L'alibi diplomatique semble être une ficelle que se refilent les grands de ce monde pour échapper à la justice.
C'est ce dont avait usé un membre de l'entourage de la famille princière du Qatar (1), qui a pu échapper à la police française après avoir violé une femme de ménage dans un grand hôtel de Paris en Juillet 2010. Le violeur court toujours, la police ayant déclaré que le "suspect clairement identifié n’a pas pu être entendu. Une source judiciaire évoque (…) des obstacles diplomatiques". La victime : tout le monde s'en fout, en France.
Mais pas aux Etats Unis, pays de la démocratie et du respect de l'égalité devant la loi.
Dans le document original de la cour suprême de New York que nous publions ici (2), les déclarations de Strauss-Kahn laissent apparaître un homme tranquille et sûr de lui, alors qu'il vient d'avoir un rapport sexuel que la femme de ménage décrit comme violent et non consenti, dans la chambre de ce dernier au Sofitel de New York, après qu'elle soit entrée pour faire le ménage.
16h40, la police de l'aéroport a reçu l'ordre d'arrêter DSK après que la femme de ménage ait déclaré avoir été violée. Les inspecteurs entrent dans l'avion ou DSK était installé, lui demandent de voir son passeport et de les suivre.
Strauss Kahn : "et pourquoi ça ?"
Inspecteur Diwan Maharaj : "ce n'est ni le moment, ni le lieu pour en parler"
16h45 – DSK : "de quoi s'agit-il ?"
Sergeant DiLena : "La police de New York veut vous parler au sujet d'un incident qui s'est passé en ville à l'hôtel"
17h00 (quinze minutes ont passé, DSK est descendu de l'avion, il est à l'intérieur du poste de police de l'aéroport).
Inspecteur Maharaj : "S'il vous plait, videz le contenu de vos poches, et mettez tout sur la table. Voulez-vous un verre d'eau ?"
DSK : "non, mais je souhaite aller aux toilettes"
Inspecteur Maharaj : "Asseyez-vous s'il vous plait"
DSK : "est ce que (les menottes) sont vraiment nécessaires ?"
Inspecteur Maharaj : "Oui, c'est nécessaire"
DSK : "je bénéficie de l'immunité diplomatique" (note de JPG : DSK ne bénéficie pas de l'immunité diplomatique, et ce mensonge pour tenter de s'extraire des mains de la police, et qui a fonctionné, on l'a vu plus haut, en France et ailleurs, pèsera contre lui)
Inspecteur Maharaj : "où est votre passeport (diplomatique) ?"
DSK : "ce n'est pas dans ce passeport, j'ai un second passeport" (note de JPG : DSK n'est pas en possession de ce second passeport)
DSK : "est ce que je peux parler avec quelqu'un du Consulat français ? De quoi s'agit-il ?" (note de JPG : Strauss-Kahn feint-il l'ignorance, il a déjà reçu la réponse à cette question. Pourquoi demande t-il quelqu'un du Consulat, espère t-il que le consulat pourra le faire relâcher ?)
Inspecteur Maharaj : "Je travaille pour la police de l'aéroport, je ne peux pas répondre à ces question, mais la police de New York oui. Est ce que vous voulez un verre d'eau ?
DSK : "oui"
17h10- DSK : "est ce que vous pouvez me mettre les menottes par devant ?"
17h15- en route vers le quartier général New Yorkais de l'équipe de la Police en charge des cas de viol,
DSK (note de JPG : pour la troisième fois) : "de quoi s'agit il ?"
Inspecteur Mongiello : "les inspecteurs de Manhattan veulent parler avec vous au sujet d'un incident dans la chambre de l'hôtel"
DSK (dont la réponse stupéfiante indique qu'il a retrouvé la mémoire, qu'il se souvient de ce qui s'est passé dans la chambre 2806 de l'hôtel Sofitel, et qu'il sait qu'il s'agit d'une affaire sérieuse, et qu'il ne sortira pas du poste de police) : "dans ce cas, je dois passer un coup de fil pour leur dire que je ne serais pas à mon rendez vous demain…. mes menottes sont trop serrées"
Reproduction autorisée avec la mention suivante et le lien vers cet article :
© Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info
Il est déjà 17h15 et DSK constate qu’il doit manquer son vol et qu’en plus, il doit se rendre à un interrogatoire “au sujet d’un incident qui s’est passé en ville à l’hôtel”. DSK devra donc, incluant les temps de déplacement, passer le reste de la soirée en ville. Comment pourra-il se rendre à temps à son rendez-vous du lendemain? N’est-il pas mieux de signifier aux personnes qui l’attendent outre mer qu’il ne pourra pas s’y rendre à temps? Le fait de passer un coup de fil pour informer qu’il ne sera pas à son rendez-vous du lendemain, ne signifie pas nécessairement que DSK sait à ce moment là de quel incident il s’agit. De plus, les policiers lui entravent les mains avec des menottes, n’est-ce pas un évènement sérieux en soit, que DSK sache ou non de quel incident veulent l’interroger les policiers de New York?
Les policiers lui ont déjà dit trois fois ce qu’ils lui reprochent, et ce n’est qu’à la troisième fois, alors que le mensonge du passeport diplomatique n’a pas fonctionné, qu’il réalise qu’il ne sortira pas si vite, et qu’il demande à annuler son rendez-vous. Avant cela, il avait toujours l’espoir d’attraper un autre avion.
Bonjour.
Si vous savez ce qui est vraiment arrivé concernant DSK, pour quoi ne pas le dire. Vous devez avoir des informations que les autres n’ont pas. Alors, faites-le condamner le plus vite possible en révélant vos sources. Étiez-vous dans les parages ? Peut-être un ami de la violée ? Ou proche de la porte de chambre et vous avez tout entendu ?
Il faut que la vérité sorte et de votre bouche, c,est évident.
Votre conception de la justice serait peut-être à réviser.
Claude Salvaille
St-Chrysostome, QC
Attendez, il a été arrêté alors qu’il devait regagner la France, donc à ce moment là, quelle que soit la suite, je vois mal comment il pourrait être à son rdv le lendemain ! Il y a certes le “Dans ce cas” qui est un peu curieux, mais il me semble tout de même que cette réponse ne prouve rien du tout.
Oups, je n’avais pas vu qu’il y avait d’autres commentaires et une réponse de JPG… bon, disons que c’est un commencement de preuve.
Monsieur Grumberg,
Suite à votre réponse à mon commentaire d’avant-hier, j’ai relu attentivement l’intégrale des minutes publiées par le tribunal du comté de New York. Contrairement à ce que vous affirmez, les policiers n’ont jamais dit à DSK ce qui lui est reproché à propos de l’incident qui a eu lieu dans une chambre d’hôtel de la ville. D’après les conversations rapportées dans ce document de 7 pages, rien n’indique de quel incident il s’agit. Seul, le fait que DSK soit arrêté et menotté, présume de la gravité de l’incident dont DSK fait l’objet. Donc, arrêté, menottes aux poings, ne pouvant joindre son ambassade, sans réponse claire des policier sur l’incident dont il est question et n’ayant aucun contrôle sur le déroulement du reste de la journée, quelle alternative reste-il à DSK pour être certain d’assister à temps à son rendez-vous du lendemain?