peuples ne pouvait parler comme le responsable d’une Eglise locale (en l’occurrence, l’Eglise polonaise). Il devait tenir compte, en pasteur responsable, des intérêts de toute l’Eglise, à commencer par ceux des quarante millions de catholiques allemands. S’il n’est plus possible de nier aujourd’hui “un certain silence” du pape, qui ne fut pas total, il convient de reconnaître, dans le même temps, que ce fut “un silence délibéré” et, comme tel, douloureux, dans l’intérêt même des victimes. Plus diplomate que prophète, Pie XII jugea, selon sa conscience, qu’il valait mieux rester prudent dans la dénonciation des crimes et tenter de faire tout ce qu’il était possible de faire pour sauver le plus de vies humaines. Cette attitude prudente permit de sauver la plus grande partie de la communauté juive de Rome durant les mois de l’occupation allemande (comme le montre fort bien le dernier ouvrage de l’historien Andrea Riccardi).
Pie XII et les Juifs : Il faut d’emblée clarifier un point important: Eugenio Pacelli (futur Pie XII) n’était pas antisémite, mais, comme l’a écrit justement l’historien allemand, Ernst Nolte, il était un chrétien de son temps, un chrétien “préconciliaire”, pour qui le peuple de l’Ancien Testament n’était plus le peuple élu de Dieu. Comme tant d’autres prêtres de sa génération, Eugenio Pacelli a été marqué par ce qu’on a pu appeler “l’enseignement du mépris” (Jules Isaac), qui voulait que le peuple d’Israël ne soit plus le peuple de Dieu et qu’il soit condamné, en raison de sa faute et de son endurcissement, à la dispersion jusqu’au retour de son Sauveur à la fin des temps. Qu’il ait pu reconnaître, dans le bolchevisme et les menées révolutionnaires d’après 1919, la main du judaïsme international, ou, si l’on préfère, la résurgence d’une sorte de messianisme temporel du peuple juif menaçant pour la civilisation chrétienne et réclamant comme tel des mesures de préservation à caractère discriminatoire, la chose est également vraisemblable. Je n’en fais pas pour autant un élément d’explication déterminant de son attitude pendant la guerre. La continuité entre l’antijudaïsme religieux traditionnel et l’antisémitisme éliminationniste des nazis est un point très discuté par les historiens. Je crois qu’il faut bien maintenir la distinction entre les deux courants, même s’il est indéniable que le second s’est en partie nourri du premier.
Pie XII et l’Ordre nouveau : Voir en Pie XII un adepte des régimes fascistes – voire nazis – est une grave contrevérité historique. Au contraire, Pie XII restera dans l’histoire comme le premier pape à avoir reconnu la valeur, pour ainsi dire “morale”, de la démocratie. Jusqu’alors, la position de l’Eglise était de considérer la démocratie comme une “forme de gouvernement” parmi d’autres. Sans rien retrancher des enseignements de Léon XIII, d’ailleurs explicitement rappelés et cités, et de ses prédécesseurs immédiats, Pie XII montre que la prédilection, désormais acquise, de l’Eglise pour la démocratie, ne va pas tant à la forme du régime qu’aux valeurs humanistes (dignité, liberté, égalité) dont il est porteur. En d’autres termes, la démocratie n’est plus perçue simplement comme un système de gouvernement parmi d’autres, mais bien comme un système de valeurs (un “idéal”) conforme aux postulats de la loi naturelle et parfaitement consonant avec l’esprit de l’Evangile. En ce sens, le radiomessage de Noël 1944 prolonge et complète celui de Noël 1942, dans lequel le pape insistait sur “la dignité et les droits de la personne humaine” comme fondement de l’ordre social à reconstruire. Dans l’après-guerre, face au péril communiste, Pie XII appellera à l’unité politique des catholiques et jouera ouvertement la carte de la démocratie chrétienne.
Philippe Chenaux *
© La Libre Belgique
* Professeur d’histoire de l’Eglise moderne et contemporaine à l’Université pontificale du Latran (Rome).
@ Gad :
« Bon et bien au moins, cela aura poussé les partisans ou au moins pas si opposés que ça à la canonisation à sortir du bois, plutôt que de s’en tenir au sous-entendu ».
Je te signale que le 2e document posté par moi vient de upjf.org.
Sur la canonisation de Pie II, et non sur l’affaire elle-même (son silence), voici mon avis : elle tombe mal ; pour moi, on aurait du choisir d’autres bienheureux sur la liste d’attente ; il n’y a aucune urgence pour le bienheureux Pie II ; nous vivons une période de l’histoire essentielle pour les relations judéo-chrétiennes ; vu sous cet angle, la canonisation de Pie II est une maladresse inutile ; sur le silence de Pie XII, je maintiens que je ne maîtrise pas tous les éléments du dossier ; que les Juifs eux-mêmes se disputent sur ce sujet ; que c’est aux historiens de trancher ; peut-être mon point de vue est trop restreint à ton goût ; je conclurai ce commentaire en te disant que je reste toujours disposé à changer mon avis si quelqu’un me convainc ; je n’en fais pas un dogme.
« La question serait de connaître la genèse de ce “procès” en canonisation : voulue par qui, pour quoi, en fonction de quels paramètres ? (…) Le fait également que le Pape actuel soit allemand et que ce soit lui qui fasse ce retour sur un passé qui le concerne aussi pourrait être pris de différentes façons ».
J’aurais pu écrire cette phrase et la signer sans sourciller. C’est précisément pour ces raisons-là que – personnellement – je trouve le moment de cette canonisation totalement inopportun. Cela pouvait parfaitement attendre. Les questions mentionnées dans la citation reproduite ci-dessus sont des questions que moi aussi je me pose. J’ai une petite idée sur tout cela, mais ce n’est qu’une petite idée….
Pour être proclamé saint, et une fois le décret sur les vertus héroïques signé par Benoît XVI, un miracle devra être encore attribué à Pie XII.
Il y a une dizaine de jours Benoît XVI a défendu la mémoire de Pie XII dans une messe pour le 50e anniversaire de sa mort et souhaité sa prochaine béatification.
Benoît XVI avait déploré que le bilan de Pie XII reste occulté par un débat historique “pas toujours serein”.
“Le pape n’a pas encore signé ce décret, jugeant opportun un temps de réflexion”, avait alors commenté le porte-parole du Vatican, Federico Lombardi.
Les oppositions à la béatification du pape Pacelli s’expriment non seulement parmi les représentants de la communauté juive mais aussi au sein de l’Eglise catholique où beaucoup lui préfèrent son successeur immédiat Jean XXIII.
Selon le père Gumpel, Benoît XVI “voudrait aller en Israël le plus rapidement possible” mais il ne pourra pas le faire tant que la légende sous la photo de Pie XII dans le Musée de l’Histoire de la Shoah de Yad Vashem, à Jérusalem, “une évidente falsification de l’Histoire, ne sera pas enlevée”, selon la même source.
Cette légende accuse le pape de ne pas avoir élevé sa voix contre la Shoah.
Tant que cette légende demeure sous la photo, un éventuel voyage de Benoît XVI en Israël serait “un scandale pour les catholiques”, a ajouté le religieux.
“Dans le passé déjà le représentant du Saint Siège en Israël avait fait état de nos objections” concernant cette légende mais ce texte “ne peut être considéré comme déterminant dans la décision sur un éventuel voyage du Saint Père en Israël, un voyage que le pape désire effectuer mais qui n’a toujours pas été concrètement programmé”, a précisé plus tard dans la soirée un communiqué du porte-parole du Vatican.
“L’Eglise catholique fait son possible pour avoir de bonnes relations avec Israël mais des rapports amicaux ne peuvent être construits que dans la réciprocité”, a poursuivi le père Gumpel.
“Nous voyons que le pape a invité avec un grand sens de l’hospitalité un rabbin à notre synode et celui-ci, abusant de notre gentillesse, a attaqué à trois reprises Pie XII. Le rabbin peut dire ce qu’il souhaite, bien entendu, mais s’il est invité et qu’il parle de cette manière, il n’aide pas à améliorer nos relations”, a conclu le père Gumpel.
Il y a une dizaine de jours un rabbin israélien, le premier à s’exprimer devant un synode des évêques catholiques au Vatican, s’est déclaré opposé à la béatification du pape Pie XII.
“Nous sommes opposés à la béatification de Pie XII, nous ne pouvons pas oublier ses silences sur l’holocauste”, avait dit le grand rabbin de Haïfa (Israël) Shear Yshuv Cohen, selon la presse.
Mais selon le père Gumpel les juifs sont eux-mêmes “très divisés” sur Pie XII. “Certains continuent d’attaquer l’Eglise catholique disant que le Christ était le fils d’un soldat et d’une prostituée, tandis que d’autres assurent que personne n’a sauvé autant de juifs que Pie XII”, a-t-il dit.