Missionnaire dans une école évangélique de la localité de La Manouba, Marek Marius Rybinski, 34 ans, a été égorgé ce vendredi 18 février et jeté dans un parking de l'école, à environ quinze kilomètres de Tunis.
Le religieux a été roué de coups avant d'être égorgé, selon son adjoint.
La famille du prêtre assassiné et l'ambassade de Pologne à Tunis ont été informés du drame, a précisé l'agence officielle tunisienne TAP.
Dans un communiqué, le ministère tunisien de l'Intérieur a «condamné avec vigueur» ce crime qu'il a attribué à «un groupe de terroristes fascistes d'obédience extrémiste, comme l'atteste la façon dont le crime a été commis, et les investigations en cours».
Une enquête a été ouverte par le juge d'instruction du Tribunal de Première instance de la préfecture de Manouba.
Les coupables ont peut-être voulu transmettre un message, après un mois de « Révolution du Jasmin », sur la nature du climat qui va maintenant régner en Tunisie, et la possibilité de multiplication des attaques anti-chrétiennes, comme résultat de la propagation d’un islam radical.
Assurant que les auteurs de ce «crime odieux» et leurs complices seront sévèrement punis, le Ministère a néanmoins adressé un message pour rassurer les Tunisiens et les ressortissants étrangers, en s'engageant «à tout mettre en œuvre pour instaurer la sécurité et parer à toutes velléités d'agressions».
Il y a 92 453 chrétiens en Tunisie, soit 1 % de la population tunisienne (1). Toutefois, l'archidiocèse de Tunis avance le chiffre de 20 000 catholiques (2), et le Département d'État des États-Unis le chiffre de 25 000 personnes dont 2 000 pratiquants. Cette petite minorité, constituée principalement d'étrangers, possède un petit nombre d'écoles et d'églises. Le christianisme est ainsi la deuxième religion du pays même si elle reste loin derrière l'islam.
Ftouh Souhail
(1) Répartition de la population en fonction de la religion
(2) Statistiques de l'archidiocèse de Tunis