Publié par Guy Millière le 15 septembre 2010

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C’est aujourd’hui que sort en librairie mon nouveau livre, « La résistible ascension de Barack Obama ». Si nous étions dans une société libre, il devrait être visible partout : c’est, de fait, le seul livre disponible en langue française où on peut apprendre quelque chose sur Obama. Etant dans la société où nous sommes, je pense que le livre ne sera visible nulle part, et qu’il vaut mieux le commander en ligne.  

 

Je m’attends à fort peu d’articles dans la presse : s’il y en a un, je penserai que j’ai beaucoup de chance. Je m’attends à un traitement du même ordre à la radio et à la télévision : si Frédéric Taddei m’invite, il sera le seul. Et encore, va-t-il m’inviter ? Dans plusieurs émissions au cours de l’été, on lui a posé la question, « Comment pouvez-vous inviter Guy Millière » ? Si j’avais voulu en avoir la confirmation, je l’ai eue, on me connaît. Si on ne m’invite pas, si on me met sur une liste noire, c’est précisément pour cela. Je l’admet : je ne suis pas du tout correct. Comment peut-on oser parler du passé trouble d’Obama ? Comment peut-on oser parler de sa trajectoire et des multiples liens étranges qu’il a tissé tout au long de sa vie ? Comment peut-on dire qu’il n’est pas l’auteur des livres qui portent sa signature ? Et comment peut-on révéler le nom de leur véritable auteur ? Et puis, je critique et je démonte les diverses lois votées depuis l’arrivée de l’Elu à la Maison Blanche : est-ce admissible ? J’enfreins la règle, qui veut que toute loi votée par des Démocrates et voulue par Obama est une bonne loi, par définition. Je dis les noms de ceux qui entourent Obama à la Maison Blanche, et là encore, j’enfreins la règle : les gens les plus influents sont dans l’ombre et doivent le rester.  

 

Dès lors que la cote d’Obama s’effondre et que les résultats électoraux du 2 novembre ne seront pas reluisants, il faudra trouver des explications. Elles ne seront pas celles que je donne, bien évidemment. Imaginez : je suis allé me mêler à la foule des tea parties et j’y ai trouvé des gens sympathiques ! Non, mes explications ne sont pas les bonnes.  

 

Les vraies explications seront, je les donne dans le désordre : les Américains blancs sont racistes (je me suis promis que, lorsque je rencontrerai Allen West, l’une des premières questions que je lui poserai sera : « Quel effet cela vous fait d’être un blanc raciste qui déteste les noirs ? »). Les Américains blancs sont incultes : ils imaginent même qu’Obama a des sympathies pour l’islam ! Troisième explication : Obama est un homme trop intelligent et trop en avance pour les Etats-Unis. Et c’est vrai que si Obama se présentait en France, il passerait avec 95% des voix au premier tour, même s’il ne parle pas français.  

 

Les plus audacieux feront comme Alexandre Adler dans Le Figaro magazine cette semaine, et énumèreront les « erreurs d’Obama ». Ce qui devrait être dit est que ce ne sont pas des erreurs : tout ce qu’Obama a fait était dans son programme. La gestion de la marée noire dans le Golfe du Mexique était un événement inattendu, mais Obama l’a gérée en respectant le principe énoncé par Rahm Emanuel : « il ne faut pas laisser une crise se gaspiller ». Et, donc, Obama a géré en stricte conformité à son programme : mettre au chômage des milliers d’américains travaillant dans l’industrie pétrolière, les placer en situation de dépendance à des programmes d’aide gouvernementale, démanteler des entreprises, laisser la pollution se faire pour mieux mettre en place des mesures « anti-pollution » à l’échelle du pays entier.  

 

C’est en réalité tout le programme d’Obama qui est une gigantesque erreur, une aberration tombée de la tête de gens très à gauche, tellement à gauche que les Etats-Unis n’en ont jamais vu de semblables arriver au pouvoir.

 

C’est en réalité l’élection d’Obama elle-même qui a constitué une immense erreur. Les Américains ont voté pour des mots vides et scintillants, « Espoir », « changement », sans savoir ce qu’il y avait derrière. Maintenant, ils voient. Et ce qu’ils voient ne leur plait pas du tout. Comme le titre de mon livre l’indique, l’ascension de Barack Obama va se révéler très résistible, sans aucun doute.  

 

Certains journalistes Français ne s’en  aperçoivent toujours pas, semble-t-il. Quand Obama rentrera chez lui à Chicago, ils seront inconsolables.  

 

Si ces journalistes ne s’aperçoivent pas de ce qui se passe, Obama lui-même commence à s’en apercevoir. Voici deux jours, il a laissé échapper une petite phrase : « On me traite comme un chien ». Il ne devrait pas s’inquiéter : les Etats-Unis sont un pays très civilisé. On y traite très bien les chiens. Et si Obama devait être traité comme un chien, il y aurait pire sort. Sa niche à Chicago est belle et prête à l’accueillir. Il ne sera jamais un chien perdu errant dans les rues.  

 

D’autres êtres humains aux Etats-Unis, ceux qui sont au chômage  aujourd’hui et qui ont bénéficié des dépenses à l’infini décidées par Obama, mais pas de la façon dont ils auraient pu peut-être l’espérer, eux, sont condamnés à errer dans les rues. Eux, ils sont à plaindre. Eux, ils sont vraiment traités comme des chiens. Eux, ils doivent se contenter de niches bien plus humbles.

 

En voyant ce que fait Obama, me revient à l’esprit une formule que j’ai forgée il y a une vingtaine d’années, qui a beaucoup circulé depuis, et qui me semble plus exacte que jamais : « les socialistes aiment tellement les pauvres qu’ils les multiplient ». Vu sous cet angle, Obama est incontestablement un socialiste.  

 

C’est aussi un tiers-mondiste qui préfère les dictatures aux démocraties : mais dois-je le dire ? Puis-je le dire sans aggraver mon cas ?

 

Guy Millière

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