Publié par Jean-Patrick Grumberg le 15 juin 2010

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Il y a de cela quelques jours, je vous indiquais que la semaine ou le Conseil de Sécurité des Nations Unies décidait d’un nouveau train de sanctions contre Téhéran, sanctions dont on sait qu’elles seront insuffisantes et inefficaces, l’Arabie Saoudite a fait passer le message à Israël, par les Etats Unis, que l’état juif pourrait emprunter un morceau de son couloir aérien pour faciliter le passage de ses avions vers l’Iran.

 

L’Arabie Saoudite est allée plus loin.

 

Riyad, en collaboration avec le département d’Etat Américain, nous rapporte une source du ministère de la défense des Etats Unis dont le nom est gardé confidentiel en raison de la sensibilité du dossier, a désactivé ses systèmes de défense aériens afin de conduire une série de tests taille réelle. Elle a vérifié ensuite que ses propres jets pouvaient circuler dans le dit couloir aérien sans que leurs systèmes de navigation ne soient brouillés, ni que les missiles de défense ne s’activent automatiquement.

 

Une autre source, à Riyad cette fois, et toujours confidentielle, expliquait ces jours ci que malgré les tensions entre les deux gouvernements (israélien et saoudiens), ils partagent les mêmes vues concernant l’Iran. Les deux Etat seront la première cible du régime des mollahs, ils partagent la même peur concernant son armement nucléaire, et le même besoin vital de s’en débarrasser. « Nous savons tous cela, et nous les laisserons (les israéliens) passer, et nous ne verrons rien » ajoute un commentateur saoudien.

 

Sur le plan militaire, les quatre principales cibles sont les usines d’enrichissement de l’uranium de Natanz et de Qom, la réserve de stockage de gaz de Isfahan, et le réacteur de production d’eau lourde d’Arak.


La cible secondaire est le réacteur de Bushehr, qui pourrait, une fois terminé, produire des armes au plutonium.


Les cibles se situent donc à 2250 Km d’Israël, ce qui est l’autonomie maximale des bombardiers, même en refaisant le plein de carburant en plein ciel. Le corridor ouvert par l’Arabie Saoudite réduira énormément cette distance, sachant que l’attaque aérienne devra se faire en passant par la Jordanie, le nord de l’Arabie Saoudite, et l’Irak, et, pour ce qui est de la cible de Bushehr, par le ciel du Koweit.


Emprunter le ciel d’Irak implique donc pour Israël d’obtenir l’accord de Washington, ce qu’Obama refuse de donner. Plusieurs analystes militaires américains affirment que c’est la seule chose qui retient encore Israël, ainsi que la confirmation de plusieurs états arabes. Ils doutent pourtant que le raid aérien contre les installations atomiques sera à lui seul suffisant pour les neutraliser, du fait qu’elles sont profondément enfouies sous terre et extrêmement fortifiées.

 

Les services de renseignement israéliens affirment que l’Egypte, la Jordanie et l’Arabie Saoudite sont au moins aussi inquiets du nucléaire iranien que les pays de l’Ouest et eux-mêmes. En 2009, Israël a stationné au moins un sous marin nucléaire et plusieurs navires lance missiles dans la mer rouge, et Aharon Zeevi Farkash, responsable du renseignement militaire israélien jusqu’en 2006 déclarait au Times le 12 juin dernier : « je suis au fait que l’Arabie Saoudite a encore plus peur que nous du nucléaire iranien ».

 

Meir Dagan, le chef du Mossad, a rencontré ses homologues saoudiens afin de s’assurer que Riyad « ne verrait pas passer » la force aérienne israélienne. Les deux pays ont nié que cette rencontre a eu lieu.

 

Jean-Patrick Grumberg

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