Publié par Guy Millière le 21 avril 2011

Mon dernier livre, Comme si se préparait une seconde Shoah*, est publié et disponible sur amazon, et tous les sites de vente en ligne. Il peut être commandé grâce au lien figurant sur dreuz.info

Je ferai des conférences en France sur le sujet du livre. Les dates seront annoncées ici. Je ferai aussi des conférences dans les principales villes d’Israël entre le 18 et le 24 mai : le calendrier sera bientôt disponible. Je devrais également faire en juin quelques conférences aux Etats-Unis.

J’offre ici aux lecteurs de dreuz.info, en guise d’entrée en matières, les deux premières pages du livre, qui en donnent le ton et en définissent l’objet.

G.M. 

*** 

J’ai écrit ce petit livre d’un trait, en quelques jours, comme un cri de colère.  

Je vois monter en ce pays et sur ce continent des ombres maléfiques, et j’entends de tous côtés s’installer un silence lourd.  

Il est des sujets dont il ne faut pas traiter, et des réalités qu’il ne faut pas décrire. Il est des mots qu’il ne faut, semble-t-il, plus prononcer.  

Je ne veux pas respecter les consignes.  

Je pense que ne pas traiter de certains sujets ne les empêche pas d’exister, que ne pas décrire certaines réalités ne les fait pas disparaître. Et que ne pas user de certains mots ne permet pas d’escamoter ce qu’ils désignent.  

Nous vivons une ère crépusculaire. Hors d’Europe, hors de France, des gens osent décrire cette ère. Ici, on parle de « crise » pour un instant, puis on s’efforce d’oublier. 

Nous vivons un délitement. Hors de France, hors d’Europe, des historiens, des essayistes respectables et respectés énoncent des diagnostics pessimistes. Ici, on préfère parler d’autre chose.  

Je ne veux pas oublier. 

Je ne veux pas parler d’autre chose.  

Je veux parler de l’Europe telle qu’elle devient, de ce qui monte en elle, et, aussi, de ce qui s’efface.  

Je veux parler de détresses, de souvenirs qu’on voudrait abolir, de rouages qui viennent peser et insister.  

Je veux parler d’un rêve né dans les décombres de l’après-guerre et de ce qui fane dans ce rêve.  

Je veux parler d’islam.  

Je veux parler d’antisémitisme.  

Je veux parler de rites maléfiques auxquels certains s’adonnent, sans même se rendre compte de ce qu’ils font.  

Certaines haines sont reconnaissables, même sous le fard. Je les reconnais, et je ne suis pas le seul.  

Je veux parler d’exodes qui prennent forme et qui ont un sens très précis. Je connais leur sens, et, là encore, je ne suis pas le seul. 

Je veux parler de procès en sorcellerie. Quand on veut abattre son chien, on se donne à soi-même de bonnes raisons de commettre l’irréparable.  

Il passe tant d’effluves émétiques dans l’air qui m’entoure que je pourrais choisir d’en déchiffrer d’autres que celles auxquelles je m’intéresse ici, mais certaines ont une charge symbolique plus fétide. Je veux parle, précisément, de l’Europe et des Juifs. Je veux parler, très précisément, de l’Europe et d’Israël. Je veux parler, très exactement, de ce qui se dessine sur l’horizon.  

Et quand je vois ce qui se dessine sur l’horizon, je suis en colère, oui. 

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