Il y a longtemps que je ne lis plus le journal Le Monde. Il y a longtemps, même, que je ne le parcours plus, comme disait l’autre, d’un derrière distrait. La version imprimée est moins confortable pour ces fonctions que le papier toilette en vente au supermarché et ne me servirait donc strictement à rien. La version internet me sert pour voir le degré d’imbécillité et de désinformation infligé à ceux qui le lisent encore et qui, les pauvres, s’imaginent informés.
Je suis, voici peu, en parcourant cette version, tombé sur un texte indigent dont mon ami Michel Garroté a déjà traité ici, censé être consacré à la fachosphère française (orthographe analphabète d’origine).
J’y ai constaté, comme Michel Garroté, que drzz était désigné comme un site « islamophobe, ultra sioniste et néo-conservateur ». Le seul mot qui ait un sens dans cette série d’adjectif est néo-conservateur, et encore : je pense qu’un journaliste du Monde sait autant de choses sur le néo-conservatisme que j’en sais concernant la fabrication des galoches de bois à Aurillac.
Islamophobe est un mot forgé par l'ayatollah Khomeyni (dont le journal Le Monde a chanté les louanges il y a trente ans, comme il chante aujourd’hui les louanges de diverses crapules génocidaires), destiné à traiter toute critique de l’islam comme étant porteuse d’une peur irrationnelle qui relève du psychiatre ou d’un traitement plus radical.
Information pour le Monde : aucun des auteurs de drzz n’a peur de l’islam. Aucun des auteurs de drzz n’est irrationnel. Critiquer une religion est une prérogative inhérente à la liberté de parole et à la liberté de penser. Aucun des auteurs de drzz ne critique l’islam de manière grossière sans faire des distinctions (qui échappent, bien sûr, totalement à un journaliste du Monde, journal où la déculturation règne).
J’ai consacré moi-même plusieurs articles à ce qui sépare islam radical et islam modéré, à l’histoire de l’islam, et à la signification qu’avait pu être celle du mouvement mu’tazilite (A l’attention des journalistes du Monde, le mouvement mu’tazilite n’est pas une façon de préparer le couscous, mais un courant de pensée auquel a appartenu, entre autres, Ibn Rushd, aussi appelé Averroès en France ).
Ultra sioniste ne veut rien dire, sinon pour celui qui a écrit l’article. Pas plus qu’ultra libéral. Je ne qualifierai pas l’auteur de l’article d’ultra-con. Le mot con suffit amplement. Le mot sioniste, lui, n’est plus guère employé que par les antisémites à la mode, qui nient le droit d’exister de l’Etat d’Israël : en l’occurrence, les gens du Hamas, du Hezbollah, les dirigeants iraniens, et quelques auteurs publiant dans Le Monde.
L’Etat d’Israël existe, c’est un fait. Drzz considère que l’existence d’Israël est un fait. Et drzz défend l’existence d’Israël et la réalité historique face aux falsificateurs et aux antisémites, fussent-ils déguisés en « antisionistes ».
Drzz est résolument hostile à l’antisémitisme sous toutes ses formes.
Drzz aurait combattu l’antisémitisme au temps du Troisième Reich comme il le combat aujourd’hui. Au temps du Troisième Reich, paraissaient en France des ancêtres du journal Le Monde, et des journalistes travaillant pour les ancêtres du journal Le Monde insultaient ceux qui combattaient l’antisémitisme. Le journal Le Monde, aujourd’hui, défend les antisémites déguisés en « antisionistes », les héberge parfois dans ses colonnes, et insulte ceux qui combattent les antisémites.
Vous défendez Israël et la réalité historique ? Pour Le Monde, vous êtes un « fachiste ultra-sioniste » (orthographe analphabète d’origine pour le mot « fachiste »). Vous lisez Mein Kampf et Les protocoles des Sages de Sion en aiguisant des couteaux d’égorgeur à Gaza, un journaliste du Monde passera sur ces détails et vous traitera avec respect.
Néo-conservateur a un sens effectivement ; Le néo-conservatisme est né des réflexions d’Irving Kristol et de Norman Podhoretz (à l’attention des journalistes du Monde : non, ce ne sont pas des alpinistes et, oui, ils ont des noms juifs), et il s’est appuyé sur les réflexions et les analyses de Léo Strauss (à l’attention des journalistes du Monde : non, ce n’est pas un compositeur de valses viennoises, et, oui, c’est encore un juif). Il s'appuie, entre autres, sur l’idée que des valeurs éthiques reposant sur le droit naturel des êtres humains, la démocratie et la liberté de penser, doivent guider la politique étrangère. Quand on est hostile aux droits naturels de l’être humain, à la démocratie et à la liberté de penser, c’est choquant, bien sûr, et cela ne laisse pas beaucoup de place pour admirer Kim Jong Il ou Mahmoud Ahmadinejad, mais c’est ainsi. Cela ne laisse pas beaucoup de place non plus pour admirer ceux qu’on semble admirer dans les salles de rédaction du Monde, mais c’est ainsi, là encore.
Lisant le texte indigent dont je suis parti ici, j’en suis venu à me poser la question sérieusement : Le Monde est-il un journal fasciste (je sais, je m’éloigne de l’orthographe d’analphabète du journaliste du Monde et j’écris le mot correctement, ce qui impliquera un effort intense de concentration pour un journaliste du Monde et pourra le pousser à découvrir, ô surprise, que le fascisme est un mouvement collectiviste, nationaliste et socialiste, créé par Benito Mussolini en Italie en 1919. Indice pour un journaliste du Monde, drzz n’est ni collectiviste, ni nationaliste, ni socialiste)
Je ne voudrais par répondre à la question en disant oui. Et je ne le ferai pas.
Je poserai, plutôt, d’autres questions.
Le Monde pratique-t-il l’amalgame le plus grossier avec des positions qui n’ont strictement rien à voir les unes avec les autres (en l’occurrence celles, par exemple, d’Alain Soral, de Fdesouche, de Riposte Laïque, de drzz et de sites néo-nazis) ? La réponse, là, est : oui.
Le Monde entend-il utiliser cet amalgame pour diffamer et salir arbitrairement certains de ceux qu’il inclut dans l’amalgame ? La réponse, là, est : oui.
Le Monde reprend-il des falsifications de l’information aux fins de les faire passer pour de l’information, et a-t-il approuvé et applaudi la mise en place de plusieurs régimes totalitaires et criminels contre l’humanité sur terre ? La réponse, là, est : oui.
Le Monde entend-il, au-delà de la diffamation de personnes et de sites, contribuer à détruire la liberté de parole, de critique et de pensée en ce pays, destruction qui, l’histoire l’a montré, serait propice à l’instauration d’une société de type totalitaire où des gens comme moi et les contributeurs de drzz n’auraient plus aucune liberté de parole, et seraient condamnés à l’ostracisme ? Il semblerait que la réponse est encore : oui.
Je n’écris pas dans le Monde et je n’y écrirai jamais.
Je n’aurais (ce qui n’a rien à voir, cela va de soi) pas publié dans la Sturmer de Julius Streicher il y a soixante dix ans, ou dans Je Suis partout au temps de Robert Brasillach.
Je suis un défenseur intransigeant des droits de l’être humain et de la démocratie libérale, de l’économie de marché et de la liberté de choix, de la primauté de l’éthique en politique étrangère, et de la liberté pour tous les peuples du monde, qu’ils soient européens ou arabes, africains ou asiatiques, nord-américains ou sud-américains.
J’ai, ajouterai-je, une famille métissée dont les racines s’étendent sur quatre continents et comptent des juifs, des musulmans, des bouddhistes, des chrétiens et des athées, et c’est très bien ainsi : quand on attaque un juif, je me sens très juif, quand on attaque un chrétien, je me sens très chrétien, quand on agresse un musulman parce qu’il est musulman, je me sens très musulman. Est-ce clair ?
Quand je vois un terroriste, certes, je dis que je vois un terroriste, et je ne l’appelle pas « activiste ». Dans un journal comme Le Monde, il vaut mieux dire « activiste » dans ce cas là, et le dire en particulier si l’activiste tue des enfants juifs : appelez terroriste un « activiste » qui tue des enfants juifs et hop, vous êtes « fachiste » (orthographe d’origine), et Le Monde se met en transe et en perd son alphabet. Si vous ajoutez que l’ « activiste » est islamiste, vous êtes un « islamophobe ». Par définition, pour un journaliste du Monde, de même qu’un « terroriste » est juste un « activiste » s’il tue des enfants juifs, un « activiste » qui tue des enfants juifs n’est pas islamiste.
Mes références intellectuelles primordiales sont John Locke, Thomas Jefferson et Friedrich Hayek. Des « fachistes » sans doute aux yeux d’un journaliste du Monde. (Sachant le degré d’inculture d’un journaliste du Monde, je préciserai que John Locke n’est pas un musicien de jazz, que Thomas Jefferson n’est pas un coureur cycliste et que Friedrich Hayek ne travaillait pas dans l’horlogerie suisse). Je suis économiquement et politiquement libéral : cela veut dire « fachiste » pour Le Monde. Sans doute Le Monde expliquera-t-il bientôt ce qu’est le « fachisme » et en quoi il est différent du fascisme : ce sera fait dès que des journalistes du Monde auront lu la définition de fascisme dans un dictionnaire. S’ils ne savent pas ce que c’est qu’un dictionnaire, je leur donne un indice : c’est le gros livre empli de mots suivis de définition qui traîne sur une table de la salle de rédaction du Monde, et que personne dans la salle n’a jamais ouvert.
Des journaux tels que Le Monde, intoxiquent les esprits et charcutent les faits depuis des décennies. Des livres ont été publiés pour dénoncer les méthodes employées à ces fins. Cela continue néanmoins.
Cela suffit.
Reproduction autorisée avec la mention suivante et le lien vers cet article :
© Guy Millière pour Dreuz.info
PS : Le Monde fournit une « cartographie du web » sur laquelle drzz est teinté du brun de l’ « extrême-droite », comme des sites néo-nazis. La teinte est évidente : drzz défend Israël et les Israéliens sont nazis, c’est bien connu. Certains Israéliens sont tellement nazis qu’ils gardent sur le bras des chiffres tatoués en bleu Auschwitz. Drzz est proche des valeurs américaines : et les Etats Unis sont aussi un pays de nazis. Certains jeunes américains étaient tellement nazis en 1944 qu’ils sont enterrés en Normandie par milliers. Drzz est rapproché de Chasse Pêche Nature Tradition : je ne connais pas de chasseurs au sein de drzz, mais Le Monde doit avoir des sources sûres. Drzz est rapproché aussi d’un site appelé fromageplus où se tient le moisi blog, qui me semble effectivement plutôt moisi, mais n’avoir aucune relation avec ce qui paraît dans drzz.
Drzz est rattaché aussi à des sites nationalistes, anti-américains, du type « nouvelle droite », tels hoplite ou oragesdacier (référence à Ernst Junger). Le Monde a mis dans le mille : on publie beaucoup des gens tels qu’Alain de Benoist sur drzz. Bientôt, à ce rythme, on va dire que drzz publie Robert Faurrisson, et que je suis le petit fils d’Hitler. La cartographie donnée par Le Monde ressemble, vue de loin, à une grande vomissure. C’est normal : c’est une vomissure. Et c’est normal, la vomissure est utilisée avec délectation chez tous ceux qui voient du « fachisme » partout, mais jamais de fascisme chez ceux qui, dans le monde musulman, se réclament effectivement du fascisme.
Très brillant, très drôle, très documenté. Bravo et merci.
Dans ma région, on disait “mouche ton nez et dis bonjour à la dame” aux morveux qui se prenaient pour trop grands avant que d’être.
Si le journaliste du Monde est de ma région, il ira acheter des kleenex …
Nul doute que Guy Millière ne travaillera jamais au monde (sans majuscule) lui !
superbe magnifique trop beau continuez vous nous recrer l espoir
Monsieur, votre article sur Le Monde (immonde) révèle une fois de plus ce que ce quoditien “intellectuel” est devenu depuis 1967. Pourquoi 1967 ? parce qu’au lendemain de l’assassinat de Bob Kennedy par le Libanais fanatique Sirhan Sirhan, l’auteur de l’édito du Monde ose écrire que c’est : “à cause d’Israël et de l’amitié de Bob K. pour ce pays qui a décidé Sirhan de faire justice”. Depuis ce jour j’ai décidé de ne plus acheter ce journal et j’ai même réussi à se faire désabonner quelques amis. Puis il y eut un livre du journaliste Legris intitulé: “Le Monde tel qu’il est”. Il en fit une critique au vitriole dénonçant les manigances de ce journal. Il faut relire avec bonheur “l’opium des intellectuels” de Raymond Aaron, toujours d’actualité. Merci et bravo pour vos interventions. Salutations distinguées.