Communiqué de presse du 10 avril 2009
Avec cette vidéo, le débat sur le port d’arme devrait être au centre des préoccupations
Avec la publication sur Internet de la vidéo de l’agression d’un homme dans un bus Parisien dans la nuit du 6 au 7 décembre 2008, le débat sur le droit de port d’arme est relancé.
Elle nous a montré l’évidente incapacité d’agir des passagers et du conducteur. Et pour cause. Que faire dans ce type de situation ? L’extrême violence de ces criminels clairement organisés et haineux ne permet pas à des citoyens normaux d’agir. Ceci est le rôle de la police.
Mais est-il raisonnable de penser que les forces de l’ordre peuvent être présentes immédiatement, partout où ce type d’agression a lieu ?
Une intervention policière, à partir du moment où un appel au 17 a été envoyé, ne peut pas faire autrement que d’avoir un délai de cinq à quinze minutes minimum avant l’arrivée des secours sur les lieux.
Les solutions ne manquent pas. Seul le courage politique n’est pas présent
La solution la plus viable serait de permettre aux chauffeurs de bus de protéger leurs passagers.
En plus d’une sécurité plus fiable pour eux-mêmes, telle une véritable vitre blindée continuellement fermée, un entrainement soutenu à l’usage d’une arme de point est à mettre en place pour l’ensemble des conducteurs de bus à travers la France. Le Taser ? Cela pourrait être une solution. Mais face à des groupes, le tir unique de cette arme est insuffisante, voir même plus risquée pour le conducteur.
Il est parfaitement intolérable que nos concitoyens ne soient pas protégés contre ces criminels. Il est cependant encore plus intolérable que les autorités publiques refusent de laisser aux Français le droit et les moyens de se protéger eux-même en cas d’agression.
Les conducteurs de bus doivent donc suivre une formation à l’usage d’une arme de poing, ainsi qu’un entrainement pour savoir réagir lorsqu’ils vivent de telles situations. Cet équipement doit être à leur disposition dans une cabine avec une vitre blindée de protection. Ainsi pourront-ils enfin protéger ces voyageurs innocents face à ces barbares.
Les contrôles habituels sur le droit de port d’armes doivent s’appliquer
Comme aux États-Unis, le droit de port d’armes ne peut être appliqué qu’avec des contrôles stricts. Casier judiciaire vierge, examen psychologique et médical, tout ceci est nécessaire.
En face, ceux qui ne respectent pas la loi sont déjà armés. En France, posséder une arme à feu n’est en rien difficile si l’on fait déjà partie des réseaux criminels. Seuls les honnêtes citoyens ont aujourd’hui toutes les peines du monde à se protéger.
La récupération de cet événement tragique par les extrémistes est parfaitement scandaleuse
Les mouvements extrémistes racistes ont rapidement cherché à s’approprier cette vidéo pour exprimer leur haine de l’autre. Depuis quand la criminalité s’explique t-elle par les gènes ?
Ces démagogues racistes ne sont hélas que le fruit des mêmes politiques qui ont développé cette criminalité en France. Le système économique, scolaire et social progressivement et méticuleusement construit par la philosophie de gauche au cours de ces trente dernières années ont conduit notre pays à ces excès. Il est plus que temps d’en changer.
Et ceci passe par cette première mesure, symbolique. Protéger nos concitoyens lorsqu’ils rentrent chez eux après une journée de travail. Tout simplement.
C’est une mauvaise solution sur le principe : tous les efforts des Etats, depuis le moyen âge, ont consisté à transférer les pulsions de violence des individus vers la collectivité. Si on permet à chacun de se faire justice, on retourne au lynchage ou à l’anarchie. Si la société est calme, ce n’est pas par crainte des sanctions, mais parce qu’elle est plus instruite, plus éduquée, plus prospère et mieux encadrée par tous les liens de sociabilité (école, métier, église, association, club, parti, activité sportive, etc.)
C’est une mauvaise solution pratiquement car, en multipliant les instruments de violence (en l’occurrence armes à feu), on multiplie également les probabilités de leur emploi – et de leur emploi hors de propos. Quand, dans une société donnée, on augmente le nombre de barbecues, d’instruments d’outillages ou de molosses, on voit croître, dans une proportion parallèle, le nombre de brûlures, de blessures ou de morsures. Les Etats-Unis, qui connaissent la vente libre des armes, connaissent également des records de meurtres par rapport à l’Europe.
La majorité des 30 000 meurtres qui ont lieu aux Etats-Unis par armes à feu concernent d’abord le possesseur ou ses proches (famille, voisins, amis, collègues). Les armes représentent au premier chef un danger pour leurs possesseurs !
C’est une mauvaise solution car on voit mal comment le conducteur, qui a la responsabilité de la conduite (ce qui est déjà lourd) pourrait, en même temps, user d’une arme. Et comment en user, lorsque le bus est plein ? Comment ne pas aggraver la situation en tirant n’importe comment, n’importe où et sur n’importe qui ? Est-on sûr qu’un chauffeur armé ne courrait pas de risques supplémentaires ? Est-on même sûr que les chauffeurs accepteraient ? Sont-ils armés aux Etats-Unis ?
Je connais cette étude. Comme vous le dites, ça vaut ce que ça vaut, c’est-à-dire pas grand-chose…
Salomon -excusez du peu – en quoi n’est-ce pas grand chose ?
C’est très beau le transfert du droit de la violence à la force publique pour protéger la population.
Mais lorsqu’une partie de la population détient massivement des armes de guerre, tire à balles réelles contre les forces de police, blesse des policiers, voire les tue, et que la force publique est progressivement dépouillée de ses prérogatives, y compris par une forme de complicité des magistrats et par la pression d’une partie de la population cynique ou manipulée, que doit faire la partie de la population qui est visée par les violences ?
Citoyens !!!! Armez vos pistolets à eau !!!!
D’accord, Salomon, nous avons compris.
On n’est pas des boeufs.
La question n’est pas “voulons-nous courir le risque d’une augmentation des accidents dus aux armes en permettant à davantage de personnes d’en posséder ? ”
Mais : “comment la population désarmée et sans protection policière peut-elle se défendre ?”
Vos belles explications ne répondent pas à cette question.
Un new yorkais avertit sort toujours avec quelques dollars en poche, afin d’avoir quelque chose à donner en cas d’agression. Cette simple contribution peut lui éviter une gorge tranchée.
J’ai l’impression, en vous lisant, que pour vous, le résultat (avoir une société calme) n’est avancé comme prétexte que pour imposer le moyen (cogner comme des sourds, non pas sur les coupables, mais sur une catégorie de population objet de votre vindicte).
L’expression «le corps social» comporte une part de réalité en tant qu’on l’identifie au corps physique. Pour un individu donné, la santé ne dépend que secondairement de la médecine, qui traite les dysfonctionnements. Ce qui est d’abord déterminant, c’est le cadre dans lequel vit l’individu : son logement, son travail, sa vie familiale, sa nourriture. Lorsque ces éléments sont assurés, et décents, l’individu tombe rarement malade ou, s’il tombe malade, il résiste mieux. La médecine n’intervient qu’à titre résiduel.
De même, un corps social est d’autant plus calme que la société est plus à l’aise, que les écarts – au premier chef sociaux et éducatifs – y sont resserrés et que le niveau moyen du plus bas est élevé. C’est ce qui se passe dans des sociétés telles que les scandinaves, ou l’Autriche ou le Japon (encore que la société y a un caractère totalitaire qui ne plairait sans doute pas aux lecteurs de drzz…). La police n’est là que pour traiter la violence résiduelle – telle, par exemple, que les cas de séquestration qui ont fait la Une des journaux en Autriche, ou, jadis, un cas de cannibalisme au Japon). Mais il est inévitable que, dans n’importe quel groupe humain, des individus pètent les plombs.
Dans des sociétés très violentes – comme la Russie, les Philippines, le Brésil, la Colombie, le Mexique, l’Afrique du Sud – la violence est due à l’écart scandaleux des situations et à l’abandon dans lequel la société – entités publiques comme privées – laisse les plus défavorisés. Les policiers ne sont pas avares de la gâchette (quand ils ne font pas des heures supplémentaires, après le travail, comme escadrons de la mort, au service des plus riches). Mais il est vrai que ces solutions coûtent considérablement moins cher et satisfont beaucoup plus le raisonnement binaire de ceux qui n’ont, en guise de cerveau, qu’un 357 Magnum…