Publié par Dreuz Info le 12 avril 2009

Le poids des maux, le choc des kapos ou quand Paris Match se fait organe de propagande. Un article d’André Dufour.

Tout le monde sait l’impact de l’image par rapport au texte, et c’est du reste là le filon de Paris Match. J’ai voulu comprendre par quel mécanisme les nazis d’aujourd’hui réussissent à se faire passer pour des victimes aux yeux des braves gens. Il suffit à ces idéologues de la haine et du mépris de la vie humaine de remuer la sensibilité des gogos. Par quel mécanisme, une organisation terroriste totalitaire, sous le pouvoir duquel nul d’entre nos gogos et des idiots utiles de la cause palestinienne n’aimerait vivre, réussit à discréditer le pays qu’il se donne pour objectif de détruire et d’en éradiquer la population non-musulmane ? Ce n’est pas tant en recourant à la propagande directe qu’en passant par le canal de journaux et magazines apparemment «neutres» et «objectifs» que la «cause palestinienne» peut exploiter la crédulité, pas toujours désintéressée, des journalistes et atteindre les gogos. C’est là que l’image extraite du contexte agit directement sur l’émotion alors que le texte exigerait une capacité de lecture, de réflexion et d’analyse qui n’est pas à la portée de tout un chacun.

Je prends au hasard un Paris-Match n°3111 du 31 décembre 2008 qui traînait parmi d’autres journaux froissés dans une salle d’attente. Le premier appel à l’émotion est en page de couverture «GAZA, pas de trêve de Noël pour la guerre sans fin». Ce n’est pas la guerre sans fin qui émeut ici mais «Noël» symbole de paix et d’espérance… chez les Chrétiens alors que cette «guerre sans fin» oppose deux cultures religieuses qui ignorent Noël, sauf Yasser Arafat à Bethlehem pour les besoins de sa propagande en direction des Chrétiens au cœur sensible. Je passe sur l’article signé Caroline Mangez dont le mode de pensée relève du psittacisme plutôt que de l’analyse personnelle des causes qui ont conduit à cette situation. Je passe aussi sur les images chocs d’Abid Katib, de Yannis Behrakis et de Mohamed Abed pour m’attacher à une série de quatre images qui semblent vouloir résumer la chronologie des événements.

Première image intitulée «La menace» : deux membres masqués du Hamas pointent chacun leur lance roquette «de fortune» selon Paris Match. On verra après que ce n’est pas sans raison que Paris Match parle de «menace» alors que ses journalistes savent pertinemment que le Hamas en est depuis belle lurette au passage à l’acte et non à la «menace». La deuxième image, intitulée «La Réaction», est un petit chef d’œuvre de perversité, surtout quand on la comparera à la quatrième et dernière image. On voit le cadavre d’un civil ensanglanté gisant au sol, «tué», selon le journal, «par une roquette lancée par le Hamas en représailles contre le raid de Tsahal» ; aucun dégât matériel n’est visible dans la chambre, à se demander par où la roquette meurtrière est passée. Aucune mise en scène n’entoure le cadavre ; enfin, en sautant la phase du raid de Tsahal pour faire cesser les tirs de roquettes, on fait croire au lecteur que les tirs de roquettes du Hamas ne sont que des actions défensives en «représailles contre le raid de Tsahal». Troisième image intitulée «Les dégâts». Contrairement à l’image précédente qui ne montre aucun dégât matériel causé par le Hamas, le commentaire du journal parle d’un «Gaza champ de ruines où les passants errent parmi les décombres du palais présidentiel». On comprend alors pourquoi dans la première image le Hamas ne fait que «menacer» alors que Tsahal réplique par des destructions effectives. Et pour enfoncer le clou, la quatrième image, intitulée «La douleur», montre le visage désespéré d’un palestinien près du corps d’un enfant étendu sur le sol, «abattu» pendant l’attaque de Tsahal. Notons l’emploi de «abattu», c’est-à-dire délibérément visé, alors que dans l’image n°2, l’Israélien n’est «que» tué, tout à fait par hasard alors que personne ne lui voulait du mal. Force est aussi de croire qu’un israélien, tué ou abattu, n’a personne pour le pleurer, en tous cas pas dans Paris Match, alors qu’un palestinien tué ou abattu déclenche la douleur et le désespoir de ses proches. On ne vous laisse plus que le droit de désigner le «bon» et le «méchant». Et du reste, Paris Match le fait déjà pour vous, par procuration sans doute.

Certes la guerre est criminelle dans sa nature même. Ceux qui ont «fait» l’armée savent que c’est une école où l’on apprend à tuer ; ils savent aussi que lorsque le «champ de bataille» est densément peuplé, il est fatal que les non-combattants figurent en grand nombre parmi les victimes, d’autant plus que le Hamas a mis ses combattants à l’abri dans les bunkers souterrains, stocké des armes et des munitions dans les mosquées, utilisé les écoles, dont celle de l’UNRWA et les hôpitaux comme position de tirs, laissant les non combattants exposés sans protection aux ripostes israéliennes. Voir à ce sujet le témoignage de Claude Goasguen, député maire du XVIème arrondissement de Paris. http://www.akadem.org/sommaire/themes/histoire/8/3/module_5471.php

Là, on imagine un retour en arrière, au printemps 1945 en Allemagne. Un journaliste s’éveillant après douze années d’hibernation verrait des civils allemands, femmes, enfants, vieillards faméliques, effarés, désemparés errant dans les ruines de leurs villes, à la recherche d’un proche enseveli sous les décombres ou d’un vêtement, il verrait des cadavres amoncelés, il verrait des enfants en uniforme tentant de faire le coup de feu contre l’ennemi implacable, réalisant ainsi le vœu de l’enfant grec de l’île de Chio décrit par Victor Hugo concluant : «Qu’on lui donne un fusil et des balles». Et cet observateur pourrait, avec toute l’apparence de la logique et images choc à l’appui, s’apitoyer sur leur sort et conclure que les Alliés sont des criminels de guerre et les Allemands des pauvres victimes dans leur prison à ciel ouvert sur laquelle il pleut des bombes.

Il y avait pourtant un moyen simple et peu coûteux d’éviter cela : s’abstenir de recourir à la violence, aux actes de guerre. C’était vrai du temps du frénétique Adolf Hitler et de son parti nazi, c’est encore vrai pour les Palestiniens et leurs démentiels islamistes.

Or, hélas pour la paix dans le monde, même les islamistes modérés ne sont pas crédibles. Ainsi le «plan de paix» saoudien, non négociable, qui conditionne la reconnaissance d’Israël par les pays arabes au retour à la frontière de 1948, au partage de Jérusalem et au retour des «réfugiés» palestiniens en Israël. Compte tenu de ce que ces «réfugiés», subventionnés depuis 60 ans par les aides internationales, ont proliféré, ce sont entre trois et quatre millions de descendants de ces réfugiés qui devront être installés en Israël, venant s’ajouter au 1,2 millions qui sont déjà citoyens israéliens. Il ne leur faudra pas dix ans pour qu’ils y deviennent majoritaires. La différence entre un musulman «modéré», donc fréquentable, et un islamiste djihadiste, ne réside donc que sur la méthode à employer pour effacer Israël de la carte. Cette même différence existe quant à l’islamisation de l’Occident : l’extrémisme islamique choisit systématiquement la violence, c’est le cas, entre autres, d’Al Qaida mais aussi des Frères Musulmans, les «modérés» choisissent les pressions «amicales» et autres chantages, et même la «voie démocratique» du nombre, favorisée par l’immigration forcenée et la fécondité des musulmanes. Or nos politiquement corrects n’ont que des louanges (parfois bien rémunérées) pour ce «plan de paix» qui n’est qu’un ultimatum. Il est aussi inquiétant de voir Israël blâmé parce qu’il met comme condition à la levée du blocus de la Bande de Gaza, l’arrêt total de tout lancement de roquettes et missiles ainsi que la libération de l’otage Guilad Shalit, prisonnier du Hamas. Il est tout de même effarant de voir mettre sur un pied d’égalité un Etat de droit et un gang armé qui s’est emparé d’une portion du territoire palestinien. On ne parle que du défi israélien au prétendu droit international. Or si Guilad Shalit est un prisonnier de guerre, comme l’affirme la direction du Hamas, le droit international prévoit qu’un prisonnier de guerre doit être bien traité et que la Croix Rouge doit pouvoir le visiter régulièrement. Même sous Hitler, nos prisonniers de guerre pouvaient correspondre avec leurs proches, recevoir des colis et étaient inspectés par la Croix Rouge internationale. Alors autant mettre sur un pied d’égalité notre président de la République française et Fofana lorsqu’il détenait Ilan Halimi.

Je suis pessimiste non pas en raison de cette paix impossible mais en raison de l’aveuglement et de la lâcheté de ceux qui détiennent le pouvoir politique et médiatique, de leur peur d’appeler les choses par leur nom, de leur soumission par avance aux oukases de l’OCI sous la fallacieuse couverture du dialogue entre les civilisations alors que celui-ci est aussi unilatéral que le plan de paix saoudien.

«Quand fera-t-il jour, Camarade ?» et à quant le sursaut ?

© André Dufour pour LibertyVox

http://www.libertyvox.com/article.php?id=375

 

Inscrivez-vous gratuitement pour recevoir chaque jour notre newsletter dans votre boîte de réception

Si vous êtes chez Orange, Wanadoo, Free etc, ils bloquent notre newsletter. Prenez un compte chez Protonmail, qui protège votre anonymat

Dreuz ne spam pas ! Votre adresse email n'est ni vendue, louée ou confiée à quiconque. L'inscription est gratuite et ouverte à tous

En savoir plus sur Dreuz.info

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading