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Par l’Abbé A. R. Arbez
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Mardi 6 juillet – 24 Tammuz 5770
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Je prie pour le peuple juif, porteur de l’alliance avec le vrai Dieu.
Je ne prie pas pour que les juifs se convertissent au christianisme.
Je prie pour que les juifs approfondissent leur judaïsme.
Je ne prie pas pour que les juifs se convertissent à Jésus,
Je prie pour qu’ils se convertissent au D. d’Israël, père du peuple juif d’hier et d’aujourd’hui, et père de Jésus qui était juif.
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Je prie pour les chrétiens, associés à l’alliance de Dieu avec Israël.
Je ne prie pas pour qu’ils s’approprient le judaïsme, d’où est issue leur foi.
Je prie pour qu’ils respectent et honorent le judaïsme qui leur a donné Jésus, Marie, les apôtres et les premiers martyrs, tous juifs.
Je prie pour que les chrétiens rejettent tout antijudaïsme, tout antisémitisme et tout antisionisme, ou tout autre prétexte à la haine des « frères aînés ».
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Je prie pour que les juifs et les chrétiens se reconnaissent avec amour comme d’une même famille, qu’ils s’accueillent fraternellement comme semblables et différents.
Semblables par leur lien à l’alliance que D. a établie avec son peuple choisi, en vue d’éclairer toutes les nations,
Différents par les voies de salut et d’accomplissement voulues par Dieu et qui sont celles de leurs traditions, mais qui toutes s’alimentent à la même source de vérité pour faire advenir le même règne de Dieu.
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Abbé Alain René Arbez
Genève
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Amen, mon père, Amen!
En tous les cas, merci au l’Abbé Alain René Arbez pour cette prière, elle me va droit au cœur.
Les hasards de la généalogie m’ont amené à découvrir qu’une partie de mes ancêtres, dont je porte avec fierté le nom (peu courant et difficile à prononcer pour un ‘’Français de l’intérieur‘’), se prénommaient Moshe, Shlomo, Myriam ou Sarah. Mes homonymes de la rive gauche du Rhin ont opté à une certaine époque pour le Christianisme, pour d’obscures raisons, tandis que mes homonymes de la rive droite sont toujours de confession Juive. Certains l’ont d’ailleurs payé de leur vie en faisant partie des victimes de la Shoah.
Ajoutons à cela qu’un de mes homonymes (que je n’ai pas le plaisir de connaître personnellement) s’est également taillé une réputation honorable en tant que théologien Catholique et qu’une autre branche de mes ancêtres, par les femmes, est de confession protestante. On pourrait penser qu’avec un tel héritage je me sens partagé, écartelé. C’est tout le contraire. Je me sens synthétique d’une foi initiée au temps d’Abraham avec ses magnifiques espérances et ses multiples interrogations.
Aussi ai-je été consterné, en lisant « Si c’est un homme » de Primo Levi, de découvrir un texte de Saint Augustin dont j’ignorais jusqu’alors totalement l’existence et qui était le suivant :
« C’est Dieu lui-même qui condamne les Juifs à la dispersion, et cela pour deux raisons :
¤ Comme punition pour n’avoir pas reconnu le Messie dans la personne du Christ,
¤ Parce que leur présence dans tous les pays est nécessaire à l’Église Catholique, elle aussi présente partout, afin que partout les fidèles aient sous les yeux le spectacle du malheur mérité par les Juifs.
C’est pourquoi la dispersion et la séparation des Juifs ne doivent pas avoir de fin : par leurs souffrances ils doivent témoigner pour l’éternité de leur erreur, et par conséquent de la vérité de la foi chrétienne. Aussi, puisque leur présence est nécessaire, doivent-ils être persécutés, mais non tués. » Fin de citation … ! ! !
Ce texte m’a profondément blessé dans mon Unité.
C’est pourquoi j’ai ressenti ensuite comme un baume la parole de Jean-Paul II disant : « Les Juifs sont nos frères aînés dans la foi ». Cette parole m’a reconstitué dans mon Unité.
Je donc fais mienne sans réserve cette prière de l’abbé Alain René Arbez et je ne manquerai pas de la diffuser autour de moi. Merci à lui.
Merci monsieur l’abbé pour ces précisions.
Comme je l’ai souvent mentionné sur ce site, je suis agnostique. Je ne crois pas en Dieu.
Aussi j’avoue que je suis bien emprunté devant une prière. Comment prier quand on est non-croyant ? Vers qui, vers quoi se tourner ? Comment prier donc. Comment s’associer à cette très belle prière d’Alain René Arbez !?
Permettez moi quand même de m’associer à cette prière, je ferai de mon mieux !
Vous vous dites agnostique, ce qui est une posture honnête et respectable, et par votre réaction vous manifestez de l’empathie pour ceux qui expriment ce qu’on appelle prière et qui vient du coeur. Si vous vous y associez, c’est que cela rencontre en vous votre propre approche de la vérité, et c’est cela l’essentiel! Si tous les humains pouvaient se respecter ainsi et mettre en commun les aspirations constructives qui les animent, on imagine le changement que cela produirait…La prière authentique réjouit Dieu qui nous voit nous disposer à humaniser le monde, car même lorsque nous ne croyons pas en lui, il continue de croire en nous.
Vous êtes agnostique, vous ne croyez pas en Dieu, dites vous. N’en soyez pas pour autant marri.
Comment prier quand on est non croyant ? … vers qui se tourner ?
Si je peux me permettre une suggestion : choisissez régulièrement un lieu propice, suffisamment à l’écart de l’agitation, et entrez dans le silence. Faites le vide. Ne demandez rien, ni pour vous ni pour qui que ce soit. Laissez-vous envahir par les impressions et les sensations. Vos questions ne sont pas un barrage mais au contraire un signe de disponibilité d’esprit et de bonne volonté. Avec le temps, votre « invitation » ne laissera sans doute pas indifférent Celui qui est le Grand Ordonnateur de ce Monde. Le maître mot : HUMILITÉ.
Bien cordialement, et bonne chance.
@ Barakat
Merci, vous êtes admirable.