Publié par Guy Millière le 2 avril 2011

J'avais eu l’idée d’écrire une réplique au petit ouvrage signé par Stéphane Hessel sous le titre Indignez-vous. Qu’un ouvrage aussi indigent puisse connaître un tel succès me semblait tristement significatif de ce que la France est en train de devenir : un pays dominé jusqu’à l’hégémonie par l’imbécillité la plus niaise et la plus nocive.

Qu’autant de gens puisse trouver de la profondeur à un tel étalage de platitudes éculées, de stéréotypes navrants et de clichés pour ramollis du bulbe rachidien me paraissait inquiétant et, avant tout, consternant.

J’avais envisagé d’appeler ma réplique : le vieillard indigne.

Qu’un homme de quatre vingt treize ans mette en avant son âge comme un moyen d’intimider ou de poser au grand sage me semblait un procédé vil et teinté de la démagogie la plus basse. Que cet homme mette en avant son appartenance supposée à la Résistance voici soixante dix ans pour justifier des positions bancales au vingt-et-unième siècle était à mes yeux un acte d’usurpation. Que cet homme s’invente une participation notable à la rédaction de la Déclaration Universelle des droits de l’homme relevait pour moi de l’imposture. Qu’il use d’une ascendance juive pour procéder à des glissements sournois vers la haine du peuple juif ne pouvait que m’apparaître nauséabond.

Mon ami David Reinharc, qui a fondé voici quelques mois une maison d’édition (à laquelle je souhaite le plus grand succès) a été plus rapide que moi.

Il a fait paraître un ouvrage aussi bref qu’Indignez-vous, mais beaucoup mieux écrit et bien davantage porteur de sens.

Cet ouvrage, appelé J'y crois pas, constitue une réponse à Hessel. Il est rédigé par un homme de trente et un ans, mais, comme le dit une chanson de Georges Brassens, en matière d’intelligence le temps ne fait rien à l’affaire. Cet homme n’a pas le passé prestigieux, réel ou supposé d’Hessel. Il réagit comme un homme confronté à la réalité de la France telle qu’elle est aujourd’hui. Et il perce d’une série de coups d’épingle bien ajustés dans les baudruches gonflées par Hessel, montrant que celui-ci ne manque vraiment pas d’air. « Etrange sensation de déjà lu », note-t-il : « le déclin des acquis sociaux, le triomphe des riches et de la société de consommation, la persécution des « sans papiers », la défense des Palestiniens ». Et il ajoute : « Ah bon ? C’était çà ? ».

Suivent des propos sans appel sur les causes de l’effondrement des systèmes sociaux en ce pays, sur les effets de l’immigration incontrôlée, sur les conséquences du pédagogisme dans la destruction de l’éducation nationale, sur l’endettement qui conduit à la ruine.  

Suivent, surtout, des accusations : « je trouve criminel de la part de certains Français de ne pas s’inquiéter, de refuser obstinément de voir la réalité » sous prétexte de fausses indignations qui sentent le moisi.  

Suit une interpellation de Hessel lui-même : « il est pour le moins étrange de la part d’un ancien Ambassadeur de la République française … de n’avoir pour toute indignation à signaler, au moment d’élargir son propos à des questions internationales et après avoir parlé d’universalité, de n’avoir, dis-je, qu’Israël à condamner ».  

L’ouvrage est signé d’un pseudonyme, Orimont Bolacre. Il compte trente deux pages seulement, un peu plus que l’ouvrage de Stéphane Hessel mais, à la différence de celles de l’ouvrage de Stéphane Hessel, ce sont des pages bien remplies, et la promesse d’une heure de lecture gratifiante.

Guy Millière

 

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