Publié par Michel Garroté le 12 août 2010

Le “modéré” Mahmoud Abbas, alias Abu Mazen


Article publié sur http://drzz.info/ et http://monde-info.blogspot.com/.

Les dirigeants palestiniens, et ceux qui les soutiennent, haïssent-ils les Juifs ?

Par Michel Garroté

Jeudi 12 août 2010 – 2 Elul 5770

Serait-il un fait patent et constant que les dirigeants palestiniens, et ceux qui les soutiennent, haïssent les Juifs ? N’est-il pas exact que depuis soixante ans, tous les dirigeants palestiniens sans exception, lorsqu’ils s’expriment en terre d’islam, déclarent « qu’un bon Juif est un Juif mort » ? Et le fait que ces mêmes dirigeants palestiniens ne disent pas cela dans leurs déclarations aux médias occidentaux y change-t-il quelque chose ? Non, car dans la presse mahométane, les dirigeants palestiniens disent bel et bien « qu’un bon Juif est un Juif mort », que l’Etat hébreu « n’est pas juif » et autres amabilités du même acabit.

Il y a soixante ans, les dirigeants palestiniens ont refusé l’Etat qu’on leur proposait, alors que jusque là, il n’y avait jamais eu d’Etat palestinien. Les nations mahométanes ont ordonné aux palestiniens de quitter Israël afin que les armées arabes puissent anéantir le peuple israélien sans effets collatéraux côté palestinien. Le monde arabo-musulman a transformé, par la contrainte, les palestiniens en « réfugiés » ; et soixante ans plus tard, ces mêmes palestiniens sont, encore et toujours, des « réfugiés », dans les pays du Proche et du Moyen Orient où les arabo-musulmans les ont parqués dès 1948.

De toute évidence, ceux qui aujourd’hui soutiennent les dirigeants palestiniens actuels, feignent d’ignorer que Mahmoud Abbas, alias Abou Mazen, n’est pas plus modéré que les psychopathes du Hamas, notamment lorsque Mahmoud Abbas, alias Abou Mazen, parle des Juifs, à ses coreligionnaires palestiniens en particulier et arabes en général. Je prends un exemple : lorsque nos médias parlent d’Israël, ils disent indistinctement « L’Etat d’Israël » ou « L’Etat hébreu ». Autrement dit, nos médias, par les mots qu’ils emploient, reconnaissent implicitement que l’Etat d’Israël est un Etat hébreu. Or, les Hébreux étant des Juifs, l’Etat hébreu est un Etat juif. Un Etat juif où vivent un million d’arabes.

Un million d’arabes qui pour rien au monde – quoi qu’ils puissent raconter et radoter auprès de nos médias – n’aimeraient vivre sous la férule du Hamas ou même du Fatah. Car l’Etat hébreu – et donc l’Etat juif ­– est un Etat démocratique, libre et souverain. Alors que les territoires dominés par le Fatah et le Hamas restent des espaces qui selon Mahmoud Abbas, alias Abou Mazen et selon les psychopathes du Hamas devraient être des espaces Judenrein.

Autrement dit, ceux qui soutiennent les actuels dirigeants palestiniens, soutiennent, conséquemment, un futur Etat palestinien Judenrein. Un Etat palestinien Judenrein, qui, lui-même, refusera de reconnaître l’Etat hébreu. Un futur Etat palestinien Judenrein qui refusera de reconnaître l’Etat hébreu parce que – selon tous les dirigeants palestiniens passés et actuels sans exception – il ne devrait pas y avoir un seul Juif dans cette partie du Proche Orient, ni en Israël, ni en Judée Samarie, ni dans la bande de Gaza, ni d’ailleurs nulle part au Proche et au Moyen Orient.

A ce propos, j’ai lu un article de Shraga Blum intitulé « Abou Mazen : ‘Jamais nous ne reconnaîtrons Israël comme Etat du peuple juif !’ » (voir lien vers la source en bas de page), article que voici :  « Le chef de l’Autorité Palestinienne a accordé une interview aux éditorialistes des principaux journaux égyptiens. Il a révélé que lors de la dernière réunion de la Ligue Arabe en Libye, certains membres avaient évoqué l’idée d’envisager l’option militaire contre Israël au cas où les pourparlers israélo-palestiniens échouent. Lors des débats sur ce thème, des dirigeants arabes ont affirmé « que Tsahal pouvait être vaincu dans le cadre d’une guerre générale avec le monde arabe, car le nombre de divisions des armées arabes est largement supérieur à celui de Tsahal. » Les dirigeants arabes ont également comparé le nombre d’avions, qui est de 3.000 pour les armées arabes contre 500 pour Israël. Sur ce, Abou Mazen a confié aux journalistes égyptiens « qu’il a assuré les dirigeants arabes de l’appui total des Palestiniens en cas de guerre israélo-arabe », mais tout en conseillant « à ceux qui sont certains de vaincre Israël de ne pas oublier que ce pays possède 250 usines d’armement ».

Shraga Blum : Après avoir exposé devant eux la puissance militaire d’Israël comparée à leur supériorité numérique, Abou Mazen indique « que les délégués arabes se sont alors quelque peu rétractés, et lui ont dit qu’ils ne désiraient pas forcément une guerre avec Israël mais qu’ils soutenaient la lutte armée contre l’occupation israélienne » !! Le chef terroriste s’est également référé aux conditions émises par le Premier ministre israélien Binyamin Netanyahou pour la création d’un éventuel Etat palestinien. Il a été très ferme (et sincère…) en disant « qu’il ne reconnaîtrait jamais Israël comme étant l’Etat du peuple juif ». Il a ensuite adressé une sévère critique des Etats-Unis, accusant l’Administration Bush mais aussi l’actuelle – sous la Présidence de Barack Obama – « de largement favoriser Israël dans le dossier israélo-palestinien, et de faire pression sur les Palestiniens au point de les mettre en difficulté face à leurs frères arabes qui les accusent de céder face à Washington ». Abou Mazen a voulu assurer les journalistes égyptiens « que ce n’était pas le cas, et que malgré les menaces voilées ou ouvertes de sanctions politiques ou diplomatiques, il ne cédait pas aux diktats américains ». Enfin, Abou Mazen a accusé l’Iran « de s’immiscer dans le conflit inter-palestinien, en poussant le Hamas à ne pas signer le document de réconciliation élaboré par l’Egypte ». Il a rappelé ‘que la lutte fratricide entre palestiniens repoussait sans cesse la création de l’Etat Palestinien’ » (Fin de l’article de Shraga Blum).

Par ailleurs, je suis tombé sur cette dépêche de l’agence Associated Press, dépêche intitulée « Brice Hortefeux adresse ses vœux aux musulmans pour le ramadan » (voir lien vers la source en bas de page), dépêche dans laquelle on peut lire : « Dans une lettre au président du Conseil français du culte musulman (CFCM) Mohamed Moussaoui, le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux souhaite que le ramadan, qui commence ce mercredi, “soit l’occasion de développer des relations de paix et de fraternité entre les habitants, croyants ou non, de notre pays”. Dans cette lettre datée de mardi mais rendue publique mercredi par la place Beauvau, le ministre chargé des cultes écrit: “à la veille du ramadan, mois de jeûne, d’effort, de quête spirituelle, de retour sur soi mais aussi d’ouverture aux autres, de partage et de réconciliation, je tenais à exprimer mes vœux, à vous-même et à vos fidèles”. La France compte près de cinq millions de musulmans, selon le CFCM. Parmi eux, 70% affirmaient faire le ramadan en 2009, selon sondage Ifop de l’an dernier. Le ramadan est l’un des cinq piliers de l’islam. Durant un mois, chaque jour entre le lever et le coucher du soleil, les musulmans pratiquants s’abstiennent de manger, de boire, de fumer et d’avoir des relations sexuelles » (Fin de la dépêche Associated Press).

Si je comprends bien, les Juifs n’ont rien à faire au Proche Orient, mais les mahométans sont en France une communauté ayant droit à des égards particuliers. Au Proche Orient, les Juifs sont une « anomalie » (avec 5’000 ans d’histoire tout de même…), mais en France, les mahométans vont vivre publiquement, je cite le ministre français, un « ramadan, mois de jeûne, d’effort, de quête spirituelle, de retour sur soi mais aussi d’ouverture aux autres, de partage et de réconciliation ».

Si en France les mahométans constituent, comme cela a été écrit, une communauté qui pratique « l’ouverture aux autres, le partage et la réconciliation », alors ne peut-on pas dire aussi que les Juifs au Proche Orient pratiquent également l’ouverture aux autres, le partage et la réconciliation, notamment dans la mesure où un million d’arabes vivent en Israël ? Et également dans la mesure où Israël n’a toujours pas liquidé les combattants maffieux du Hamas, du Hezbollah, du Fatah et des Pasdaran qui, tous sans exception, considèrent « qu’un bon Juif est un Juif mort » ?

Toutes ces réflexions et questions m’ont amené à redéfinir le sionisme qui – dois-je le rappeler ? – était vigoureusement défendu par le Républicain (et non pas Démocrate) noir américain Martin Luther King. En fait, cela m’amène aussi – et peut-être surtout – à d’abord analyser la situation actuelle du sionisme, de l’anti-sionisme et du post-sionisme. Or, ce faisant, je suis tombé sur une excellente réflexion de Sébastien Castellion parue sur Metula News Agency.

Ainsi donc, Sébastien Castellion, sur Metula News Agency (menapress : voir lien vers la source en bas de page), dans un article intitulé « Des similitudes entre négationnistes et antisionistes », écrit : « Elkhanan Yakira, professeur de philosophie à l’Université hébraïque de Jérusalem, a toutes les références d’un membre encarté de la gauche israélienne. Né à Tel-Aviv, élevé dans une famille laïque, partisan convaincu d’un retrait des territoires occupés, spécialiste de la philosophie des sciences et parfaitement francophone, il aurait pu sans encombre devenir une figure respectée de Meretz ou de Shalom Akhshav. Au lieu de cela, le professeur Yakira est devenu l’objet d’un déferlement de haine de la gauche israélienne, depuis la publication en hébreu, début 2007, de Post-sionisme, post-Shoah, dont la traduction française vient d’être publiée par les Presses Universitaires de France (Post-sionisme, post-Shoah, 2010, 416 pages, 34 euros). Yakira n’a en rien renié ses origines ou ses convictions. Il a fait bien pire : il a analysé le discours des intellectuels « post-sionistes » – ces grandes figures de la gauche intellectuelle, qui entendent remettre en cause les thèmes fondateurs d’Israël – et, méthodiquement, décrit leurs points communs avec les négateurs de l’Holocauste. L’ouvrage commence par le récit d’une rencontre entre l’auteur et Pierre Guillaume (un négationniste français, naguère semi-célèbre pour avoir dirigé la maison d’édition La Vieille Taupe) pendant la première guerre du Liban en 1982. Guillaume avait alors surpris Yakira par deux de ses déclarations. D’abord, il avait longuement insisté sur la sincérité de son engagement d’extrême-gauche. Nier l’Holocauste était, selon Guillaume, en pleine cohérence avec ses convictions progressistes, qui l’avaient auparavant conduit à participer à la revue Socialisme ou Barbarie de Cornelius Castoriadis ainsi qu’à d’autres organisations marxistes.

Sébastien Castellion : Ensuite, Guillaume avait présenté à Yakira, comme preuve suprême des théories négationnistes, non pas des documents tirés des archives d’Auschwitz… mais les récents massacres de Sabra et Chatila par les Phalanges chrétiennes (dont il imputait bien évidemment la faute à Israël). Le « raisonnement » du négationniste, si on peut l’appeler ainsi, ne plaçait donc pas au centre de ses préoccupations la vérité historique, mais la dénonciation d’Israël. Le négationnisme ne dit pas : « les chambres à gaz n’ont pas existé, et en voilà la preuve ».  Il dit : « Israël est le mal – un Etat qui contredit nos rêves internationalistes d’ordre mondial et de solidarité. Donc, tout ce qui justifie son existence doit être combattu. Donc, l’Holocauste n’a pas pu exister ». Ce « raisonnement » à l’envers – qui, en contradiction avec tous les principes logiques, part d’une opinion pour chercher à en déduire des faits – rend en pratique parfaitement inutile toute discussion avec les négationnistes : par définition, un tel mode de pensée sera toujours imperméable aux faits. Mais, pour Yakira, le vice le plus profond du raisonnement négationniste ne réside pas dans ce refus de principe d’établir les faits. Il vient de ce que la « Vieille Taupe » et les officines du même acabit font de la Shoah la cause et la condition de l’existence et de la légitimité d’Israël. Ce rapprochement entre Israël et la mémoire de la Shoah – ce que Yakira appelle « le postulat dominateur » – est contraire aux faits historiques. Des courants d’immigration sioniste, au dix-neuvième siècle, jusqu’au « plan Peel » de partage de la Palestine, en 1937, en passant par la déclaration Balfour et le mandat de la Société des Nations de 1922, chargeant le Royaume-Uni de préparer la création d’un foyer national juif, la création de l’Etat moderne d’Israël a été longuement préparée par les nouveaux immigrants et par la communauté internationale avant que la Shoah soit imaginée par qui que ce soit.

Sébastien Castellion : Même après le grand massacre, les débats qui ont précédé le vote de l’ONU du 29 novembre 1947, prévoyant la création d’un Etat juif, ne font pratiquement pas mention de l’Holocauste. Ils sont, sans surprise, centrés sur la défense des intérêts des Etats prenant part au vote. Et pourtant, ce lien erroné entre l’Holocauste et l’existence d’Israël est devenu central dans le discours de tous ceux qui s’emploient à délégitimer et diaboliser l’Etat hébreu. C’est le cas, bien sûr, des négationnistes et autres imbéciles antisémites. Mais c’est aussi le cas – et ce rapprochement a valu à l’auteur les foudres de son propre camp – parmi les critiques plus sophistiqués d’Israël qui se rangent derrière l’étendard des « post-sionistes ». Yakira consacre la part la plus importante de son ouvrage à l’analyse détaillée des arguments de ces auteurs. Souvent israéliens eux-mêmes, parfois Juifs de la diaspora, ils ne contestent bien évidemment pas la réalité de la Shoah. Mais eux aussi font un lien direct entre la mémoire de la Shoah et la légitimité d’un Etat juif. Eux aussi s’en prennent à la première pour attaquer la seconde. Selon les auteurs, ce lien peut prendre plusieurs formes. Le philosophe Adi Ophir, dans son livre fondateur La culture du présent. Essais sur la culture israélienne contemporaine (2001) considère que la mémoire trop entretenue de la Shoah aveugle les Israéliens et « les empêche de reconnaître les véritables victimes de leur puissance ». Utilisant, sans s’en apercevoir, le même langage que Pierre Guillaume, Ophir parle de la mémoire de la Shoah comme d’une « religion civile » israélienne – une référence rituelle et toujours répétée, qui permettrait aux Juifs de se considérer comme des victimes permanentes et de refuser de voir les souffrances qu’ils infligent aux Palestiniens. Il n’est pas très difficile de répondre à cette présentation des faits.

Sébastien Castellion : L’idée que les Israéliens seraient insensibles aux souffrances des Palestiniens est difficile à concilier avec les nombreuses initiatives – d’Oslo au retrait de Gaza et aux discussions Olmert-Abbas-Livni – prises par Israël pour aller vers une solution du conflit qui permette de mettre fin à l’ « occupation » sans mettre pour autant en danger les vies israéliennes (ou même, comme le retrait de Gaza l’a montré, en acceptant le risque de sacrifier plusieurs de ces vies). Cette idée est également difficilement conciliable avec l’importance – sans doute unique dans l’histoire – que l’armée israélienne donne aux considérations humanitaires en temps de guerre. Réduction régulière – au prix de lourds investissements technologiques et de risques opérationnels sérieux – du ratio des victimes palestiniennes civiles par rapport aux combattants ; utilisation constante des hôpitaux israéliens pour soigner des malades palestiniens ; le fait que tous ces exemples n’aient pas de place dans la vision du monde d’Adi Ophir ne les empêche pas d’être des faits, aisément vérifiables. La mémoire de la Shoah n’a donc manifestement pas rendu les Israéliens aveugles aux souffrances des autres. Sans doute même a-t-elle, au total, encore ajouté à la tradition biblique et talmudique de compassion avec toutes les souffrances humaines. Un peuple qui a subi l’inimaginable sait ce qu’est la douleur et sait la reconnaître chez les autres. Mais il sait aussi qu’il n’a pas d’autre choix que de se défendre pour ne pas redevenir victime à son tour. Ce n’est d’ailleurs pas par amour pour la vérité que les « post-sionistes » cherchent à réduire l’importance de la mémoire de la Shoah ou à la réduire à une série de douleurs privées.

Sébastien Castellion : La vérité, après tout, est claire. Hitler a voulu exterminer tous les Juifs d’Europe ; il y est presque parvenu ; les familles des survivants en sont encore traumatisées deux générations plus tard ; beaucoup d’entre elles sont installées en Israël parce qu’elles estiment indispensable, au vu de leur expérience, que les Juifs puissent se défendre eux-mêmes. Israël, en préservant la mémoire de la Shoah, démontre le respect de l’Etat pour la souffrance des survivants et rappelle sa mission de défendre les Juifs contre les nouvelles menaces.  On peut appeler cela, si l’on veut, comme le fait le post-sioniste Moshe Zuckermann, professeur de sociologie à l’université de Tel-Aviv (La Shoah dans la chambre étanche, Tel-Aviv, Hamekhaber Ed., 1993), une « instrumentalisation politique ». Du moins cette instrumentalisation repose-t-elle sur des faits assez peu contestables. Les post-sionistes, au contraire, proposent leur propre instrumentalisation de la Shoah, qui consiste à la détourner entièrement de son sens historique pour la mettre au service de leurs propres objectifs antisionistes. Alors que la Shoah a tué les Juifs en tant que Juifs – et non comme individus – les post-sionistes demandent que son souvenir reste une affaire individuelle et que l’Etat d’Israël, créé pour rendre aux Juifs une patrie, cesse de s’en occuper. Alors que la Shoah fut une entreprise entièrement différente des conditions habituelles de la guerre – la décision, méthodiquement appliquée pendant trois ans, d’exterminer tous les membres d’un peuple en tant que tels – les post-sionistes n’en évoquent le souvenir que pour critiquer le comportement d’Israël dans des conditions de guerre de faible intensité, somme toute banales (occupation, entraves à la liberté de circuler, coups de main et expulsions occasionnelles avec, plus rarement, des opérations de plus grande envergure, dont la durée se compte en jours ou, au maximum, en semaines).

Sébastien Castellion : Alors que la Shoah était destinée à faire disparaître les Juifs de la Terre (ce qui fait de l’existence d’un Etat juif la meilleure preuve de son échec final), les post-sionistes ne l’évoquent que pour appeler cet Etat à se dissoudre de lui-même dans un Etat binational. Les post-sionistes d’Israël, comme Ophir et Zuckermann, et ceux de l’étranger, comme feu Tony Judt, se rejoignent tous dans cette dernière conclusion – qui est en fait, non une conclusion, mais le moteur de toute leur démarche. Pour eux, réduire l’importance de la mémoire de la Shoah – ou ne l’évoquer que pour la comparer avec les souffrances palestiniennes – n’est qu’un moyen au service d’une fin politique : convaincre Israël de renoncer à son identité juive et sioniste. Leur raisonnement, en cela, montre effectivement des parallèles troublants avec celui des négationnistes. L’argument des post-sionistes – « Cessez d’être obsédés par la Shoah et renoncez à votre identité » – ressemble beaucoup à une version adoucie de celui des négationnistes, « Cessez de croire à la Shoah et disparaissez de la surface de la terre ». Cette parenté des modes de pensée entre ses pires ennemis et certains de ses plus proches collègues a manifestement beaucoup affecté le professeur Yakira. Son ouvrage est celui d’un philosophe et d’un universitaire : extrêmement érudit et chargé de notes, de références et de distinctions subtiles. On a même parfois l’impression (est-ce l’influence des philosophes français contemporains, qu’il connaît parfaitement ?) que l’auteur préfère éviter les explications simples lorsqu’il peut en trouver de plus complexes. Dans le même temps, pourtant, il perce souvent dans l’ouvrage une colère, une douleur incontrôlées, qui (bien que parfaitement compréhensibles) donnent parfois l’impression d’un curieux mélange des genres » (Fin de l’article de Sébastien Castellion sur Metula News Agency).

« Cessez d’être obsédés par la Shoah et renoncez à votre identité » et « Cessez de croire à la Shoah et disparaissez de la surface de la terre » ?

En tant que catholique, je me demande quelle serait la réaction de mes coreligionnaires si quelqu’un proclamait : « Cessez d’être obsédés par vos Martyrs, renoncez à votre identité chrétienne, cessez de croire aux Martyrs, disparaissez de la surface de la terre ». Ma réaction serait de dire : « Nous n’oublierons jamais nos Martyrs, nous ne renoncerons jamais à notre identité chrétienne, nous croirons toujours en nos Martyrs et nous ne disparaîtrons jamais de la surface de la terre ».

Les Juifs Israéliens seraient donc en droit de dire : « Nous n’oublierons jamais la Shoah, nous ne renoncerons jamais à notre identité juive, nous croirons toujours que la Shoah a eu lieu et nous ne disparaîtrons jamais de la surface de la terre d’Israël ».

En théorie, oui, les Juifs Israéliens seraient en droit de le dire.

Et en pratique ?

Copyright Michel Garroté & Sources citées

Sources :

http://www.israel7.com/2010/08/abou-mazen-%c2%ab-jamais-nous-ne-reconnaitrons-israel-comme-etat-du-peuple-juif-%c2%bb/#Scene_1

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/politique/20100811.FAP6644/brice-hortefeux-adresse-ses-voeux-aux-musulmans-pour-le-ramadan.html

http://www.menapress.org/


 

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