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Pour quelques dizaines de milliards de plus
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Par Michel Garroté
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Lundi 14 juin 2010 – 2 Tammuz 5770
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Je lis, ça et là, sur le wire et sur le net, que Christophe Mianné, haut dirigeant de la banque française ‘Société générale’, qualifie, lors d’un procès, de « criminel », l’ancien trader cette même banque, Jérôme Kerviel.
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En effet, Christophe Mianné, responsable des activités de marchés de la banque, estime qu’aucun membre de la hiérarchie de la banque française ‘Société générale’ n’était au courant des activités à risque de Jérôme Kerviel, faisant allusion au week-end des 19 et 20 janvier 2008 (en réalité le vendredi 18 janvier) au cours duquel la banque aurait soudain « découvert » que Jérôme Kerviel avait pris des positions à risque pour un montant de quelques 50 milliards d’euros. Christophe Mianné allègue que la Société générale ne savait pas ce qui se passait.
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Comment Christophe Mianné explique-t-il que cela ait été possible ? Christophe Mianné raconte que Jérôme Kerviel avait dissimulé ses positions. Or, les activités du trader Jérôme Kerviel au sein de la Société générale duraient depuis 2006 et Jérôme Kerviel avait déjà réalisé à fin 2007 une trésorerie créditrice impressionnante de 1,4 milliard d’euros qui n’a visiblement traumatisé personne au sommet de la banque. La Société générale et notamment Christophe Mianné allèguent « qu’ils n’ont pas réalisé » que ce « problème » existait.
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Pourtant, une ancienne employée de la Société générale, Valérie Rolland, affirme l’existence de plusieurs bases de données accessibles par l’ensemble de la hiérarchie, où l’on pouvait suivre toutes les opérations en temps réel ; toutes, donc aussi celles de Jérôme Kerviel. De plus, Valérie Rolland précise que toute modification dans cette base de données était repérable. Valérie Rolland ajoute qu’elle ne comprend pas les faits qui sont reprochés à Jérôme Kerviel.
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En effet, l’affaire est incompréhensible pour quiconque a travaillé, ne serait-ce qu’un peu, dans le secteur privé en pays développé. Dans les démocraties occidentales, aucune banque ne fonctionne sans contrôleurs de gestion internes et externes. La Société générale serait donc la seule banque du monde libre où, un simple trader, peut réduire en cendres, 50 milliards d’euros, sans que les responsables des activités de marchés de ladite banque et sans que la direction générale de ladite banque n’en soient informés suffisamment à temps.
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Un simple trader, ai-je écrit ; et non pas un haut responsable supervisant des centaines de milliards d’euros de chiffre d’affaires. En France, la finance fonctionnerait donc comme elle fonctionne en Equateur, au Togo et en Moldavie. En France, un simple trader pourrait donc se ficher de la pomme de la direction générale tout entière de la banque pour laquelle il travaille. Et ses fameux dirigeants, laxistes, désinvoltes et incompétents, pourraient ensuite, au tribunal s’il vous plaît, la main sur le cœur et la bouche en cul de poule, taxer le trader en question de « criminel ». Je me marre…
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cher Miguel,
la banque a changé ses procédures de contrôle après l’affaire, ce qui signifie que celles-ci étaient imparfaites, mais cela n’empêchera jamais celui qui veut tricher de contourner les règles. Si vous connaissez quelqu’un dans le milieu, il vous dira que personne ne laissera prendre à un trader de seconde zone des positions de 50 milliards d’euros, personne. Des affaires comme celle-ci, il y en eut d’autres dans des banques occidentales aussi sérieuses : à Hong Kong, aux États-Unis, en Allemagne et même me semble-t-il de mémoire en Suisse,… La plus connue étant la banque anglaise Barings, qui a été coulée par un seul homme.
Que ses supérieurs ait laisser passer quelques dépassements, c’est possible, tout comme le fait qu’ils aient fait des erreurs en ne le surveillant pas. Mais qu’il l’ai laissé prendre 50 milliards de positions, cela jamais. Même dans la finance pendant un certain temps on peut dissimuler de très grosses sommes. Et même dans la finance il y a des tricheurs et des incompétents qui pensent que les tricheurs n’existent pas, sauf chez les autres…
Plus c’est gros, mieux ça passe (dicton populaire)
ô combien je me marre aussi !!!
Quand on travaille dans une grosse boîte comme la SG, c’est souvent pour des années et on fait corps avec elle. Les témoins amenés par la SG n’ont aucune valeur, et ce serait à peine mieux s’ils étaient passés dans une entreprise travaillant dans le même milieu.
La plupart des cadres savent très bien qu’une bonne partie des résultats annoncés aux actionnaires ou au fisc sont totalement bidonnés, que les multinationales ont des gigantesques caisses noires dans des paradis fiscaux pour minorer les impôts lorsque l’on est en période faste. Et en période de crise, on trafique dans le sens inverse pour rassurer les marchés avec des facturations totalement fictives.
Si la hiérarchie de Kerviel n’était pas au courant de ses engagement, c’est qu’elle ne voulait pas l’être. Un peu comme Chirac ou Mitterand qui ne voulaient pas savoir qu’à l’évidence l’argent de leur parti, des campagnes venait de détournements de fonds massifs.
Comme vous le dites Michel, ils ne peuvent pas avoir ignoré les gains obtenus à certaines périodes par Kerviel et comment ils ont été obtenus.
http://www.monde2bestfriend.overblog.com
Comment sait-on le type de fonctionnement des banques en Moldavie, etc ?