Publié par Guy Millière le 4 août 2010

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Il y a une vingtaine d’années, un comique disait que si on abusait de la lecture de certains journaux, on risquait de puer des yeux. Cette remarque humoristique me passait par la tête alors que je parcourais les comptes-rendus effectués par la presse quotidienne concernant le grave incident frontalier survenu sur la ligne de séparation entre Israël et le territoire du Hezbollah au Liban. Les faits sont établis, mais pour la presse française, les faits sont dangereux, et il vaut mieux les lisser dans le sens qui permet de garder de bonnes relations avec mouvements islamistes et autres terroristes, et puis, au degré de diabolisation et d’incitation à la haine envers Israël que tant de journalistes ont déjà atteints, faire machine arrière serait incompréhensible et risquerait de fâcher antisémites, antisionistes, gens qui aiment bien les juifs quand ils portent un pyjama rayé ou entrent dans une chambre à gaz, mais qui trouvent que tout de même, aujourd’hui, ils exagèrent avec leur Etat qui n’a pas été fichu d’entrer en récession comme tout le monde après la crise des subprime, et qui n’a pas encore compris qu’il devait vendre la corde pour se faire pendre.


Donc, les faits sont lissés, et puisque le Hezbollah les a déjà prémâchés selon sa propagande habituelle, pourquoi ne pas reprendre la version du Hezbollah ? Puisque la version du Hezbollah a été reprise par le gouvernement libanais, pourquoi ne pas dire que c’est la version du gouvernement libanais. Pour se donner des apparences de neutralité, on citera aussi la version israélienne, mais en se donnant les moyens de faire qu’elle n’apparaisse pas très fiable. Vous savez : un pays gouverné par un type d’extrême-droite belliciste appelé Netanyahu, cela ne peut se comparer avec un pays placé sous la coupe de Nasrallah, cet homme si aimable et si jovial.

 

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Donc, cela donne « accrochage meurtrier à la frontière : deux soldats et un journaliste libanais, ainsi qu’un officier israélien, ont été tués ». La description de ce qui s’est passé est construite syntaxiquement de façon à laisser penser que quelque chose s’est passé, qui relève de la fatalité, comme la foudre, ou un « cycle de la violence », par exemple. Et puis, il y a une hiérarchie des mots, comme toujours, de façon à laisser entendre qu’il y a eu d’abord des Libanais, puis un Israélien.

 

Tous les articles que j’ai lus parlent d’un empiètement israélien en territoire libanais, strictement tous. Tous parlent d’une action israélienne excessive qui aurait entraîné une riposte libanaise.

 

Les faits, non lissés, les faits établis en somme, montrent que les forces armées israéliennes avaient indiqué à la FINUL (les soldats envoyés pour regarder passer les armes lourdes comme, dans les campagnes, les vaches regardent passer les trains) qu’ils devaient effectuer des travaux d’entretien sur la ligne de séparation, et le document transmis à la FINUL est disponible. Les faits établis montrent que des soldats de la FINUL se sont rendus à l’endroit indiqué par l’armée israélienne, et que celle-ci a procédé aux travaux prévus, du côté israélien de la frontière, sans qu’aucun soldat israélien ne prenne une attitude guerrière ou ne pénètre d’un millimètre en territoire libanais. Les faits établis montrent que, du côté libanais, un guet-apens avait été organisé, avec présence de tireurs embusqués et de photographes. Un officier israélien a été tué, un autre blessé. Les Israéliens ont alors riposté, tuant trois Libanais.  

 

L’objectif des Libanais, donc, tout particulièrement dans cette zone, du Hezbollah était au minimum de provoquer un regain de tensions et de tuer : peut-être était-il d’aller plus loin. L’armée israélienne n’a fait que se défendre depuis le territoire israélien. La FINUl a été aussi nulle que son sigle l’indique.

 

Que le Hezbollah et le gouvernement libanais se soit répandus en mensonges et insanités contre Israël immédiatement après est dans l’ordre des choses. Que la presse française en son ensemble se soit transformée en porte-voix du Hezbollah est bien davantage que lamentable et bien davantage qu’indigne. J’ai écrit voici quelques années que nombre de journalistes pourraient choisir un métier honnête : la prostitution telle qu’elle se pratique au bois de Boulogne serait très appropriée. Les prostitués et prostituées donnent du plaisir à des frustrés, c’est ce que font déjà les journalistes dont je parle. Les prostitués et prostituées mentent, c’est aussi ce que font les journalistes en question. Les prostitués et prostituées se vendent pour vivre, c’est encore une fois ce que font les journalistes susdits. Les prostitués et prostituées, en général, n’incitent pas à la haine et ne font pas puer des yeux, ce qui leur donne une incontestable supériorité morale par rapport à tous ceux qui ont écrit sur l’incident grave survenu à proximité de Metula, le 3 août 2010.

 

Tous les articles parlent de la « préoccupation » de la « communauté internationale » : outre qu’il n’y a aucune communauté internationale au sein de laquelle démocraties, dictatures et satrapies chanteraient Peace and Love en chœur, la seule préoccupation qui pourrait avoir un minimum de légitimité serait de savoir non pas à quoi sert la FINUL (à rien, on le sait), mais de déterminer si les informations dont disposait la FINUL ont été transmises à l’avance au Hezbollah et aux forces libanaises de façon à ce que le guet-apens soit organisé.

 

Guy Millière

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