Publié par Dreuz Info le 8 août 2009






Michel Garroté

Vendredi 7 août 2009 – 17 Av 5769

La Russie joue aux échecs.  Et en ce moment elle joue plus ou moins bien.  Elle ne cherche pas – à ce stade – à gagner la partie.  Cela dit,  elle avance ses pions.  Et pour ce faire,  elle utilise notamment la Turquie.  A vrai dire,  la Russie n’est pas aujourd’hui aussi forte et puissante que par exemple les USA et la Chine.  On me dit,  à ce propos,  que la Russie souffre d’un complexe d’infériorité.  Et qu’il faut,  de ce fait,  la ménager.  Je dois avouer que cet argument typiquement diplomatique me laisse de marbre.

La Russie est redevenue une dictature.  Et ses services secrets travaillent avec les réseaux islamiques terroristes.  Une interview de la plus haute importance – sur ce thème – sera bientôt publiée par drzz.info.  Au lieu de ménager une dictature russe complexée,  j’opterais plutôt pour une alliance,  au moins tactique et à court terme,  avec deux pays qui rencontrent des difficultés avec l’islam et qui de ce fait sont devenus nos alliés objectifs,  malgré le fait que ces deux pays ne sont pas deux démocraties parfaites, l’un d’eux étant même une dictature :  je veux parler de l’Inde (aux prises avec le Pakistan) et de la Chine (aux prises avec le Xinjang).

On me rétorquera – bien entendu – que cela ne résoudra pas nos besoins en gaz et en pétrole.  Cela est exact en effet.  Mais en attendant,  au plan géostratégique,  cela nous renforcera face à la Russie,  et également face à la Turquie,  qui se rapproche actuellement de la Russie,  pour des raisons pétrolières et gazières justement.  En clair,  notre dépendance en matière d’hydrocarbures ne nous dispense pas d’avoir une stratégie globale à long terme.  Cette stratégie à long terme inclut – comme de bien entendu – des tactiques à court et moyen terme.  Vu sous cet angle,  contenir la Russie me paraît un objectif important.  Les informations publiées ci-desous tendent même à démontrer que cet objectif est à la fois nécessaire et réaliste.

Je lis sur lefigaro.fr (extraits) :  “Depuis plusieurs jours, deux sous-marins nucléaires russes patrouillent au large de la côte est des Etats-Unis. (…) «A chaque fois que la Marine russe procède à de telles manœuvres exceptionnelles, cela est source d’inquiétudes», a expliqué un haut responsable du département américain de la Défense (…) avant d’ajouter sous le couvert de l’anonymat : « Nous ne sommes pas inquiets quant à notre capacité à suivre leurs mouvements. Nous sommes seulement préoccupés par le fait qu’ils soient là.» Cet épisode a d’autant plus surpris les autorités américaines qu’aucun sous-marin nucléaire russe de ce type – un Akula – ne s’était aventuré près des côtes américaines depuis la fin de la guerre froide”.

De son côté Le Courrier International informe (extraits) :  “Avec des effectifs supérieurs à plus de 1 million d’hommes, l’armée russe dispose de moyens sans commune mesure avec ceux de la Géorgie. Durant le conflit (ndmg :  en 2008 contre la Géorgie), elle déploiera 10.000 soldats en Ossétie du Sud et 9.000 en Abkhazie, auxquels il faut ajouter environ 3.000 combattants ossètes et 5.000 combattants abkhazes.

Sur le plan matériel, les Russes utiliseront (ndmg :  en 2008 contre la Géorgie) entre 100 et 150 chars lourds. (…) Ils mettront également en batterie plus d’une centaine de pièces d’artillerie, la couverture aérienne et l’appui au sol étant assurés par des Su-25, des Su-24, des Su-27, des Tu-22 (bombardiers) et des hélicoptères de combat. Les affrontements seront l’occasion de voir apparaître de nouveaux matériels, semble-t-il déjà testés durant les deux guerres de Tchétchénie, en particulier des armes légères comme le fusil d’assaut court OTs-14, en dotation dans les forces spéciales. Par ailleurs, la Russie n’hésitera pas à utiliser sa marine pour imposer un blocus le long du littoral géorgien. La guerre sera courte, mais elle n’en sera pas moins totale”.

Sur un plan cette fois économique,  Euronews informe (extraits) :  “Le Premier ministre turc et son homologue russe ont signé à Ankara, un accord sur le projet de gazoduc South Stream, un concurrent du futur pipeline européen Nabucco. Moscou entend conforter son rôle de premier fournisseur de gaz en Europe. D’après Vladimir Poutine, ‘aujourd’hui, il est évident que South Stream est une réalité. C’est particulièrement important pour assurer la sécurité énergétique de toute l’Europe, mais aussi pour le développement de relations complexes entre la Russie et la Turquie’.

‘Nos discussions ont montré, poursuit-il, qu’ensemble, avec le leadership de la Turquie, nous pouvions prendre des décisions qui ouvrent la voie à des projets énergétiques d’envergure massive’.  South Stream, dont la mise en service est prévue en 2015, desservira l’Europe sans passer par l’Ukraine qui s’est durement opposée à Moscou sur la question des prix l’hiver dernier. Sa construction devrait coûter 10 milliards d’euros. Un vaste chantier mené par Gazprom avec le groupe italien ENI. La Turquie a donc donné son feu vert, comme elle l’avait fait pour Nabucco. (…).

Il y a quelques semaines, Ankara donnait son accord à Nabucco, ce pipeline qui devrait être exploité dès 2014, vise à amoindrir la dépendance énergétique de l’Union européenne envers la Russie. La Turquie semble utiliser ce projet pour appuyer sa candidature à l’adhésion. D’après le président de la Fondation New Eurasia, Andrey Kortunov, elle joue en réalité, sur deux tableaux. “La Turquie essaye d’avoir une position équilibrée, explique-t-il. D’un côté, elle ne veut pas devenir l’otage de la Russie; alors, les Turcs soutiennent le projet Nabucco. De l’autre, poursuit-il, le gouvernement turc tient compte du fait que la Russie est un partenaire stratégique majeur pour la Turquie”.

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