Publié par Ftouh Souhail le 10 décembre 2010

Dans un communiqué publié ce mercredi 7 décembre 2010, le Congrès Juif Mondial s’est dit “profondément préoccupé” par la reconnaissance de l’Etat Palestinien comme État indépendant par plusieurs pays d’Amérique latine. Il a appelé le Quartet pour la paix au Proche-Orient (États-Unis, Russie, ONU, Union Européenne) à “condamner sans équivoque cette initiative”.

Le Brésil ainsi que l’Argentine, avant l’Uruguay courant 2011, ont admis, dans une lettre adressée à Mahmoud Abbas, le Président de l’Autorité Palestinienne, en réponse à sa demande, la reconnaissance d’un État Palestinien. 

Les États-Unis ont désapprouvé, mardi dernier, l’intention de plusieurs États d’Amérique latine de reconnaître l'État palestinien. Selon Washington, les négociations directes entre Israéliens et Palestiniens demeurent “le seul moyen” d’atteindre la paix au Proche-Orient.

La décision de reconnaître un État palestinien n’a pas été appréciée par La Chambre des Représentants des États-Unis. Le porte-parole de la Chambre a estimé que cette reconnaissance unilatérale était “contre-productive” dans l’avancée vers la paix.

Israël a exprimé sa déception au lendemain de la reconnaissance par l’Argentine d’un État palestinien à l’intérieur des frontières de 1967, estimant que cette décision sapaient les efforts visant à créer un tel État par le biais de négociations.

La reconnaissance d’un État Palestinien est une veille revendication de l’OLP [Organisation de libération de la Palestine composée de plusieurs organisations palestiniennes, dont le Fatah de Mahmoud Abbas, le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), et le Front démocratique pour la libération de la Palestine (FDLP)].

Depuis trente cinq ans, on assiste au même refrain en faveur d’un Etat Palestinien. Aujourd’hui, cependant, la perspective d’un Etat Palestinien n'est pas du domaine réalisable. La réconciliation entre Gaza et la Judée Samarie paraît toujours aussi lointaine. Depuis juin 2007, les deux morceaux de cet État potentiel sont séparés. 

L’entêtement palestinien à poursuivre la réalisation d’un État Palestinien ressemble à une utopie, en l'absence de cette réconciliation impossible. Il est temps de se demander si l’incapacité des acteurs palestiniens à se réconcilier peut les aider à bâtir ce pseudo-État ? Car les palestiniens vivent une crise interne très grave.

Du point de vue de l’Autorité Palestinienne, la situation est devenue dramatique ; L’AP a peu à peu perdue le lien avec son peuple. Le mandat de Mahmoud Abbas comme Président de l’Autorité Palestinienne a expiré voici près de deux ans, et le Premier ministre Salam Fayyad ne représente rien sur l’échiquier politique. Aujourd’hui, on continue de faire comme si les dirigeants de Ramallah représentaient encore les Palestiniens. Ce n’est plus le cas. Abbas est politiquement mort depuis longtemps. Il le sait très bien.

En plus, la reconnaissance d’un État Palestinien n’a aucun sens pour les israéliens puisque la bande de Gaza s’éloigne chaque jour un peu plus de la Judée Samarie. En effet, une partie du territoire palestinien est poussé vers l’Egypte, l’autre vers la Jordanie. Autrement dit, si on analyse la situation lucidement, on constate qu’un État Palestinien n’a aucun sens. Il s’agit d’un fait essentiel, d’un point de vue stratégique. Mais il est difficile d'en mesurer encore toutes les conséquences.

A la lumière des blocages internes, la création d’un État Palestinien ne va pas changer grande chose. Elle fera peut être plus de tort aux palestiniens.

Ftouh Souhail

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