Publié par Jean-Patrick Grumberg le 15 août 2011

 

L’édition 2011 des meilleures universités du monde, établie par la célèbre liste de Shanghai, vient d'être publiée. Hélas… 
 
Cet indice, malgré les efforts pitoyables de plusieurs pays, y compris la Grande Bretagne et la France, pour réaliser leur propre classement (dans lequel, comme par hasard, ils figurent parmi les premiers) est devenu LA référence internationale, qu'on se le dise, et qu'on arrête d'ergoter. 
 
L'exception culturelle française, avec la claque qu'elle prend dans ce nouveau classement, redevient ce qu'elle n'a jamais cessé d'être : pure forfanterie.
 
A regarder les petits drapeaux du tableau, on constate d'ailleurs qu'un pays explose tous le autres, et ce pays se trouve être, et ce n'est pas fortuit, le symbole de la démocratie : les Etats Unis.
 
– Première place : USA (Harvard)
– Quatre premières places : USA
– Parmi les dix premiers, huit places reviennent aux USA
– Parmi les vingt premiers, dix sept places reviennent aux USA.
 
La France ? 40e. Minable, surtout si on réalise d’où elle est vient. Le Royaume uni classe cinq universités devant nous, dont une, Cambridge, à la 5e place mondiale. Même la Suisse, objet de toutes les moqueries, fait bien mieux que la France, en se plaçant au 23e rang.
 
Clairement, nous sommes sortis du peloton des bons, et nous ne sommes plus dans la course. 
 
Un raz de marée qui explique pourquoi les Etats Unis font tant grincer des dents, en France et ailleurs, où l’on se berce encore à croire que la culture ne peut être qu’en Europe, et plus particulièrement en France, et plus particulièrement à gauche, fief de l’université, qui s’arroge le monopole de la pensée, de la culture, et du coeur.
 
Les Etats Unis classent leurs universités aux premiers rangs mondial, et les bas de plafond anti-américains continuent à les décrire, niaisement, comme des bouffeurs de Mc Do obèses, leaders de la sous culture, des mauvaises séries TV, et des films d’action Hollywoodiens.
 
En France, avec un résultat si lamentable, nous devrions exiger la fermeture du Ministère de l’Education Nationale, qui non seulement ne sert à rien, puisque les Etats Unis n’en possèdent pas, mais en plus nous porte la poisse : la lourde responsabilité de cet échec, c'est eux.
 
Mais pas seulement. La gauche règne en maître sur l’éducation nationale. Elle est donc responsable, au sein de cette administration, de l’écroulement de la culture française. Question : est-ce par incompétence crasse, par haine de soi, ou les deux ? 
 
Et ce splendide résultat, nous l'atteignons avec un nombre affolant de fonctionnaires. J'en déduis qu'ils sont mal recrutés, mal formés, mal utilisés, et, très vraisemblablement, mal encouragés à donner le meilleur d’eux-même.
 
C’est une faillite totale, non pas parce qu’avec un million de fonctionnaires pour onze millions d’élèves et lycéens (2) (un pour dix notez le bien), le résultat est à pleurer, mais parce que rien ne changera ou alors en pire : le brontosaure est rigide, figé, immobile et sclérosé, et pétri de suffisance.
 
Donc la France arrive à la 40e place du classement, et ce n’est pas une des grandes écoles que-le-monde-entier-nous-envie qui s’y place, mais une université, Paris Sud 11.
 
Et il faut noter avec honnêteté que cette Université, même si elle ne brille pas au classement mondial, fait des efforts pour s’améliorer et elle y parvient. Elle est passé du 73e rang du classement Shangai, en 2003, au 40e cette année.
 
De plus, si l’on regarde d’encore un plus près, on s’aperçoit que le département Mathématique y est classé parmi les dix meilleurs du monde, et qu’il tire derrière lui les autres secteurs. Voilà qui remet un peu de rose aux joues (3) et permet de faire semblant de ne pas voir que les autres enseignements, (Science Sociale, Droit, Economie, Gestion, Médecine, Science et Gestion) sont des flops catastrophiques et feraient mieux de s'inspirer des méthodes de leurs voisins matheux.
 
Les commentateurs français vont faire leurs numéros : nous aurons droit, tour à tour, aux pleureuses qui accuseront tout et rien mais surtout pas les responsables, aux idéologues qui dénonceront l’hyper-spécialisation des universités qui formatent les cerveaux américains, et leur trop grande dépendance vis à vis du monde de l’entreprise (comme si l’université ne devait pas préparer au monde du travail), aux relativistes qui expliqueront que tout est relatif et inversement et que c’est bien pire ailleurs, et aux vexés qui dénonceront le complot sino-capitaliste.
 
Il paraît que les inventeurs musulmans ont changé le monde, et que leur apport culturel est une chance pour la France : en regardant la liste des cent meilleures universités mondiales, ça crève les yeux.
 
Petit détail, Israël, généralement considéré comme un exemple (huit prix Nobel pour un si petit pays si récent, un score insolent), et qui domine largement le monde de la High Tech (il y a plus d’entreprises israéliennes cotées au Nasdaq que n’importe quel autre pays), fait pitié : il arrive au 57e rang mondial, même si l’université de Jérusalem, 57e, est remontée du 94e rang depuis 2003.
 
Reproduction autorisée avec la mention suivante et le lien ci dessous :
© Jean-Patrick Grumberg pour www.Dreuz.info
 
http://www.shanghairanking.com/ARWU2011.html
(2) http://www.education.gouv.fr/cid195/les-chiffres-cles.html
(3) http://www.shanghairanking.com/SubjectMathematics2011.html

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