Publié par Guy Millière le 12 septembre 2010

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Cela fait aujourd’hui neuf ans que les attentats du onze septembre se sont produits. A New York, des cérémonies ont eu lieu, en souvenir. Des gens venus des cinq continents pour trouver une vie meilleure, et qui travaillaient dans le World Trade Center ont péri, de manière atroce, parfois en se jetant dans le vide plutôt que de finir lentement carbonisés. Le Pentagone a été attaqué. Un quatrième avion, le vol 93, grâce à l’héroïsme de quelques passagers dignes de l’esprit américain, n’a pas atteint sa cible et s’est écrasé dans un champ.

 

A l’époque des attentats, George W. Bush était à la Maison Blanche depuis quelques mois. Il avait commencé à réorganiser les services de renseignement démantelés par son prédécesseur qui, la guerre froide achevée, avait jugé bon de séparer de manière étanche les renseignements obtenus par la CIA de ceux obtenus par le FBI. Il avait pris connaissance des travaux de ceux qui avaient écrits des livres tels que « Present Dangers », les néo-conservateurs, qui disaient que la guerre contre le totalitarisme n’était pas achevée, et que, pendant qu’aux Etats-Unis, on prétendait toucher les dividendes de la paix, des ennemis de la liberté se préparaient dans l’ombre ou dans des montagnes.

 

Après les attentats, George W. Bush a assumé, accéléré ce qu’il avait déjà entrepris, s’est défini comme un Président de guerre et a élaboré la doctrine Bush. Ce qui est en cours, a-t-il dit, est une guerre globale menée par l’islam radical et ses compagnons de route contre le monde libre et les sociétés démocratiques. Cette guerre, le monde libre et les sociétés démocratiques ne l’ont pas choisie, mais, puisqu’elle leur a été imposée, ils doivent la mener jusqu’au bout. Elle durera, a ajouté Bush, une génération au moins. Elle se mènera par divers moyens qui ne sont pas tous militaires. Elle ne pourra prendre fin qu’à partir du moment où il y aura un vainqueur et un vaincu.

 

La victoire sur des groupes comme al Qaida ne pourra pas être complète, a-t-il précisé : ce qu’il faut est que ces groupes soient mis hors d’état de nuire. La victoire impliquera des changements de régime dans le grand Moyen Orient, la possibilité impulsée de voir celui-ci sortir du sous-développement humain qui l’affecte, et des changements dans l’islam.  

 

Neuf années plus tard, la situation est très différente. Le World Trade Center n’a toujours pas été reconstruit. Pour des raisons de désaccord sur les projets, essentiellement, un trou béant reste ouvert au Sud de Manhattan, comme une plaie qui ne serait pas refermée. Un projet de mosquée a vu le jour, à deux cents mètres de Ground Zero : ce projet, porteur de l’idée d’une victoire de l’islam, qui construit des édifices religieux là où il a conquis, a reçu l’approbation du maire de New York, et, ce qui est plus grave, du Président des Etats-Unis. L’imam cherchant le financement du projet, ce qui est plus grave encore, a pu faire la tournée des émirats et des régimes musulmans à bord d’un avion du Département d’Etat, aux frais de celui-ci, donc du contribuable américain.  

 

Mais le pire est ailleurs : la « Global War on Terror », nom officiel donné  aux opérations sous George Bush, a été jetée au panier. La notion d’ « attentats » a été elle-même jetée au panier, tout comme le mot « islamiste ». Désormais, il n’y a plus que des « opérations de circonstances à l’étranger », des « désastres causés par l’homme », et des « extrémistes » sans confession précise. Le démantèlement des services secrets américains a repris. Des projets de désarmement unilatéral des Etats-Unis ont été enclenchés. Il ne reste plus, dans la bouche de l’occupant de la Maison Blanche, qu’un ennemi désigné, al Qaida, sans que ce groupe soit défini davantage. Il n’est plus question de défendre les sociétés libres contre un ennemi. Il n’est plus question de mener une guerre contre qui que ce soit, mais de mettre fin au plus vite à des opérations en cours. Il n’est plus question d’impulser une sortie du monde musulman du sous-développement humain et de changements dans l’islam. Il est question au contraire de prendre la situation du monde musulman telle qu’elle est, de l’accepter, et d’adopter un point de vue proche de celui du monde musulman sur de nombreux dossiers, dont le conflit israélo-arabe.  

 

Il y a, en somme, comme je l’explique en détails dans Israel Magazine (1) ce mois-ci, un démantèlement de la doctrine Bush qui s’opère, et dont on ne connaît pas encore les conséquences. Les auteurs de « Present Dangers » l’un des livres de chevet de George W. Bush en 2000, sont, pour l’essentiel, toujours en activité, et prévoient des désastres et des revers graves qui ne se limitent pas à la menace incarnée par la nucléarisation de l’Iran des mollahs et d’Ahmadinejad. 

 

Comment en est-on arrivé là ? Comment, neuf années après la plus grave attaque jamais subie par les Etats-Unis sur leur propre sol, une telle inversion des paramètres a-t-elle pu s’opérer ? Les raisons sont connues. Depuis 2001 et jusqu’à la fin de son mandat, George Walker Bush a été diffamé, insulté, traîné dans la boue, présenté comme un imbécile et un fasciste. Un film qui contient plus d’un mensonge par minute (je les ai comptés) a été acclamé dans le monde entier et a permis à un communiste anti-américain falsificateur, d’être acclamé sur les cinq continents. L’idée fausse selon laquelle il n’y avait jamais eu d’armes de destruction massive en Irak a été tellement répétée qu’elle est présentée comme la vérité, tout comme l’autre idée fausse selon laquelle il n’y a jamais eu aucun lien entre Saddam Hussein et le terrorisme islamique (sur ces sujets, voir le livre de Stephen Hayes, « The Connection »). Quelques dirigeants européens ont sauvé l’honneur, et ont montré qu’ils savaient ce qui était en jeu, Tony Blair, Jose Maria Aznar, mais d’autres tels que Jacques Chirac et Gehrard Shroder ont choisi la collaboration avec l’ennemi, et dans un pays où il y avait en 1940, quarante millions de pétainistes, Jacques Chirac a été acclamé. Des organisations se disant pacifistes, mais en réalité au service de la destruction du monde occidental, ont mené un travail de sape et de lavage des cerveaux repris par la plupart des médias en Europe et aux Etats-Unis. La campagne pour l’élection de Barack Obama a, en fait, commencé il y a neuf ans au moins.  

 

Joseph Goebbels disait qu’une contre-vérité répétée des milliers de fois devenait la vérité. Adolf Hitler voyait en l’islam radical un dogme intéressant, qui avait des parentés avec le national-socialisme. Il a fait créer le premier institut islamique d’Europe à Berlin et l’a confié à Amin al Husseini, ancêtre de la « cause palestinienne ». Nous sommes en une époque où les disciples de Goebbels sont en des milliers d’endroits, et s’emploient à montrer ce qui résulte de la répétition de contre-vérités : la plupart sont de gauche, bien sûr. Mais Goebbels lui-même était un homme de gauche. Il croyait au socialisme, qu’il opposait au bolchevisme. Nous sommes en une époque où les disciples et les cousins d’Amin al Husseini sont mollahs en Iran, talibans en Afghanistan, membres du Hezbollah au Liban, militants du Hamas dans le Hamastan de Gaza, cadres du Fatah autour de Mahmoud Abbas à Ramallah.  

 

En Europe, il semblerait que nul ne voie rien de ce qui se passe, et ceux qui voient sont traités selon la méthode Goebbels des temps modernes : mis en pièce et réduits au silence, au nom de l’imposture antiraciste qui a inventé la race islamique, et qui fait que c’est presque un délit d’avoir peur de l’islam, et que c’est censé être un préjugé, porteur d’arriération mentale, que de constater que si tous les musulmans ne sont pas islamistes, tous les islamistes sont musulmans, et tous les auteurs d’attentats suicides sont islamistes.  

 

Aux Etats-Unis, Obama a pu être élu après sept années consacrées par des millions d’idiots utiles de l’islam radical à démolir et salir Bush et à déformer systématiquement le sens et les analyses constituant la doctrine Bush. Comment une doctrine reposant sur les idées de liberté, de droit et de démocratie, et sur l’idée qu’une planète débarrassée du terrorisme islamique, et où le grand Moyen Orient avancerait vers le développement économique, politique et culturel, a-t-elle pu faire l’objet de tant de haine ? La méthode Goebbels encore : qui a lu un discours de George Bush ? Combien se sont contentés des découpages bilieux et trompeurs d’imposteurs prétendant être journalistes. J’ai consacré trois livres à la doctrine Bush : mes livres ont eux-mêmes subi la méthode Goebbels. J’ai même bénéficié d’un rapport du Mrap. J’ai été attaqué en justice par un garçon qui s’appelle Patrick, comme on dit dans le titre d’un film de Jean-Luc Godard. Mais comme l’indique le titre complet, tous les garçons s’appellent Patrick. Ce garçon-là, en tout cas, s’est fait en ma personne un ami pour la vie entière.  

 

Aux Etats-Unis, Obama nuit encore, et peut toujours nuire. Nombre d’Américains, heureusement, ouvrent les yeux. Obama aurait voulu se débarrasser de Foxnews et de divers journalistes gênants : il a échoué. Il a voulu mépriser les tea parties : cela ne lui a pas réussi. Ce qui pourrait lui éviter une débâcle électorale le 2 novembre ? Des bourrages d’urne comme ceux organisés par Acorn en 2008. Une attaque contre l’Iran constituant ce qu’on appelle une « surprise d’octobre ». Le bourrage d’urnes est possible. Je ne crois guère à l’attaque contre l’Iran : dans ma cote personnelle, je lui donnerais une chance sur cent. Obama pourrait envisager un geste pour se tirer d’affaire électoralement, mais ce geste là ? J’en doute, quand bien même cela ferait plaisir à la famille Saoud, vis-à-vis de laquelle Obama a une dette qui n’est, selon toute vraisemblance, pas uniquement morale.  

 

Même en cas de défaite démocrate dans un mois et demi, il restera à Obama deux années à la Maison Blanche. Pressentant qu’Obama ne fera qu’un seul mandat, Hillary essaie de se mettre sur les rangs : elle me semble s’être trop compromise avec Barack, mais les Clinton sont politiquement roués, alors… 

 

Ce samedi, des gens se sont rassemblés  à New York pour se souvenir des mots. Des milliers de gens se sont rassemblés aussi pour exprimer leur hostilité à la mosquée de Ground Zero. Des idiots utiles et des agents de l’islam radical se sont rassemblés à proximité pour soutenir le projet de mosquée. Obama a choisi de ne pas venir du tout à Ground Zero et s’est rendu au Pentagone où il a prononcé un discours digne de lui, autrement dit, indigne : il a parlé de « survivants qui portent les cicatrices de la tragédie et de la destruction ». La « tragédie » et la « destruction » résultaient-elles d’un désastre naturel ? On aurait pu le penser. Il a parlé d’un avion qui s’ « est écrasé » dans un champ. Un accident aérien ? Sans doute. Il a évoqué les tours jumelles qui « sont tombées » : c’est comme cela, elles sont tombées. Parlant davantage comme un Américain, un peu plus loin, il a quand même parlé d’attaques et de gens qui ont perpétré un « acte mauvais ». Il a, pouvait-il faire moins, rappelé l’attachement des Américains aux valeurs fondamentales. Il a défini les attaquants comme un « petit groupe d’hommes », et le seul ennemi comme étant al Qaida qui, bien sûr, n’a rien à voir avec l’islam radical. Les perspectives ? Vagues, très vagues. Rester unis. Et une phrase disant que tous les Américains ont le droit de prier comme ils l’entendent et où ils l’entendent. Ceux qui verraient là un message n’auraient pas tort.  

 

Daniel Pipes, faisant le bilan neuf ans après, note dans la National Review que des millions d’Américains ont réfléchi, ont lu, se sont informés, tout particulièrement ces derniers mois. Nombre d’entre eux ont lu le Coran, écrit-il, et savent ce qu’il contient. Nombre d’entre eux savent à quoi s’en tenir sur l’islam et l’islam radical. Ce n’est pas ce qui est dit en France bien sûr : on préfère dire que les Américains sont « islamophobes ». Sont-ils bêtes ! Ils pourraient même voter républicain en majorité : c’est pour vous dire ! On monte en épingle l’initiative du pasteur Terry Jones qui voulait brûler le Coran : c’est une initiative malheureuse. On profite de cette initiative pour présenter le peuple américain comme un ramassis d’abrutis, sauf les électeurs restés fidèles à Obama, bien entendu. On souligne l’indignation qui règne dans le monde musulman.

 

Le 11 septembre, ce ne sont pas des Corans que dix-neuf terroristes qui avaient beaucoup lu le Coran ont brûlé, mais des êtres humains. S’en souvient-on ? Combien de musulmans ont manifesté leur indignation quand ces êtres humains ont brûlé ? Combien la manifestent aujourd’hui ?  

 

Chaque jour des Chrétiens sont persécutés, tués, dans le monde musulman. Qui est indigné ? Chaque jour des Bibles sont brûlées dans le monde musulman. Qui s’en soucie ? On lit Mein Kampf dans des centaines d’endroits du monde musulman : qui en parle ?  

 

Des musulmans s’indignent de l’ « islamophobie »  censée exister chez certains Américains ? Mais qui n’a pas remarqué que des millions de Musulmans sont sans cesse indignés, et le seront tant qu’il restera des pays non musulmans sur la terre et des gens qui ne courbent pas l’échine devant leurs seigneurs et maîtres.

 

Guy Millière

 

(1) http://www.israelmagazine.co.il/

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