L’ancien premier ministre espagnol prend le parti d’Israël. Parce que c’est aussi celui de l’Occident.
« Le monde occidental est ce qu’il est grâce à ses racines judéo-chrétiennes. Si l’élément juif, dans ces racines, est brisé, et si Israël est perdu, alors nous sommes perdus aussi. Que nous le voulions ou non, nos sorts sont inextricablement liés ».
C’est ce qu’écrit l’ancien premier ministre conservateur espagnol Jose Maria Aznar dans une tribune parue jeudi dernier dans le Times de Londres. Certes, note-t-il, la cause d’Israël « n’est plus à la mode en Europe », et l’affaire de la flotille de Gaza, voici près de trois semaines, n’a fait qu’aggraver cette « impopularité ». Mais pourquoi en est-on là ? « Si l’on veut aborder la question israélienne de façon raisonnable et équitable, on doit admettre diverses réalités : que la légitimité d’Israël, Etat créé par une décision de l’Onu, ne peut être remise en cause ; qu’Israël est doté d’institutions solidement démocratiques ; que c’est une société dynamique et ouverte qui excelle sans cesse dans les domaines de la culture, de la science et de la technologie ; qu’Israël est une nation occidentale au plein sens du mot ; qu’il est, en fait, une nation occidentale normale confrontée, depuis sa naissance, à des circonstances anormales… » Notamment, maintenant que « le problème israélo-palestinien est virtuellement résolu, à un islamisme extrémiste qui a érigé la destruction de l’Etat juif en priorité religieuse », et aux « ambitions hégémoniques de l’Iran. »
Mais l’Europe, précisément, n’est plus capable ni de bon sens, ni d’équité, ni même de clarté dans ses perceptions stratégiques ou géopolitiques. « Dans une grande mesure », observe Aznar, « cette confusion résulte d’un doute masochiste sur notre propre identité, du règne du politiquement correct, d’un multiculturalisme qui nous requiert de nous agenouiller devant les autres, d’un ultra-laïcisme qui, par la plus cruelle des ironies, nous interdit de réagir contre le fanatisme absolu du djihadisme. » En d’autres termes, plus l’Europe trahit et abandonne Israël, plus elle révèle « à quel point elle a déjà sombré », et plus elle se résigne à « un déclin inexorable ». Aznar ajoute que « les Etats-Unis », jusque là épargnés, semblent s’engager « de manière inquiétante » dans la même direction.
José Maria Aznar a été pendant huit ans, de 1996 à 2004, un premier ministre exceptionnel. Refondateur et modernisateur de la droite espagnole, il arrive aux affaires à l’âge de quarante-et-un ans seulement. Il met en place une très forte croissance économique, la passage à l’euro, l’intégration complète de son pays aux institutions européennes et à l’Otan : un « âge d’or » qui hante aujourd’hui une Espagne ruinée par le socialiste José Zapatero. Peut-être Aznar prépare-t-il, en effet, un come back politique. Mais son engagement pour Israël n’est certainement pas de circonstance. Il n’y a pratiquement pas de Juifs en Espagne. L’antisémitisme y est encore virulent. L’antisionisme, banalisé. S’il dresse sa lance pour l’Etat juif, c’est avec une sincérité absolue. Ce qui donne tout son poids à sa démarche.
Aznar n’est pas seul. Dans son article du Times, il annonce qu’il prend la tête d’une « Initiative des Amis d’Israël » regroupant tous les pays se réclamant de la cvilisation démocratique occidentale. Parmi ses premiers compagnons, John Bolton, qui fut le représentant des Etats-Unis à l’Onu sous George W. Bush, est à ce titre, l’un des défenseurs les plus cinglants d’Israël dans le lieu qui, sans doute, lui est le plus hostile ; Alejandro Toledo, président du Pérou de 2000 à 2006, né dans une famille quechua de seize enfants, cireur de chaussures dans son enfance, devenu professeur à Stanford et Harvard, puis homme politique dans son pays face au dictateur mafieux Alberto Fujimori, qu’il finit par renverser et remplacer ; David Trimble, le premier ministre protestant d’Irlande du Nord qui signa avec les catholiques les accord du Vendredi Saint, en 1998, et obtint à ce titre le prix Nobel de la paix ; mais aussi l’historien britannique Andrew Roberts, le philosophe italien Marcello Pera, la sénatrice italienne Fiamma Nirenstein, le banquier américain Robert Agostinelli, le théologien catholique américain George Weigel.
Ce groupe ne sera pas, souligne Aznar, inconditionnel de n’importe quel gouvernement israélien : « C’est le propre de la démocratie d’accepter la diversité des opinions ». Mais il sera inconditionnel d’Israël en tant que nation.
© Michel Gurfinkiel, 2010
L’article original peut être consulté sur le blog de Michel Gurfinkiel
13 thoughts on “Géopolitique/ L’initiative Aznar – par Michel Gurfinkiel”
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Dans les deux cas un Homme, que rien ne désignait à l’attention particulière de ses contemporains, se lève pour leur dire en substance : « ce problème est un problème mondial » et leur rappeler que des forces considérables dans ce monde n’ont pas encore été mises à l’œuvre.
Je me déclare aznariste. Vive l’Occident Libre !
Nous avons déjà DEUX PILIERS de défense de la culture et de la civilisation qui sont les nôtres: AZNAR et WILDERS !
A quand le troisiéme larron ?
Marine ? Bloc Identitaire ? Autre ?
Quoiqu’il en soit, il serait judicieux qu’ils oeuvrent sur un plan européen et non pas seulement hollandais ou espagnol !!
Les ancetres d’Aznar sont plus responsable du drame du peuple juif depuis l’inquisition contrairepment aux arabes et musulmans qui ont co-existé jusqu’à l’époque de la colnisation!
Si Aznar, chassé du pouvoir par les socialistes de Sapatero suite à ses échecs avec l’ETA, veut effectivement s’allié avec le sionisme, sous prétexte de défende l’occident chrétien, il ne vise finalement que récupérer ses voix pour ses prochaines échéances politiques!
S’il est sérieux et ne fait pas de la politique spectacle qu’il offre aux sionistes la porte d’Espagne!
Dans un monde de fous et en délire, il ne faut surtout pas chercher de logique et Aznar n’est pas fou, dieu merci heureusement. Les vrais hidalgos sont des hommes de cœur avant d’être des hommes de raison.
« … / / … contrairement aux arabes et musulmans qui ont coexisté jusqu’à l’époque de la colonisation »
Auriez-vous effectué vos études secondaires aux côtés d’un farceur qui aurait arraché quelques pages à votre livre d’histoire ? A part vous, il semblerait que tout le monde sache en quoi a consisté la coexistence arabe et musulmane en Espagne !
Et quand bien même les « ancêtres » que vous prêtez à monsieur Aznar (vous semblez bien sûr de sa généalogie) se seraient montrés tels que vous les décrivez, en quoi cela devrait-il lui interdire AUJOURD’HUI de se montrer intelligent ?
Votre raisonnement me paraît spécieux.
Il serait souhaitable que lesesprits libres du monde entier puissent se joindre à ce groupe afin de diffuser leurs idées au maximum de correspondants
Les palestiniens disposent de 56 états musulmans (22 000 000km2) ou ils pourraient vivre en toute quiétude, les sionistes n’ont qu’un seul état (30 000km2), si vous ne comprenez pas celà, c’est que vous faites parti d’une certaine population mondiale qui raisonnent selon un système complètement fou et totalement irrationnel et dés que quelqu’un se met a raisonné dans le bon sens du terme vous le houspillé et le traité de racisme et tous le tra la la habituel. Si vous le voulez, vous pouvez toujours rejoindre les camps de l’intelligence de la justice et de la vérité, mais je vous préviens nous ne sommes pas nombreux, pour ce faire, il suffit de raisoné.
Demandez aux Espagnols les véritables origines d’ Aznar; vous comprendrez tout.
Quand il dit qu’Israel est lâché par l’Europe et les …Etats-Unis, il se fout du monde .
http://www.israel7.com/2009/10/zapatero-il-ny-a-pas-dantisemitisme-en-espagne/
Dans ce lien , on découvre que Zapatero aurait les mêmes origines qu’Aznar.
Curieux , ces origines communes dans un pays réputé pour son antisémitisme.
Bof, personnellement , je ne cherche plus à comprendre la marche du monde .
On se fout de nous, quelques que soient nos opinions (sioniste, antisioniste, de gauche , de droite).
“Demandez aux Espagnols les véritables origines d’ Aznar; vous comprendrez tout.
Quand il dit qu’Israel est lâché par l’Europe et les …Etats-Unis, il se fout du monde”
En tout cas il y en a qui ne peuvent pas s’empêcher de se lâcher et qui auraient besoin de “se remettre en question”
…C’est une évidence, l’Europe, les USA défendent et soutiennent Israël , d’ailleurs on en a la preuve chaque jour…Et l’Espagne pays catho a toujours été très philosémite, et l’Inquisition n’a pas existé.
@ Mise au point :
Aznar et Zapaterro ont des origines (lointaines, les maranes ça ne date pas d’hier) juives, donc ils sont forcément du coté d’Israël ?
En dehors du fait que ce type de sortie est vraiment le degré 0 (en admettant qu’il n’y a pas de ntoation négative, sinon vous reportez la note maximale) du raisonnement humain (Goldstone, Sand, … sont juifs et férocement anti-Israël, voir même antijuifs aux dernières nouvelles), elle dénote, par une notion d’attachement racial puisque du à la naissance, le plus puant des racismes…
Vous êtes un bien triste et bien nauséabond sire, mais je vous remercie d’avoir (une fois de plus, les illustrations dans votre genre sont légions) démontré que les “antisionistes” sont un bel agglomérat de débiles acculturés et de haineux doublés de lache incapables de s’assumer et de hurler le “sales youpins” qui leur brulent les lèvres.
(D. ce qu’ils sont cons… )
Une erreur malencontreuse s’est glissé sur mon commentaire au sujet d’Aznar et ses appuis à Israél! Il fallait lire la coxésistence arabo-musulman- juif et non arabo et musulmans! le lecteur aurait rectiifié lui meme! Le texte est comme suit:
Les ancetres d’Aznar sont plus responsables du drame du peuple juif depuis l’inquisition contrairement aux arabes et musulmans qui ont co-existé avec les juifs arabes jusqu’à la colonisation occidentale!
Si Aznar, chassé du pouvoir par les socialistes de Sapatero suite à ses échecs lors des attants de Madrid, qui les a attribués aux terroristes de l’ETA, veut effectivement s’allié avec le sionisme, sous prétexte de défende l’occident chrétien, il ne vise finalement que récupérer ses voix pour ses prochaines échéances politiques!
S’il est contre l”‘Islam violent” et fanatique, je vois dans ses montées en spectacle une “offre” de service aux suionistes pour lui rendre la monnaie. Il vise ni plus ni moins que les voix juifs et sionistes! A bon observateur salut!
La pétition Aznar, que j’ai immédiatement signée, contient l’argument suivant : “l’État d’Israël a été créé par une décision de l’ONU. Sa légitimité, dès mors, ne devrait pas être en cause”. Or, si l’État d’Israël est légitime, c’est certes en raison du vote des Nations Unies, mais aussi en raison de la permanence historique des persécutions antisémites, mais aussi en raison de l’acte de propriété que constitue la Bible, mais fondamentalement, c’est parce que des générations d’immigrants ont décidé librement de s’y établir, en ont volontairement cultivé la terre et développé les ressources, et n’ont empêché personne, et notamment pas ceux qui se trouvaient là, musulmans ou chrétiens, de se joindre à leur entreprise.