Publié par Jean-Patrick Grumberg le 27 mai 2011

Mais quelle mouche les a piqué ?

Si la candidature de Christine Lagarde au FMI est acceptée, et que le FMI décide, vers la fin juin, de la désigner comme son nouveau président, le fond monétaire aura a sa tête une personne qui connait l'économie, la finance, et les sujets monétaire aussi bien que mon plombier. Qu'est ce qu'on va se marrer.

D'un autre coté, si le FMI, traumatisé par les frasques libidineuses de son ancien président, cherche à se protéger de nouveaux scandales libertins, on peut difficilement trouver mieux pour le poste : plus fesses-cousues qu'elle, tu meures. Mais est-ce suffisant pour diriger le fond ?
 
Car il est bon de rappeler que question finance, un bon expert comptable serait probablement plus qualifié qu'elle, comme l'explique le Guardian :
 
"Avocate d'entreprise, elle n'a aucune expérience en économie". "Après avoir reçu sa licence en droit, elle devint la première femme à diriger le cabinet juridique Baker & McKinley en 1999. Elle fut également la première femme en charge de la politique économique de la France, alors qu'elle n'est pas, insiste également le Times, une économiste, (note de JPG : ce qui, vu les difficultés économiques du pays, la baisse du pouvoir d'achat et le chômage, l'incompétence crasse à redresser la Sécurité Sociale et assainir les finances publiques, sans oublier la dette pharaonique, explique cela). 
 
Ses terribles récentes erreurs d'appréciation donnent le frisson dit le même Guardian :
 
"Elle commença par se ranger du coté de la Banque Centrale Européenne en refusant toute restructuration de la dette de la Grèce. Puis, elle fit la girouette, et accepta l'idée d'un nouveau train de soutien, mais avec les mêmes "rigueurs budgétaires" qui ont fait capoter l'aide financière précédente. Puis elle soutint l'idée que la Grèce devait privatiser une partie de son patrimoine pour le vendre à des acheteurs chinois. Aucun de ces revirements n'a servi à quoi que ce soit."
 
Le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud (le BRICS), ont vivement critiqué les officiels de l'Union Européenne, lors d'une déclaration commune, en rappelant que "le chef du FMI devait être choisi sur  ses compétences et non sa nationalité". 
 
De toute évidence, ils en savent plus sur succès économiques de Lagarde que les médias ne veulent le révéler aux français. 
 
Mais il ne semble pas que le BRICS soit en mesure de présenter un candidat commun, et l'insolent protectionnisme économique de la dictature communiste chinoise n'est pas de nature à laisser la moindre chance à leur candidat.
 
Le Guardian : "En tant que Ministre des Finances, Lagarde n'a fait qu'exécuter les directives de Sarkozy. Il est difficile de trouver la moindre décision, le moindre débat, la moindre règlementation qui vienne d'elle ou soit marqué de sa personnalité. Qui, en France, peut se vanter d'avoir entendu Christine Lagarde parler d'économie – et non de politique -" (note de JPG : à part son remarquable discours pour annoncer la création de la finance islamique, en conformité avec la Charia).
 


 

La candidature du Président de la banque Centrale mexicaine semble avoir peu de chances de succès, "sauf si l'élection se passait dans la transparence et qu'elle était basée sur le savoir faire", indique Bloomberg.

Et pour couronner le tout, elle risque, au mois de juillet, de se retrouver impliquer dans le scandale Tapie, pour avoir fait retirer de la cour son procès, ce qui a favorisé des intérêts privés au lieu de l'intérêt public qu'elle est censée défendre, et permis à Bernard Tapie d'encaisser un chèque de quatre cent trois millions d'euros.
 
Les diplomates français ont assuré aux pays européens, révèle le Times, que l'affaire Lagarde, si elle est portée devant la cour le 10 juin prochain, ne fera pas la une des médias.
 
Rappelons que le FMI a fait des prêts-bouées de sauvetage à hauteur de 92 milliards de dollars en 2010, prêts dont la France est le plus gros consommateur, et qui sont destinés à sortir les pays européens de la faillite. Son nouveau président aura donc la charge de tenter de sauver l'Euro du surendettement, d'éviter à la Grèce, l'Irlande et le Portugal de tomber en faillite, ce qui signerait la fin de la monnaie unique. Ses critiques pensent qu'il est tant que le FMI regarde au delà des problèmes européens, arrête de se concentrer sur la crise de l'Europe, et s'intéresse à l'économie mondiale, notamment aux pays en voie de développement.
 
"Mais après la débâcle de l'affaire Strauss-Kahn, le FMI peut-il se permettre de courir le risque d'un nouveau scandale ?", se demande le Guardian.
 
Jean-Patrick Grumberg
 
http://www.guardian.co.uk/commentisfree/2011/may/26/christine-lagarde-imf
http://www.bloomberg.com/news/2011-05-25/lagarde-shores-up-imf-support-as-europeans-unity-thwarts-emerging-markets.html

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