Publié par Michel Garroté le 22 juillet 2011

Je n’ai jamais dit – et je ne dis toujours pas – que DSK n'a jamais rien fait au plan libidinal ou même au plan pénal. Je m'étonne, en revanche, du silence pratiqué pendant des années par celles et ceux qui – soudain – on la mémoire qui re-fonctionne, sans lien, of course, avec la pré-campagne présidentielle et les primaires socialistes. J'ajoute que la façon dont l'affaire est traitée ne peut inspirer que le dégoût et la dérision. Avec 70'000 viols par an, la France ne semble pas vouloir aborder le sujet avec sérieux et sérénité. Il y a les pour ceci, les contre cela et peu importent les faits. Dans cette affaire, je le redis, ni la vérité, ni la liberté, ni la justice n'auront gagné.

Or donc, je lis, ça et là, sur le wire et sur le net, que la police judiciaire parisienne, « veut » entendre, « toutes » les personnes, à qui Tristane Banon, a « raconté », la tentative de viol, dont elle se dit victime de la part de DSK en 2003. Dans le cadre de l'enquête préliminaire, ouverte par le parquet de Paris, la députée du Parti Socialiste, Aurélie Filippetti « sera donc entendue » vendredi. Car Tristane Banon affirme avoir raconté – à Aurélie Filippetti aussi – la tentative de viol présumée dont elle aurait été victime de la part de DSK il y a huit ans.

Je lis également que l'avocat de Tristane Banon, Me David Koubbi, a rencontré, avant-hier mardi, à New York, « les services » du procureur, en compagnie de l'avocat américain de la « femme de chambre » qui accuse DSK de l'avoir violée en mai « dans un hôtel de Manhattan ». « Femme de chambre » que Me Koubbi « a rencontré personnellement à deux reprises ». Me Koubbi a indiqué, avoir refusé, de transmettre les « éléments du dossier français », à ses homologues américains et au procureur de New York Cyrus Vance. Bien.

C’est donc en ces termes, que je découvre, ça et là, sur le wire et sur le net, le dernier épisode, sulfureux, de la – passionnante – série télévisée Dynasky.

Je trouve à la fois cocasse, hypocrite et ridicule, que certains médias français, plus de deux mois après le début de l’affaire, utilisent, les formules « femme de chambre », et, « dans un hôtel de Manhattan », comme si, au bout de neuf semaines, le nom de la femme de chambre, et, le nom de l’hôtel, étaient confidentiels ; ou, comme s’il fallait préserver, l’anonymat et la chasteté, de la femme de chambre, ainsi que, la réputation, de l’hôtel, en n’utilisant pas, les mots exacts (Nafissatou Sofitel, à ne pas confondre avec Toucheatou Bordel).

Je trouve tout aussi cocasse, hypocrite et ridicule, que certains médias français, nous expliquent – l’air de dire que c’est évident et que ça va de soi – que la police judiciaire parisienne, « veut » entendre « toutes » les personnes, à qui Tristane Banon, aurait « raconté », la tentative de viol ; et que, par conséquent, Aurélie Filippetti « sera donc entendue » par la police judiciaire parisienne (on sait à quel point, en France, la justice est totalement indépendante, de la classe politique, n’est-ce pas…).

Si la police judiciaire parisienne décidait d’entendre « toutes » les personnes, à qui Tristane Banon, aurait « raconté », il y a huit ans, la tentative présumée de viol, alors, cette même police judiciaire parisienne devait se poser trois questions.

Primo, pourquoi toutes ces personnes (y compris la députée socialiste Aurélie Filippetti), ont-elles caché, pendant huit ans, ce viol présumé, commettant, par leur long silence, un délit ?

Secundo, pourquoi, en pleine pré-campagne présidentielle et en pleines primaires socialistes, découvre-t-on, presque chaque jour, une nouvelle personne ayant, paraît-il, recueilli – silencieusement en 2003 – les confidences racontées par Miss Banon ?

Tertio, n’y a-t-il pas le risque, en pleine pré-campagne présidentielle et en pleines primaires socialistes, que tout le monde et n’importe qui, allègue avoir eu droit à ces confidences, sachant que, en alléguant cela, son nom fera le tour des médias et du net, ce qui, somme toute, représente une colossale publicité gratuite ?

Oui, je sais, je pose des questions insupportables ; et je ne suis qu’un affreux jojo.

Michel Garroté

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©  Michel Garroté 2011 http://dreuz.info/

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