Publié par Ftouh Souhail le 15 février 2011

La Tunisie a lancé depuis lundi 14 février 2011, un mois après la chute du régime Ben Ali, une campagne de séduction pour faire revenir les touristes français, en utilisant les slogans de la Révolution du Jasmin, a annoncé le ministre tunisien du Tourisme, Mehdi Houas.

L’opération de communication s’adresse à “nos amis français pour qu’ils viennent déclarer leur flamme à la Tunisie“, a lancé le ministre. "Enfin libre de bronzer" est l'un des slogans en français de cette campagne (1).

Le logo créé en anglais pour l’occasion portera la mention: “I love Tunisia, the place to be now” (j’aime la Tunisie, l’endroit où il faut être en ce moment). Il concerne surtout le voyagiste britannique Thomas Cook, qui a annulé tous ses départs vers le pays.

Avec 1,4 million de vacanciers l'an dernier, la Tunisie est l'une des destinations favorites des Français. Le tourisme emploie dans le pays plus de 350.000 personnes sur dix millions d'habitants et le secteur  est touché par une crise grave.

Le gouvernement de transition, qui doit faire face au chômage qui frappe surtout la jeunesse, et à l’exode de clandestins à la recherche d'emplois en Europe, se trouve pour la première fois confronté au péril islamiste, après le retour en activité des islamistes, qui n'a rien de rassurant pour les touristes occidentaux.

Ce vendredi 11 février 2011, des centaines d’islamistes ont manifesté à Tunis rue de la Liberté devant la grande Synagogue de la capitale. (Vidéo: Manifestation antisémite des islamistes devant la Grande Synagogue de Tunis). Parmi les slogans scandés par les islamistes tunisiens, « Allahu Akbar ! Allahu Akbar ! Massacrons les Juifs ! »

C’est sûr qu’avec ces démonstrations d’intolérance, les touristes ne sont pas près de revenir. Cela ne va pas non plus aider les investisseurs étrangers à reprendre confiance, et offrir des opportunités de travail  aux tunisiens.

Tout comme aucune chaîne TV n'a évoqué la synagogue incendiée à El Hamma, (au sud du pays) (2)  aucune chaîne n’a montré la manifestation devant la synagogue et ses foules hurlantes. Pourtant nos écrans de télévision sont des "démocrates", disent les nouveaux responsables  tunisiens.

Les événements dont nous sommes les témoins à Tunis et El Hamma démontent que l’admirable «tolérance tunisienne»  est en train de s’écrouler dans l’ère de l'après Ben Ali. La preuve vient d'être fournie une fois de plus.

Les juifs tunisiens se sentent offensées et leur dignité a été bafouée. L'image que projette l’actuel gouvernement, dans le monde, sur la tolérance et les assurances à l'égard des étrangers, est tout simplement fausse. Personne n’est ici pour dénoncer les cris de haine, les démonstrations d’antisémitisme, la résurgence des stéréotypes négatifs sur les non-muslmans, et leurs conséquences sur l’image du pays.

La multiplication de déclarations haineuses contre les juifs, se fait aujourd’hui sous le silence des autorités tunisiennes, et la complicité d’une partie de l’élite, celle qui pactise avec les islamistes, et pense que les Juifs ne sont que des grossiers usurpateurs.

Je ne suis certainement pas de ceux qui pleurent la fin de l’époque Ben Ali. Mais je regrette néanmoins  la sérénité et le calme qui régnaient.

Ftouh Souhail, Tunis

(1) "Enfin libre de bronzer": la Tunisie post-Ben Ali fait sa pub

(2) A El Hamma, le mausolée de Rebbi Yossef El Maarabi et sa synagogue ont bien été vandalisés

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