Publié par Dreuz Info le 10 février 2010

 
 
 

 
 
 

Western Sex & Spaghetti au Vatican

 
 

Michel Garroté

 
 

Mercredi 10 février 2010 – 26 Shevat 5770

 
 

Paolo Rodari, journaliste à ‘Il Foglio’, allègue que l’information sur la prétendue homosexualité de Dino Boffo, journaliste catholique italien de ‘l’Avvenire’, Paolo Rodari, écrivais-je, allègue que cette information aurait été donnée par Gian Maria Vian, rédacteur en chef du journal du Vatican l’Osservatore Romano. Cette information, allègue Paolo Rodari, aurait été donnée par Gian Maria Vian à Vittorio Feltri, rédacteur de ‘Il Giornale’, qui est aux mains de la famille Berlusconi. En résumé, le rédacteur en chef de l’Osservatore Romano (qui contrairement à une idée fausse très répandue, n’est pas du tout l’organe officiel du Saint-Siège) aurait donné à ‘Il Giornale’, qui est aux mains de la famille Berlusconi, de quoi taxer d’homosexuel Dino Boffo, journaliste catholique italien de ‘l’Avvenire’.

 

A propos de ce Western Sex & Spaghetti, on peut lire, dans un communiqué de la Secrétairerie d’État du Vatican (ministère des Affaires étrangères de l’Etat du Vatican), communiqué rendu public hier mardi : “Depuis le 23 janvier se multiplient, surtout dans de nombreux médias italiens, les nouvelles et reconstitutions concernant les évènements liés à la démission du directeur du quotidien catholique italien ‘Avvenire’, avec l’intention évidente de montrer l’implication, dans cette affaire, du directeur de ‘L’Osservatore Romano’, arrivant même à insinuer la responsabilité du Cardinal Secrétaire d’État (ndmg : Cardinal Ministre des Affaires étrangères de l’Etat du Vatican). Ces nouvelles et reconstitutions n’ont aucun fondement.

 

En particulier, il est faux que les responsables de la Gendarmerie vaticane ou le directeur de ‘L’Osservatore Romano’ ont transmis des documents qui sont à la base de la démission, le 3 septembre dernier, du directeur d”Avvenire’; il est faux que le directeur de ‘L’Osservatore Romano’ a donné – ou même transmis ou confirmé de quelque manière que ce soit – des informations sur ces documents, et il est faux qu’il a écrit sous un pseudonyme ou inspiré des articles dans d’autres journaux.

 

Il apparaît clair, par la multiplication des argumentations et des hypothèses les plus incroyables – reprises par les médias avec une consonance vraiment singulière – que tout est basé sur des convictions non fondées, dans l’intention d’attribuer au directeur de ‘L’Osservatore Romano’, de façon gratuite et calomnieuse, une action sans motif, irraisonnable, et mauvaise. Ce qui donne lieu à une campagne diffamatoire contre le Saint-Siège, qui implique le Souverain Pontife lui-même. Le Saint-Père Benoît XVI, qui a toujours été informé, déplore ces attaques injustes et injurieuses, renouvelle sa totale confiance à ses collaborateurs, et prie pour que ceux qui ont vraiment à cœur le bien de l’Église agissent par tous les moyens pour que triomphent la vérité et la justice”, conclut le communiqué du Vatican.

 

Divers médias catholiques, tels Le suisse romain et E.S.M., argumentent que l’auto-démission de Dino Boffo, le journaliste catholique italien de ‘l’Avvenire’ fait couler beaucoup d’encre en Italie. Ce scandale est lié également à la vie privée de Silvio Berlusconi, le président du conseil des ministres italiens. Le journal ‘Il Foglio’, par la plume de Paolo Rodari, soutient que l’information de la lourde accusation, la prétendue homosexualité de Boffo, fut donnée dans une pièce juridique à Vittorio Feltri, rédacteur de ‘Il Giornale’ en mains de la famille Berlusconi, par l’intermédiaire de Gian Maria Vian, lui-même rédacteur en chef du journal du Vatican l’Osservatore Romano. ‘La Repubblica’ soutient que le Cardinal Bertone, secrétaire d’État, serait aussi impliqué. Cette dernière info est toutefois hautement improbable.

 

Mais comme aucun démenti n’est publié, cela permet toutes les suppositions. Le Père Federico Lombardi, directeur de la communication, a simplement avancé en salle de presse qu’il est “évident que le Pape sait ce qui se passe en étant informé sur ce qui arrive. C’est une chose normale, le Pape lit naturellement les journaux”. La transparence, la vérité, la reconnaissance des propres fautes sont toujours capitales pour la crédibilité de la communication d’une institution comme l’Église catholique. Une enquête interne est sans aucun doute en cours, pour rechercher la vérité et ne jamais cacher les choses qui n’ont pas bien été. Le Pape Benoît XVI a comme devise ‘coopérateur de la vérité’. L’Église, avec lui, n’a absolument rien à craindre, car il sait parfaitement et bien mieux que quiconque, que seul le mensonge blesse l’Église, concluent, en substance, Le suisse romain et E.S.M..

 

Quant à moi, je répète, une fois encore, que les ecclésiastiques de l’Eglise actuelle parlent et écrivent beaucoup trop et beaucoup trop souvent. Et je répète aussi, une fois encore, que l’Eglise, outre le porte-parole qu’elle a déjà, a surtout besoin d’un directeur de la communication, laïc ou pas, mais placé, en tous les cas, au plan fonctionnel, sous l’autorité directe de Benoît XVI. Car s’il est vrai que la très grande majorité des journalistes critiquent sans discernement une Eglise à laquelle ils ne comprennent strictement rien, il n’en demeure pas moins que c’est souvent l’overdose d’interviews, de déclarations, de livres, de conférences, d’enseignements et d’articles ecclésiastiques, parfois aussi inutiles que maladroits, qui alimentent les polémiques.

 

Cela vaut pour tous et à tous les niveaux, tant chez les traditionalistes que chez les progressistes, sans parler des charismatiques. Certes, nous vivons l’ère de la communication. Et bien justement, raison de plus pour laisser Benoît XVI déléguer la communication à un professionnel, laïc ou pas. Car la communication sacerdotale tous azimuts n’est pas une vocation ecclésiastique et les faits démontrent que cette communication sacerdotale tous azimuts sert surtout à flatter l’égo surdimensionné de quelques intrigants de curie et de quelques gourous arrogants et bavards. L’Eglise est dans le monde. Mais l’Eglise n’est pas du monde. L’Eglise doit donc réagir aux attaques, mais pas toujours, pas partout et pas n’importe comment.

 
Sources : www.vatican.va 100209 (280), Le suisse romain et E.S.M.
 

 
 
 
 
 

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