Publié par Abbé Alain René Arbez le 29 juillet 2010



ISLAM ET STATUT DE LA FEMME

Par Alain René Arbez, prêtre

Jeudi 29 juillet 2010 – 18 Av 5770

Dans un article virulent, Madame Al Ashmawi présentait aux lecteurs de la Tribune de Genève sa conviction que l’islam, dès ses origines, assure la promotion de la femme…Thématique sensible, avivée par les débats sur le voile. Ne discutons pas, ici, les croyances religieuses de Madame Al Ashmawi, pour autant qu’elles n’agressent pas la vérité historique et surtout la paix confessionnelle à laquelle les citoyens suisses sont attachés.

Ce qui fait réagir dans cette profession de foi, c’est lorsque cette enseignante à l’Université de Genève se croit obligée, pour développer sa démonstration, de s’en prendre systématiquement à l’Occident chrétien, qui – selon elle – est plongé dans l’obscurantisme, alors que la civilisation islamique brille de toutes ses lumières. Ainsi, du VIIe au XIXe siècle, la femme serait pleinement considérée et promue en islam, tandis qu’elle serait méprisée et opprimée en chrétienté ?

Cette incantation ne résiste malheureusement pas à un examen historique sérieux. Le Moyen-Age chrétien est justement la période qui instaure durablement des codes de prise en considération de la femme, c’est le développement de l’amour courtois, la dévotion à la Vierge appelée « Notre-Dame » comme image de la femme que l’on respecte. C’est l’époque où, comme le montre l’historienne Régine Pernoud, des femmes acquièrent un pouvoir significatif, telle l’autorité des mères abbesses, parfois plus puissantes que les évêques. Dans le même temps, là où règne le Coran, les sultans remplissent leurs harems de pauvres fillettes et jeunes femmes chrétiennes capturées en masse lors de leurs razzias dans les villes et les villages d’Europe centrale, d’Orient ou de Méditerranée. C’est aussi la mise en place, dans toute l’Afrique, des filières de cette horrible traite négrière initiée par les Arabo-Musulmans dès le VIIème siècle (*).

Pour relativiser ces situations socio-économiques qui font que certaines populations musulmanes actuelles sont foncièrement illettrées (selon rapport indépendant onusien), Madame Al Ashmawi cite l’écrivain Shirin Ebadi qui affirme, concernant les femmes :  « mon problème, ce n’est pas l’islam, c’est la société patriarcale ».

La preuve que le débat reste entier, c’est que Taslima Nasreen, célèbre pour son combat en faveur de la dignité des femmes, affirme  quant à elle, exactement le contraire : « le problème, ce n’est pas l’intégrisme, c’est l’islam lui-même ! La situation déplorable des femmes dans le monde islamique est la conséquence logique des principes misogynes qui sont parsemés dans tout le Coran, les Hadith et la charia : une femme est considérée comme un être inférieur dans tous les sens du terme ». Rappelons que Taslima Nasreen est venue s’exiler en Europe en raison de menaces de mort dans son pays.

Quant à Madame Al Ashmawi, elle a raison de rêver d’une meilleure condition pour la femme musulmane, mais elle devrait élaborer ses analyses et ses projets pour le monde islamique sans pour autant dénigrer le christianisme de cet Occident où elle a choisi de vivre ; car n’est-ce pas lui qui a apporté, avec notre société démocratique issue d’Athènes, de Rome et de Jérusalem, tant de valeurs spirituelles et de ressources humaines qui alimentent la lutte que mènent tous les humanistes pour la dignité humaine ?

Copyright Alain René Arbez, prêtre

(*) Jacques Heers, directeur d’études médiévales à la Sorbonne : les négriers en terre d’islam)

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