Publié par Michel Garroté le 25 mars 2011

Michel Garroté – Or donc, un vieillard sénile et grimaçant, aurait, paraît-t-il, publié un pamphlet, intitulé « Indignez-vous ! » ou quelque chose du genre. Fastoche. Moi aussi, à 95 ans, je pourrais, si je voulais, publier un brulot appelant à s’indigner. Encore faut-il s’indigner concrètement. Et s’indigner concrètement à bon escient…

Car, si c’est juste pour faire le singe à la télé et le clown au salon du livre, alors franchement, ça ne vaut pas l’os. Même si l’os – et tout le reste… – sont, de toute façon, en pleine ostéoporose ; et le cerveau, déjà réduit, depuis longtemps, à l’état de vulgaire bocal de porridge.

Mais venons-en au fait.

La commission du budget du Parlement européen a décidé, hier jeudi, une augmentation de 2,3% du budget du Parlement européen pour 2012.

La Commission du budget avait initialement demandé au Parlement européen de diminuer – et non pas d’augmenter – ses dépenses.

Seulement voilà, il faut financer l’augmentation de salaire de 1'500 euros – par mois ! – augmentation de salaire que se sont octroyés les députés européens. Indignez-vous, qu’ils disaient, indignez-vous…

Au fait, combien gagne un député du Parlement européen ? Il gagne 7'000 euros par mois. A quoi s’ajoutent les indemnités pour frais de mandat de 3’500 euros par mois.

Et en sus, enfin, je veux dire, en plus, viennent s’ajouter les indemnités pour « les frais de bouche et le logement » lors des sessions, soit 251 euros par jour. Le règlement ne précise pas, si la pute ou le gigolo, embarqué par le député dans sa chambre d’hôtel, est pris en charge, par les indemnités pour « frais de bouche ».

Autrement dit, en 2011, le salaire avec l’indemnité de mandat (sans compter « les frais de bouche et le logement lors des sessions ») se chiffre, au total, à 10'500 euros.

Or, 10'500 euros par mois, alors qu’il n’y pas de sessions du Parlement européen tous les jours, c’est tout de même vachement bien payé, putain.

Sans compter (quoi que si, en fait…) qu’en 2012, ça passera joyeusement à 12'000 euros. A ce tarif-là, ils pourront même payer les « frais de bouche » les plus intimes de leur propre poche, trouve-je.

Alors, si jamais vous croisez votre député européen préféré dans la rue, demandez-lui l’aumône, une belle aumône, une très belle aumône.

S’il refuse, pétez-lui la tronche.

Et au moment de lui péter la tronche, n’oubliez surtout pas de lui préciser, que votre coup de baston sur son faciès, c’est à cause d’un cynocéphale gâteux.

A cause d’un cynocéphale gâteux qui, avec une banane dans chaque oreille, sur un plateau (de télévision), vous a enjoint, de vous indigner, sous peine de passer pour un looser, aux yeux de vos voisins de palier ; et aux yeux de vos collègues de travail.

Si vous êtes sans logement (donc sans voisins de pallier) et sans travail (donc sans collègues), inutile de justifier votre agressivité physique auprès du député.

Simplement, cognez-le, encore un peu plus fort.

Et dites-lui que ça, c’est pour « les frais de bouche et le logement ».

Puté de pté, il comprendra, le député, mais bien sûr qu’il comprendra, ho, hé.

Correspondance de Michel Garroté à Tel Aviv

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