Publié par Dreuz Info le 10 juillet 2010

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A droite, Fadlallah, un des visages du diable.
A gauche, Frances Guy, un de ses nombreux suppôts 


 

Sur le site internet du Foreign & Commonwealth Office de sa gracieuse majesté la reine d’Angleterre, l’ambassadrice de Grande Bretagne au Liban Frances Guy a publié, le 5 juin dernier, le communiqué suivant dont la version originale est à la fin de cet article. Si vous vous rendez sur le site du Foreign Office, vous ne trouverez pas cet article. Il a été remplacé cet après midi par les excuses de son auteur dont l’hypocrisie déborde de chaque phrase, et qui seront peut être remplacées par de nouvelles excuses pour s’excuser de ses excuses qui n’en sont aucunement.

 

Voici l’adaptation française de l’article.

 

 

“Mort d’un honnête homme” (oui c’est hard)

 

“L’un des privilèges d’être diplomate, ce sont les gens que vous rencontrez. Formidables ou banals, passionnés et enflammés. Les libanais me demandent souvent quel politicien j’admire le plus. C’est une question injuste, car beaucoup veulent utiliser ma réponse comme un argument. Aussi j’évite de mentionner les hommes politiques que j’apprécie, ainsi que ceux qui m’impressionnent le plus.

 

Jusqu’à hier, ma réponse préférée aurait été Sheikh Mohammed Hussein Fadlallah, le chef du clergé Shiite du Liban, et un des leaders les plus respecté par de nombreux musulmans Shiite de par le monde. Quand vous lui rendiez visite, vous étiez assuré d’avoir une réelle discussion avec lui, un débat respectueux, et vous saviez à l’avance que vous repartiriez en étant une meilleure personne qu’en arrivant. Ceci, pour moi, est le signe d’un authentique homme de religion. Un être qui a un impact sur tous ceux qu’il rencontre, quelle que soit leur croyance. Sheikh Fadlallah est décédé hier. Le Liban est aujourd’hui un pays un peu moins beau qu’hier, et son absence se fera ressentir bien au-delà des frontières libanaises.

 

Je me souviens très bien quand j’ai été nommée ambassadrice au Liban, un musulman de ma connaissance vint me dire à quel point j’étais chanceuse, car j’aurai le privilège de rencontrer le Sheikh Fadlallah. Comme il avait raison. J’étais triste quand j’ai entendu la nouvelle, et je sais que la vie de nombreuses personnes en sera brisée. Le monde a besoin de plus d’hommes comme lui, capable de tendre la main au-delà des religions, de reconnaître la réalité du monde moderne et d’avoir l’audace d’affronter les contraintes anciennes. Qu’il repose en paix.”


Frances Guy.



Le jour même de cette parution sur le site internet du Foreign Office, Con Coughlin, le rédacteur en chef de la section affaires étrangères du quotidien anglais The Telegraph, grand spécialiste du moyen orient et du terrorisme de l’islam, et auteur du livre « le fantôme de Khomeini », met le lecteur en garde (il n’avait pas connaissance, au moment de la publication de son article, du communiqué du Foreign Office) « ne vous laissez par rouler dans la farine par les témoignages de sympathie qui pleuvent du monde entier au sujet du soi disant leader spirituel de la milice terroriste Shiite Hezbollah. Il était considéré par le département d’état américain comme un terroriste, et si vous regardez son pédigrée, vous constaterez qu’il était toujours dans les parages immédiats de terroristes comme Abu Nidal ou Carlos. »

 

« L’une des ses dernières fatwa avant de mourir a été d’autoriser les attentats suicides. En tant qu’un des leaders du Hezbollah, il a personnellement donné le feu vert de l’attaque terroriste qui a tuée plus de trois cent personnes, y compris le chef de la station locale du CIA, à Beyrouth en 1983. Il a personnellement béni les futurs auteurs de l’attentat au moment au moment ou ils partaient pour exécuter leur monstrueuse mission. »

 

« Je l’ai interviewé en 1985 dans la banlieue de Beyrouth », dit Coughlin. « Il était ami intime avec Khomeini, et pendant les interviews, il était le charme personnifié, m’offrant des douceurs et du thé, s’excusant de ne rien pouvoir faire pour relâcher les otages (les otages américains détenus par le Hezbollah, par lui, sur ordre de l’Iran), tant que ces pestiférés d’américains ne cesseront pas de se mêler des affaires libanaises. Au moment de partir, un de ses gardes du corps demanda à voir mon passeport. Plus tard, je compris que c’était un terroriste du Hezbollah, et qu’il vérifiait si j’étais américain. Six mois plus tard, mon ami John Mc Carthy rencontra le Sheikh Fadlallah dans des conditions similaires. Le lendemain, il était kidnappé. »


« Je ne regretterais pas sa diabolique influence sur le moyen orient. »

 





Jean-Patrick Grumberg


 

 

 

Frances Guy

 Ambassador to the Republic of Lebanon, Beirut


The passing of decent men

Posted 05 July 2010 by Frances Guy  |  11 comments
One of the privileges of being a diplomat is the people you meet; great and small, passionate and furious.  People in Lebanon like to ask me which politician I admire most.  It is an unfair question, obviously, and many are seeking to make a political response of their own.  I usually avoid answering by referring to those I enjoy meeting the most and those that impress me the most.  Until yesterday my preferred answer was to refer to Sheikh Mohammed Hussein Fadlallah, head of the Shia clergy in Lebanon and much admired leader of many Shia muslims throughout the world.  When you visited him you could be sure of a real debate, a respectful argument and you knew you would leave his presence feeling a better person.  That for me is the real effect of a true man of religion; leaving an impact on everyone he meets, no matter what their faith.  Sheikh Fadlallah passed away yesterday.  Lebanon is a lesser place the day after but his absence will be felt well beyond Lebanon’s shores.  I remember well when I was nominated ambassador to Beirut, a muslim acquaintance sought me out to tell me how lucky I was because I would get a chance to meet Sheikh Fadlallah. Truly he was right.  If I was sad to hear the news I know other peoples’ lives will be truly blighted.  The world needs more men like him willing to reach out across faiths, acknowledging the reality of the modern world and daring to confront old constraints.  May he rest in peace. 

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