Publié par Michel Garroté le 29 août 2011

 

Petit rappel :  je ne suis ni juif, ni socialiste, ni échangiste, ni harceleur sexuel, ni membre du FMI ou membre de la "haute finance internationale". Michel Garroté

« Sud Radio », qui dispose désormais d'une fréquence à Paris, appelle des auditeurs antisémites à « s'exprimer » sur l'antenne. Récemment, lors de la matinale de Robert Ménard, un auditeur conspirationniste raconte que DSK aurait été et serait encore « soutenu par les Juifs » (par tous les Juifs ?) et l’auditeur halluciné ajoute qu'un lobby aurait permis à DSK de se tirer d'affaire. Robert Ménard s'oppose à cet auditeur et le retire de l'antenne. Mais toujours sur Sud Radio, l’animateur Eric Mazet, décide de demander aux auditeurs, si DSK est soutenu par un lobby juif (ça faisait longtemps…). Le lobby africain et le lobby musulman n’intéressent pas Sud Radio ?

De son côté, Marie-Christine Tabet, envoyée spéciale à New York du Journal du Dimanche (JDD) a interviewé les deux avocats de DSK, Benjamin Brafman et William Taylor.

Début des extraits de l’interview – JDD : On a vu DSK et son épouse souriants dans les rues de New York le week-end précédent l’annonce du procureur. Quand avez-vous su ?

 

William Taylor : Officiellement, lundi après-midi. En fait, nous avions eu, dès jeudi, des signes positifs émanant du bureau du procureur. L’attitude de l’avocat de madame Diallo montrait qu’il avait compris la même chose que nous.

JDD : Quelles leçons tirez-vous ?

Benjamin Brafman : J’ai traité beaucoup d’affaires de ce type. Elle n’a rien d’extraordinaire. Ce sont les personnalités de Dominique Strauss-Kahn et d’Anne Sinclair qui l’ont rendue particulière.

JDD : Vous avez envoyé des enquêteurs partout dans le monde…

B.B. : Beaucoup de choses fausses ont été dites dans cette affaire. Nos enquêteurs ont travaillé exclusivement aux États-Unis. La Nafissatou américaine est sans doute une personne très différente de celle qui a quitté son village d’Afrique.

JDD : Quel a été le rôle d’Anne Sinclair ?

B.B. : C’est une femme impressionnante. Elle nous a été précieuse par le soutien sans faille qu’elle a apporté à son mari et par ses conseils. Elle a assisté à toutes les réunions décisives et a pris part à toutes les décisions importantes.

JDD : La presse a été très dure avec DSK. Aujourd’hui encore, les médias américains ne l’ont pas totalement blanchi.

B.B. : Ma philosophie est que la bonne presse du jour n’a jamais fait gagner un procès. Cette affaire le prouve une fois de plus. Et je sais d’expérience que l’accusé, dans une affaire criminelle, n’a jamais la presse avec lui.

W.T. : Le public sait aujourd’hui qu’il ne s’agit pas d’un crime. À partir de là, ce malheureux événement passe dans le domaine privé. Nous estimons que sa femme et ses enfants ont été suffisamment éprouvés comme cela.

JDD : Le mémoire du procureur parle d’un « rapport précipité ». En neuf minutes, s’il n’y a pas eu tentative de viol, y a-t-il eu prostitution ?

W. T.: Non.

JDD : Vous dites « non » car un client peut être poursuivi à New York ?

W. T.: Je dis "non" car ce n’est pas le cas.

JDD : Même si Nafissatou Diallo a menti par ailleurs, comment être sûr qu’elle ne dit pas la vérité cette fois-ci ?

W. T.: Les mensonges de Nafissatou Diallo suffisent largement à discréditer ses allégations. Par exemple, elle s’est toujours plainte d’une très violente attaque physique de la part de M. Strauss-Kahn. Où sont les marques, les bleus, les contusions? Son corps à elle et son corps à lui en portent-ils les traces? Non. Y a-t-il eu des objets renversés dans la chambre, des tables, des lampes ? Non. Le procureur a relevé que l’accusatrice avait changé trois fois de version. Quand vous vous aventurez à donner des détails, il vaut mieux dire la vérité.

JDD : Reste la théorie du complot.

W. T.: Nous avons toujours évité les spéculations au sujet de l’implication d’autres personnes dans cette affaire et nous n’avons pas l’intention de commencer. Même si ce dossier comporte de nombreuses zones d’ombre.

JDD : C’est-à-dire ?

W. T.: Le dimanche 15 mai, qui précède l’incarcération de Dominique Strauss-Kahn, lorsque j’ai discuté avec le procureur des conditions matérielles de l’inculpation, nous nous étions mis d’accord sur un régime de liberté sous caution. Et puis le lundi, il avait changé d’avis. Par ailleurs, ses services avaient été mystérieusement avertis de l’existence d’une autre affaire dont il n’avait pas été question jusque-là… Qu’est-ce qui a provoqué ce changement ? Comment le procureur de New York pouvait-il être au courant de l’affaire Banon, qui date de neuf ans et que la plupart des Français ont découvert ces dernières semaines ?

JDD : Pensez-vous sérieusement que la police et le gouvernement français ont joué un rôle ?

W. T.: Je n’accuse personne.

JDD : Considérez-vous que le Sofitel a joué un rôle suspect ?

B. B. : Il est tout à fait normal que le Sofitel ait appelé la police alors qu’une de ses employées affirmait avoir été agressée par un client. Ce qui est plus surprenant, c’est ce qui s’est passé après. Le Sofitel n’a jamais collaboré volontairement avec nous. Dans un premier temps, la direction nous a interdit l’accès à de très nombreux documents, comme, par exemple, les enregistrements des clés électroniques, qui permettent de savoir qui est entré dans quelle chambre.

JDD : N’est-ce pas à la justice avant tout à qui l’hôtel devait répondre ?

W. T. : Certainement, mais nous savons que l’hôtel a communiqué des informations à l’avocat de Nafissatou Diallo qui n’était même pas partie dans ce procès pénal. Pourquoi une telle différence de traitement ? Nos enquêteurs n’ont même pas eu le droit de pénétrer dans la suite 2806 pour visualiser les lieux.

JDD : Comptez-vous demander des comptes aujourd’hui ?

B. B. : L’affaire se poursuit devant les tribunaux civils. Nos enquêteurs vont continuer à travailler et tenter d’éclaircir toutes les zones d’ombre.

JDD : Comment allez-vous éviter à DSK l’humiliation d’une procédure civile où il pourra être interrogé sur ses maîtresses, ses préférences sexuelles ?

W. T. : Je ne pourrai pas l’empêcher. Mais si ce sera l’enfer pour Dominique Strauss-Kahn, cela le sera aussi pour Nafissatou Diallo, à qui nous pourrons également poser de nombreuses questions.

JDD : Est-ce un avertissement ?

W. T. : Nafissatou Diallo est une bien étrange personne qui a vécu des choses très « bizarres » dans son existence. Je serai, par exemple, très curieux de savoir qu’elle est l’origine des fonds qui se trouvent sur son compte. Pour l’instant, nous n’avons pas les relevés de banque, mais nous les aurons dans le cadre du procès civil. Nous verrons alors si elle n’a jamais touché à cet argent.

JDD : Kenneth Thompson vous a-t-il proposé un deal, comme le soupçonne le procureur ?

W. T. : Je peux vous dire que M. Thompson nous a donné plusieurs signes qui montraient clairement qu’il était ouvert à une négociation.

JDD : Combien vous a-t-il demandé ?

W. T. : Il n’a jamais parlé d’argent. Aujourd’hui, il niera sans doute l’avoir fait car ce genre d’accord est interdit. Mais nous savons tous les deux que je dis la vérité.

JDD : Pensez-vous que la carrière de Cyrus Vance pâtira de cette affaire ?

B. B. : Je ne crois pas. Nous pensons qu’il est allé trop vite car il n’a pas utilisé l’intégralité du temps qui lui était imparti pour vérifier son dossier avant de présenter Strauss Kahn devant le grand jury. En revanche, il a montré qu’il ne pouvait être soupçonné de discrimination à l’égard des citoyens de New York. Il a pris le parti de défendre une immigrée africaine pauvre contre un homme puissant. Ensuite, il a mené une enquête minutieuse en trois mois.

JDD : Allez-vous demander des réparations à l’État de New York ?

B. B. : Non, il n’y a pas matière à demander quoi que ce soit. Si nous devions poursuivre quelqu’un, ce serait Mme Diallo.

JDD : Avec quel argent pourrait-elle réparer ?

B. B. : Pour l’instant, ce n’est pas notre intention. Mais nous pourrions le faire dans le cadre de la procédure civile si les attaques de ses avocats devenaient trop indignes. Nafissatou Diallo n’a pas d’argent ? M. Strauss-Kahn non plus n’est pas un homme riche. C’est sa femme qui possède une fortune importante (Fin des extraits de l’interview).

Copyright 2011 Sources citées & Michel Garroté http://dreuz.info/

Sources :

http://philosemitismeblog.blogspot.com/2011/08/sud-radio-demande-aux-auditeurs-si-dsk.html

http://www.lejdd.fr/International/USA/Actualite/Benjamin-Brafman-et-William-Taylor-les-avocats-de-DSK-reviennent-sur-l-affaire-du-Sofitel-interview-379559/

 

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