Publié par Dreuz Info le 18 juin 2009

  
  
  

L’intégriste Mousavi
  


Michel Garroté

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Jeudi 18 juin 2009

Mousavi le « modéré »      Comme chaque jour,  je prends acte, avec dégoût, du langage politico-médiatique « correct ». Et aujourd’hui, en ce jeudi 18 juin 2009, le langage susmentionné est particulièrement « correct ».  En effet,  d’un côté, on invite le régime théocratique iranien à la « mesure ».  Et l’on nous présente le rival d’Ahmadinejad,  un certain Mir Hossein Mousavi,  comme un « modéré ».  De l’autre côté,  en ce 18 juin 2009,  on se gargarise (avec une certaine dose d’hypocrisie et d’anachronisme) avec la commémoration de l’Appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle.

Il y a là comme qui dirait un paradoxe entre l’encensement de la résistance (du temps passé) et la passivité face au nazislamisme (du temps présent).  Commençons par Mir Hossein Mousavi.  Mousavi est un extrémiste et non pas  un « modéré ».  Mousavi est l’un des fondateurs du mouvement terroriste Hezbollah.  Mousavi est le fondateur des services de renseignement de la République nazislamique iranienne.  Quand Mousavi officiait comme Premier ministre en 1988,  30.000 prisonniers politiques ont été exécutés.  En trois mois…

Continuons avec nos Chancelleries qui,  à Paris, Londres et ailleurs,  invitent poliment le régime nazislamiste théocratique iranien à la « mesure ».  Dernière couardise gouvernementale en la matière,  avec la Suisse,  où le Département fédéral des Affaires étrangères a appelé le régime iranien à faire preuve «de mesure dans le contrôle des manifestations» qui ont lieu à Téhéran et dans tout le pays.  Or,  ces manifestations ne sont pas contrôlées avec mesure.  Elles sont réprimées dans le sang.  Et c’est donc cette répression dans le sang que les Chancelleries,  si elles avaient assimilé l’Appel du 18 juin 1940 (Appel dont l’auteur ne m’a du reste jamais fasciné…),  auraient dû condamner avec vigueur,  au lieu de bêler des propos décalés.


  

  

Le nazislamisme ne dérange pas grand monde     Dans mon article de hier mercredi,  j’écrivais textuellement :  « J’espère pouvoir bientôt lire des analyses solides et concrètes à ce propos (l’Iran) sur Metula News Agency par exemple ».  C’est chose faite aujourd’hui jeudi.  En effet,  Jean Tsadik sur Metula News Agency ( http://www.menapress.com ),  aujourd’hui jeudi 18 juin 2009,  dans un article intitulé ‘Mais où sont les 63% qui ont voté Ahmadinejad ?’,  écrit notamment (extraits) :  « ‘Nous nous battrons, nous mourrons, mais nous n’accepterons pas cette parodie de vote !’, scandaient les manifestants qui, hier comme les autres jours, avaient pacifiquement envahi le centre de Téhéran.  (…)  Mercredi (ndlr :  hier), lors des derniers rassemblements en date, les rares observateurs fiables qui sont parvenus à informer l’Occident ont fait, pour la première fois, allusion à des mots d’ordre plus politiques, genre : ‘A bat le coup d’Etat’, ‘Ahmadinejad démission, tu ne tiendras pas jusqu’à la fin de la semaine !’, ‘Mort au gouvernement de menteurs !’ ».

« Surtout, on a beaucoup remarqué la reprise du cri qui avait été celui de la révolution islamique, en 1979, contre la police du Shah :  ‘Les chars et les fusils ne servent plus à rien’. On aimerait bien les croire, mais rien n’est moins sûr ; lorsque la manifestation est passée par la place Azadi, des coups de feu ont été dirigés sur la foule, faisant plusieurs morts et blessés. Ils avaient été tirés depuis un camp d’entraînement des Basij, le principal problème des partisans de Mousavi. Les Basij, signifiant littéralement ‘mobilisation’, ou, de leur appellation complète, les Nirouye Moqavemate Basij, c’est à dire ‘la Force de Résistance Basij. Ils sont 11 millions, en Iran.  (…)  Ils sont actuellement commandés par un escogriffe sans scrupules, répondant au nom d’Hassan Taëb. Les Basij font partie intégrante du Corps des Gardiens de la Révolution Iranienne, l’IRGC, les Pasdaran, les SS de la dictature islamique iranienne ».

« En temps normal, il n’y a ‘que’ 90.000 Basij mobilisés, mais les réservistes de cette unité, à l’origine créée pour arrêter l’armée de Saddam Hussein, peuvent être mis à contribution en l’espace de quelques jours. Ils sont alors environ un SS-Basij pour six citoyens iraniens, ce qui rend, en principe, impossible toute tentative de renverser le gouvernement par un mouvement populaire. C’est précisément sur ces données que se basent l’establishment israélien de la défense, ainsi que la communauté du renseignement de l’Etat hébreu, pour affirmer que la vague de protestation faisant suite au trucage des élections va se calmer et disparaître. Cela découle d’une lecture correcte des capacités des forces respectives en présence à Téhéran, c’est aussi une façon de dire que le problème, vu d’Israël, se situe avec le régime islamique, et non, spécifiquement, avec Ahmadinejad ou Mousavi. Une position, partagée, pour une fois, par le président américain Barack Obama. Ce qu’entend le ministre de la Défense Ehoud Barak, entre autres, et qui ne trouve pas grand écho dans les media occidentaux, est que le président élu par le peuple en Iran, n’a qu’une seule tâche : la réalisation de la Constitution islamique de 1979 ».

« Pour ce faire, il dispose d’un mandat de quatre ans, renouvelable une fois, durant lesquels il exerce un pouvoir exécutif limité. Même avant cela, Mir Hossein Mousavi, ainsi que les autres candidats à la présidence de la République Islamique, ont été approuvés par le Conseil des Gardiens de la Révolution, qui se sont assurés de leur allégeance aux idéaux de la Révolution Islamique. Même si Mousavi a effectivement remporté les élections présidentielles et si sa victoire avait été reconnue, il n’aurait pas eu le contrôle des forces armées (550.000 hommes, 350.000 réservistes), des renseignements militaires, de la Sécurité Générale, de déclarer la paix ou la guerre, de choisir les responsables du pouvoir judiciaire, des stations de radio, des chaînes de télévision, de nommer les chefs de la police et de l’armée, ainsi que six des douze membres du Conseil des Gardiens de la Révolution, qui, entre autres fonctions, choisissent tous les candidats à la députation. Tous ces privilèges sont l’apanage exclusif du Guide Suprême de l’Iran, l’inamovible ayatollah islamofasciste Ali Khameneï » (fin des extraits de l’article de Jean Tsadik).


  

  

Aujourd’hui nous commémorons l’Appel du 18 juin     La CICAD ( http://www.cicad.ch ),  avec pour sources herodote.net et charles-de-gaulle.org,  écrit aujourd’hui (extraits) :  « Le 18 juin 1940, à Londres, dans les studios de la BBC, le général Charles de Gaulle lance un Appel à ses compatriotes. Cet Appel est rediffusé le lendemain et publié dans la presse encore libre.  (…)  Il survient dans un moment d’immense détresse nationale. Suite à une offensive des armées allemandes, les troupes franco-anglaises se débandent ou gagnent l’Angleterre. Huit millions de civils fuient sur les routes de l’exode. Charles de Gaulle (49 ans), sous-secrétaire d’État à la Défense, a tenté de convaincre son gouvernement de résister jusqu’au bout ».

« De retour d’une visite à Londres auprès du Premier ministre Winston Churchill, il a appris le 16 juin que le maréchal Philippe Pétain (84 ans), partisan de l’armistice, était le nouveau chef du gouvernement. Le 17 juin, il a repris l’avion pour Londres cependant que Pétain annonçait à la radio sa décision de cesser le combat. De Gaulle place ses espoirs dans la mondialisation du conflit, plus lucide en cela que la plupart de ses contemporains, qui croient à une victoire inéluctable de l’Allemagne.  (…)  L’Appel arrive trop tard pour enrayer la ferveur des Français envers celui qui ne sera bientôt plus appelé que ‘Le Maréchal’. Mais jour après jour, à la radio de Londres, de Gaulle va bâtir sa légitimité contre les ‘traîtres de Vichy’ » (fin des extraits du texte de la CICAD).


  

  

Sarkozy     On peut lire sur le wire que Sarkozy a commémoré aujourd’hui jeudi l’Appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle,  au Mont Valérien (Hauts-de-Seine),  une cérémonie en hommage à ceux qui avaient « refusé la défaite et poursuivi le combat contre l’ennemi »,  selon l’Elysée.  Sarkozy,  accompagné du ministre de la Défense Hervé Morin, du secrétaire d’Etat aux Anciens combattants Jean-Marie Bockel et du chef d’état-major des armées française Jean-Louis Georgelin,  a passé en revue les troupes.  Après la sonnerie aux Morts,  Sarkozy a ravivé la flamme du souvenir,  au pied de la Croix de Lorraine.  Sarkozy s’est ensuite recueilli dans la crypte.  Voilà pour le protocole.

Pour mémoire,  durant l’Occupation,  un millier d’otages et de résistants ont été fusillés au Mont Valérien.  L’appel que le général de Gaulle avait lancé de Londres le 18 juin 1940 (demandant aux militaires, ingénieurs, ouvriers français de le rejoindre sur le sol anglais pour continuer la lutte contre l’ennemi allemand) a été lu aujourd’hui 18 juin 2009 au Mont Valérien.

Et cela dit,  sur le fond,  je ne puis m’empêcher de conserver un goût amer.  Car je me souviens de la longue et fastueuse visite à Paris du repoussant dictateur Kadhafi,  sur invitation de Sarkozy,  en octobre 2007.  Car je me souviens du jour où Sarkozy,  devant un corps de gendarmes,  a mis sur le même plan l’antisémitisme et l’islamophobie.  Car je me souviens du chacal dictatorial de Damas invité par Sarkozy le 14 juillet 2008 à Paris.  Car je me souviens,  pauvre crétin,  d’avoir voté pour Sarkozy en mai 2007.  Parce que,  à l’époque,  le discours sarkozyque néoconservateur sur la société libre de culture judéochrétienne m’avait convaincu.  C’était un leurre.  Aux prochaines élections présidentielles,  si Dominique Strauss Kahn se présente,  je voterai pour lui.  Car je préfère un social-démocrate  intelligent à un néo-gaulliste sans discernement.  La France est en faillite.  Pour la redresser,  rien de tel qu’un ancien directeur du Fond Monétaire International.  Bonsoir.  Et à demain.

Michel Garroté

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