Michel Garroté – Soixante six ans après la fin de la Seconde guerre mondiale, des archives, longtemps tenues secrètes, sont, aujourd’hui, accessibles. J’ai toujours estimé – on me le reproche assez – que la culture historique et la mémoire historique sont essentielles lorsque l’on prétend défendre la société libre et laïque de culture judéo-chrétienne. Du reste – comme je l’ai souvent écrit – cela vaut également pour la Guerre froide. Concrètement, ici, il est question de Coco Chanel, à la fois icône de la haute couture française et agente des nationaux-socialistes allemands.
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Coco Chanel collaboratrice des nazis, a-t-elle été convoquée à Berlin puis envoyée en mission à Madrid en 1943 par le bras droit de Himmler pour négocier une paix séparée avec Churchill ? « Lorsque je suis tombé sur un document de la Police nationale française d’après-guerre révélant que Coco Chanel avait été une agente de l’Abwher nazi, je n’y croyais pas », avoue Hal Vaughan. L’Américain qui vit à Paris, écrivain, ancien journaliste et diplomate, ne lâche pas le morceau. Résultat : une formidable enquête sur l’icône de la haute couture française, qui s’est mise au service des nazis par le truchement de son amant, le baron Hans Günther von Dincklage. L’ouvrage que signe Hal Vaughan paraît, la semaine prochaine, aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Italie et en Hollande (ndmg – et pas en France…).
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Pourquoi une énième biographie de Coco Chanel, dont les accointances avec les nazis sont connues ?
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Hal Vaughan : « Oui, tous les biographes de Chanel ont parlé de son amant allemand, Hans von Dincklage, bel homme et « bon vivant qui aimait les cigares et les beaux habits ». Mais les documents que j’ai mis au jour racontent autre chose. Dincklage était depuis 1919 impliqué dans le service d’espionnage militaire allemand, devenu plus tard l’Abwehr. Il sera chargé de missions par rien de moins que Goebbels. D’ailleurs, dès 1939, pour cette raison, les polices vaudoise et fédérale lui interdisent l’entrée sur le territoire suisse. C’est lui qui fera de Coco Chanel une agente active, la mettant en contact avec le Français Louis de Vaufreland, qui travaille pour les nazis. Coco Chanel devait lui ouvrir des portes, grâce à ses relations avec le duc de Westminster, l’ambassadeur de Grande-Bretagne à Madrid et surtout Churchill ».
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Coco Chanel, que vous dites antisémite, a-t-elle agi par opportunisme ou par conviction ?
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Hal Vaughan : « Les deux. Oui, elle était antisémite, comme la moitié de la France l’était (ndmg – 99% de la France…). Elle ne s’en cachait pas. Mais surtout elle fut une totale opportuniste. Les Allemands arrivent à Paris, elle se met en mèche avec eux – même si elle est aussi l’amie de Churchill. Même ambivalence avec la famille juive Wertheimer, propriétaire de la Société Bourjois : Chanel s’associe à elle en 1924 pour créer la société Les Parfums Chanel SA et lui cède 90% des actions. Mais, pendant la guerre, elle sera prête à tout pour faire aryaniser la société afin de reprendre ses droits ».
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Que cherche Coco Chanel avec les nazis ?
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Hal Vaughan : « En 1941, elle veut obtenir la libération de son neveu André Palasse, arrêté par les Allemands. Ensuite, influencée par le duc de Westminster, dont elle fut longtemps la maîtresse, elle est convaincue que la grande terreur pour l’Europe, ce sont les bolcheviques. Dès 1943, l’idée circule d’une paix séparée entre l’Allemagne, sans Hitler, et la Grande-Bretagne, pour arrêter les communistes. Chanel se rend à Berlin avec Dincklage. Ils rencontrent Walter Schellenberg. Le bras droit de Himmler demande à la Française de se rendre à Madrid pour essayer de contacter Churchill. La mission (ndlr. Opération «Modelhut», Chapeau de couture) échoue, notamment parce que Coco est trahie par une amie anglaise ».
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Le parfum Chanel N°5 fut au cœur de ses compromissions avec les nazis. Pourquoi ?
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Hal Vaughan : « J’ai découvert qu’un Américain était venu à Paris en 1940 pour chercher la formule du parfum ! En fait Coco Chanel comptait sur les nazis pour déposséder les Wertheimer et récupérer la majorité de la société Les Parfums Chanel. Fin 1941, elle a rencontré au quartier général de la Gestapo à Paris le Dr Kurt Blanke, responsable du programme de confiscation des biens juifs. Mais les Wertheimer, pressentant le sort réservé aux juifs, se sont réfugiés aux Etats-Unis dès 1940, après avoir secrètement confié leur société au Français Félix Amiot. L’Américain Gregory Thomas, venu chercher la formule du parfum, travaillait en fait pour les Wertheimer, qui firent ensuite fabriquer le parfum dans leur usine du New Jersey ».
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Coco Chanel a été arrêtée en 1944 puis relâchée. Le 16 avril 1946, alors qu’elle vit à Lausanne, elle est convoquée pour interrogatoire à Paris. Elle revient tranquillement à Lausanne. Comment l’expliquez-vous ?
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Hal Vaughan : « Le juge a affirmé que Chanel n’avait donné que des réponses très vagues. Pourtant les services secrets connaissaient ses activités. N’oubliez pas: Chanel était une amie de Churchill et une icône française vendue partout dans le monde ».
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Avez-vous trouvé un dossier sur Chanel dans les archives suisses ?
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Hal Vaughan : « Non, et cela me semble incroyable. D’autant plus que l’espion Dincklage était connu des polices vaudoise et fédérale. Persona non grata en Suisse dès 1939, il y séjourna pourtant avec Coco Chanel après la guerre ».
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Votre livre va-t-il ternir l’image de Mademoiselle Chanel ?
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Hal Vaughan : « Je n’ai pas voulu faire un livre contre Chanel. D’ailleurs, à la fin de mon enquête, je me suis dit: quelle femme ! Opportuniste, mais extraordinaire ! Elle coupe ses cheveux, et le monde entier coupe ses cheveux ; elle dessine un tailleur, et tout le monde veut le porter. Même avec tout ce qu’elle a fait de condamnable et de dégueulasse pendant la guerre, elle en sort gagnante. Elle a su se faire oublier à Lausanne, d’où elle appellera plus tard Pierre Wertheimer pour lui dire qu’elle veut recommencer. Et que fait Pierre, amoureux de Coco depuis le début ? Il lui ouvre sa bourse. A 71 ans, en 1954, elle fait son come-back à Paris. Et en 1957 elle reçoit à Dallas le ‘Neiman Marcus Award’, créé par la célèbre famille juive du Texas qui a fondé le groupe de luxe du même nom. N’est-ce pas incroyable, fantastique, superbe ? », conclut Hal Vaughan.
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Incroyable ? Sans doute. Quoique vrai en fin de compte. Et donc, croyable…
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Fantastique ? D’une certaine façon, oui.
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Superbe ? Pas vraiment, non…
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Michel Garroté http://dreuz.info/
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Ambigüe… Elle est convaincue que la grande terreur pour l’Europe, ce sont les bolcheviques : ce n’était pas faux non plus.
Walter Schellenberg, le bras droit de Himmler lui demande de se rendre à Madrid pour essayer de contacter Churchill afin d’obtenir une paix séparée entre l’Allemagne, sans Hitler, et la Grande-Bretagne, pour arrêter les communistes : la paix, noble ambition, ce n’est pas de l’espionnage.
“qui s’est mise au service des nazis par le truchement de son amant, le baron Hans Günther von Dincklage” : une femme sous influence ? Savait-elle qui il était ?
“Mais surtout elle fut une totale opportuniste.”, affairiste, lubrique, fleur bleue, égoiste….
Un autre livre la décrit comme une vraie espionne pro nazis
Scoop JSSNews : Alain Juppé interdit à ses diplomates d’assister à l’inauguration du Tramway de Jérusalem
Rédigé par JSS le Aug 16th, 2011 and filed under Scoop JSS. Vous pouvez suivre les réponses à cet article grâce au RSS 2.0. Vous pouvez laisser une réponse ou un trackback à cet article
Scoop JSSNews : Alors que la capitale d’Israël va enfin pouvoir profiter de son tramway, JSSNews apprend de la part d’au moins 3 sources différentes, travaillant toutes pour le service diplomatique français en Israël, que “tous les employés affiliés directement au Quai d’Orsay, en Israël, ont reçu une interdiction formelle d’assister à tous les évènements d’inauguration du tramway de Jérusalem.” Une information qui ne manquera pas d’agiter encore un peu plus les relations diplomatiques entre les deux pays.
Selon une première source, “l‘interdiction ne vient pas de l’ambassade mais de plus haut, directement de Paris”. Son confrère ajoute ne pas comprendre cette décision : “c’est la France qui a construit ce tramway ! C’est un moyen de transport écologique qui va relier les quartiers de la périphérie au centre ville… Peu importe que les quartiers soient à majorité juive ou musulmane.”
Car c’est bien là le problème. Paris qui a su prendre l’argent au moment des appels d’offres, mais dénonce aujourd’hui le fait que ce tramway israélien traverse les quartiers arabes. “C’est vu comme une sorte de colonialisme” explique un employé du ministère des affaires étrangères à JSSNews. Peut-être aurait-il mieux valu ce tramway ne desserve que les quartiers juifs, en créant un apartheid automatique?
Un travailleur affilié au Quai d’Orsay avoue sa gêne : “que peut-on y faire ? Moi, je n’apprecie pas cette interdiction. Je n’y serais pas allé de toute façon car je suis vis dans la banlieue de Tel-Aviv, mais maintenant je veux y aller juste pour souci de moralité.” Son collègue ajoute “c’est immoral. On ne peut pas vouloir une paix juste au Proche-Orient et un tramway qui ne desservirait pas tout le monde ! Demandez aux Arabes de Jérusalem ce qu’ils pensent du tramway ! Aucun n’est contre ! Grâce au tramway, leur petit quartier de Jérusalem-est se retrouve à 5 minutes en tramway du centre ville ! C’est une révolution positive, pas discriminatoire! ”
Joint au téléphone il y a plusieurs semaines par JSSNews pour répondre à nos questions sur ce sujet, Valérie Hoffenberg, candidate aux législatives de 2012 pour la circonscription “Israël” et actuelle employée du Quai d’Orsay, n’a pas donné suite à notre appel.
La construction du Tramway de Jérusalem a commencé en avril 2006. La ligne 1 et ses 23 stations relieront le Mont Herzl à Pisgat Ze’ev, le plus grand quartier juif de l’est de Jérusalem.
Plusieurs groupes anti-israéliens, qui luttent pour que Jérusalem devienne en partie interdite aux Juifs, ont fait pression sur Alstom et Veolia (deux compagnies françaises qui ont construit le tramway). Des efforts soutenus par la Ligue Arabe qui a promis “de boycotter” ces compagnies si elles ne se retiraient pas du projet…
Veolia quant à lui, souligne que le tramway a pour but d’améliorer la mobilité et le développement économique des populations de la région, et qu’il profitera à tous, population arabe comprise, que ce soit en terme de déplacements (plus faciles, plus rapides) ou en termes d’emplois. Veolia indique avoir consulté la population arabe des quartiers avoisinants Jérusalem, et avoir constaté leur approbation. Enfin, il déclare que si un tribunal français ou une juridiction internationale reconnue venait à conclure que le projet de tramway ou l’accord conclu par Veolia Transport est illégal, il accepterait toute décision irrévocable… Ce qui n’est, bien entendu, pas le cas (au contraire de ce qu’affirment les partisans d’une “palestinien Judenrein”.
D’ailleurs, le 30 mai 2011, la Cour de Nanterre a rejeté la plainte de l’AFPS, arguant que les lois internationales évoquées par l’AFPS s’appliquaient aux États, et non aux entreprises ou aux individus, tandis que les lois du code civil français ne peuvent en aucun cas, s’appliquer à un contrat soumis aux lois israéliennes, et enfin, considère que le dernier argument utilisé par l’AFPS (à savoir la violation des codes éthiques des entreprises) n’est pas démontré.
Dès vendredi, le tramway ouvrira ses portes aux premiers voyageurs… Mais visiblement pas aux diplomates français ! Déprimante diplomatie européenne…
Jonathan-Simon Sellem – JSSNews
http://jssnews.com/2011/08/16/scoop-jssnews-alain-juppe-interdit-a-ses-diplomates-dassister-a-linauguration-du-tramway-de-jerusalem/