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Michel Garroté – Je publie ci-dessous un billet de l’abbé Houard sur l’éducation nationale (en France), son million de fonctionnaires et ses universités au rabais.
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« Coûteuse débandade à l’université »
l’abbé Hyacinte-Marie Houard
Publié sur Liberté politique le 24 avril 2009
Les bataillons d’ignorants, de traîne-savates voire de voyous et de criminels qui hantent nos rues sont bien les enfants d’un système qui ne craint pas de se faire appeler « éducation » nationale ? Eh ! bien, disons-le, ça suffit. C’est trop cher. Un livre récent (mais on ne les compte plus) vient encore de le souligner, la France est malade de cette Éducation nationale. C’est bien ce monstrueux mammouth qui, depuis la Libération, a mis ses grosses pattes sur la formation de la jeunesse. Les étudiants et les lycéens qui vocifèrent dans les rues, aux frais des contribuables lui doivent tout. Les enseignants qui les conduisent et les encadrent, ont tout appris de lui et les maîtres qui les ont formés, eux-mêmes étaient déjà ses enfants. Deux générations empoisonnées devenues, comme innocemment, empoisonneuses à leur tour. Au total, trois générations perverties qui pensent que tout leur est dû sans qu’elles n’aient rien à donner ! La crise qui plonge tant de familles dans l’angoisse du chômage va-t-elle rappeler à un peu de pudeur les Harpagons des avantages acquis ? Le Premier ministre s’est inquiété, récemment, de la dégradation de l’image de l’université, fleuron du système, dans l’opinion publique. Comment celle-ci ne s’interrogerait-elle pas, en effet, saisie par le contraste entre la stature de remarquables professeurs qui illustrent les sciences et les lettres et les troupeaux pitoyables d’enseignants-chercheurs et d’étudiants attardés ? Mais qui en veut donc à ce point à l’université pour chercher à la détruire ? Pour décourager les candidatures et dévaluer les diplômes ? Quelle sécurité peut avoir aujourd’hui le garçon ou la fille soucieux de s’investir sérieusement dans une formation supérieure ? On pourra dire que c’est la faute du marché de l’emploi qui défavorise la jeunesse. Mais ce marché n’a rien contre la jeunesse, au contraire. Ce qui le rend prudent, au moment de l’embauche c’est une double incertitude : celle de la compétence et celle de la fiabilité. Notre Éducation nationale ne garantit désormais ni l’une ni l’autre. On pourra faire tous les programmes qu’on voudra pour inciter à l’emploi des jeunes, on n’y changera rien. Quand on cherche un collaborateur, on le choisit pour ce qu’il sait faire et dans la mesure où l’on pense pouvoir compter sur lui. Or pour le moment, l’université française n’en garantit rien, au contraire. Alors, allez comprendre que les Chinois veuillent acheter nos parchemins ou que les formations indépendantes courent après de si fameux diplômes nationaux. Qui en voudrait aujourd’hui, même à prix réduit, s’ils n’étaient protégés par un monopole ?
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Bravo.
Oui, il est temps de vraiment dégraisser le mammouth, que j’ai moi-même défendu stupidement, me sentant offensée en tant qu’enseignante par les propos dAllègre, n’ayant pas compris de quoi il s’agissait réellement. J’ai même fait la manif à Paris contre Bayrou, alors ministre de l’EN.
Mais les godillots autrefois manipulés par les totalitaires du SNES, ou les obnubilés du SGEN, commencent à sortir la tête du sac. De nombreuses associations protestent contre ce qu’est devenue l’EN, surtout depuis la super-calamiteuse loi Jospin de 1989, mettant « l’élève au centre du système » et décidant par décret, comme dans les Gosplans soviétiques, que 80% d’une classe d’âge devaient, coûte que coûte, obtenir le baccalauréat.
On a mis en place des heures et des heures de « soutiens » et « remises à niveau » assorties d’aides aux devoirs et autres études surveillées.
Simultanément, on réduisait drastiquement les horaires d’enseignement du français : jusqu’à 9 h en 5ème en 1980, plus généralement 6 à 7 heures, actuellement 4h.
L’élève qui assiste à une heure de « remise à niveau » en français par semaine reçoit donc, s’il reste toute l’année, comme c’est majoritairement le cas, 32 à 36 h supplémentaires de cours, soit l’équivalent de 8 à 9 semaines de cours, deux mois… Pour un résultat au mieux modeste, au pire, nul.
Même chose en mathématiques.
Tous les efforts de l’EN portant actuellement sur « les élèves en difficulté », les autres étant livrés à eux-mêmes, voire vaguement méprisés, car issus defam illes « privilégiées » de cadres moyens ou supérieurs, voire pire…on ne peut s’étonner que le niveau de l’école française, autrefois en tête de tous les sondages, ne cesse de régresser.
Mais l’élitisme est toujours de mise, vivement exalté dans des remises collectives de prix, pendant des demi-journées banalisées qui suppriment tous les autres cours, en sports…
Essayez de banaliser 4 heures pour faire un « cross de français ou de maths », par exemple…
Donc remise en question du monopole de décernement des diplômes ? La tournure médiocritaire actuelle prend un caractère nettement totalitaire. Si le monopole doit conduire à la ruine, il faut le supprimer sans état d’âme.
Sur le trollisme :
C’est incroyable ce que certains trolls peuvent être collants.
Personnellement je ne lis pas ce qu’ils écrivent, et si ça m’arrive je n’en tiens aucun compte. Il y a belle lurette que je ne me fais une idée que par mon propre avis, et je le forge d’après toutes les informations dont je dispose, d’où qu’elles viennent.
Alors Michel, inutile d’écrire en rouge, ni de donner des justifications, les lecteurs sérieux n’ont pas besoin de ça…
« Aux âmes bien nées la valeur n’attend point le nombre des années ». Si un enfant disait la même chose, je le croirais, parce que cela me paraît crédible.
Quel talent ! Quelle verve !
Que j’aime ces expressions fleuries qui en disent si long.
Mais qui en veut donc à ce point à l’université pour chercher à la détruire ?
Qui ? Toujours les mêmes. Ceux qui sont à l’œuvre dans le but de détruire par quartiers la société de liberté occidentale. Communistes de toute chapelle, musulmans radicaux…etc.
Quelle sécurité peut avoir aujourd’hui le garçon ou la fille soucieux de s’investir sérieusement dans une formation supérieure ?
« Master de psychologie du travail » ! Voilà entre autres, le genre de diplôme distribué par l’Etat français… Essayez donc de trouver du boulot avec çà !
Je suis moi-même concerné par l’orientation de ma fille en terminale S et j’ai décidé que ce ne serait plus un problème pour nous…..en court circuitant tout simplement ce système peu fiable de l’éducation nationale.
Ma fille souhaitait s’engager dans l’industrie hotelière internationale et rêvait de pouvoir un jour diriger un grand palace.
Alors je suis allé directement à l’objectif.
J’ai écrit aux directeurs d’une cinquantaine d’hôtels les plus renommés de France en leur posant, à l’aveugle, cette question toute simple.
« De quelle école sont issus les cadres dirigeants que vous embauchez ? »
La réponse a été unanime : les écoles de qualité, notamment et de manière récurrente l’institut Vatel.
Voilà une méthode simple et sure pour trouver leur voie pour les jeunes.
Après tout, c’est ce que suggère la conclusion de cet excellent article :
Mais ce marché n’a rien contre la jeunesse, au contraire. Ce qui le rend prudent, au moment de l’embauche c’est une double incertitude : celle de la compétence et celle de la fiabilité.
La compétition entre les élèves était un stimulant et nous permettait d’identifier nos points faibles et nos talents respectifs. Et puis, les établissements scolaires n’étant pas mixes (du moins jusqu’à l’université) et la politique y restant à la porte, rien ne venait disperser notre attention. Mais surtout, on nous apprenait comment, penser, comment former notre jugement, et non pas ce qu’il fallait penser. Même l’Histoire, de France et d’ailleurs, telle qu’enseignée par la République pouvait être remise en question et discutée avec les professeurs, ce que je me privais pas de faire.
Etant donné ce que j’ai connu en France, il me paraît impossible d’être arrivé à la dégradation de l’éducation nationale actuelle sans que soit intervenue à un moment donné, au cours de ces dernières décades, une volonté bien précise d’abêtir et de paralyser les jeunes générations de Français.