Publié par Michel Garroté le 12 septembre 2011

Michel Garroté – Aujourd’hui, lundi 12 septembre 2011, en début d’après-midi, le service francophone de l’agence Associated Press informe (extraits adaptés) que l'hypothèse de plus en plus clairement évoquée d'un défaut de la Grèce et les divisions européennes sur la position à adopter ont de nouveau fait plonger les bourses ce lundi, ramenant l'euro à son plus bas niveau depuis sept mois. A Paris, le CAC 40 baissait de -4,40%, tiré vers le bas par des valeurs bancaires en chute libre. A Londres, l'indice FTSE100 baissait de -2,01%, tandis que le DAX allemand baissait de -2,89%. La baisse était plus prononcée à Paris, avec un CAC 40 à -4,40% et des valeurs bancaires en très forte baisse : près de -10% pour la Société Générale et le Crédit Agricole, et près de -15% pour BNP Paribas. Malgré les dernières mesures d'austérité annoncées dimanche par le Premier ministre grec Georges Papandréou, les marchés financiers semblent tabler de plus en plus sur un défaut de paiement de la Grèce. Des dirigeants allemands ont eux aussi clairement évoqué une éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro. Le ministre de l'Economie Philipp Rösler, a indiqué qu'il n'y a aucune limite aux scénarios possibles face à la crise de la dette grecque. Dans ce contexte, le taux de change l'euro face au dollar est tombé à son plus bas niveau depuis sept mois, ce lundi, descendant à 1,3595 $. Les bourses asiatiques ont clôturé cette nuit en nette baisse, l'indice japonais Nikkei baissant de -2,3%, le Hang Seng de Hong Kong baissant de -4,2%, et, en Australie, le S&P/ASX baissant de -3,7%.

Par ailleurs, je lis dans la revue de presse LSB que le ministre allemand de l'économie, Philipp Rösler, n'exclut plus une faillite ordonnée de la Grèce pour sauver l'euro. "Pour stabiliser l'euro, il ne doit plus y avoir à court terme d'interdiction de penser à certaines options. Parmi elles, il y a, en cas d'urgence, l'insolvabilité ordonnée de la Grèce, si on a à disposition les instruments nécessaires". M. Rösler est vice-chancelier d'Allemagne, en tant que président des Libéraux, petit partenaire de la coalition gouvernementale avec les chrétiens-démocrates d'Angela Merkel. "Le gouvernement grec doit savoir que les aides prévues dépendent de l'engagement de la Grèce à se réformer. En cas d'entorses à la règle, il doit y avoir des conséquences, telles qu'un versement soumis à autorisation des aides issues des fonds structurels de l'UE. En cas d'entorses persistantes, une suppression à court terme du droit de vote au sein du conseil des ministres de l'UE ne doit plus être un tabou".

En outre, je lis, sur LSB également, que vendredi, l'Allemand Jürgen Stark, économiste en chef et membre du directoire de la Banque centrale européenne, a démissionné. Pour les marchés, ce départ cristallise les dissensions européennes pour sauver les pays fragiles de la zone euro. Ardent défenseur de l'orthodoxie héritée de la Bundesbank, M. Stark ne cachait pas son opposition à l'extension des prérogatives de la BCE concernant le programme de rachat de dette publique qu'elle a mis en place en 2010 pour aider les pays en difficulté. Il avait aussi du mal à accepter que la chancelière allemande Angela Merkel et son ministre des finances Wolfgang Schäuble aient pris la décision d'étendre les missions du Fonds de soutien européen (FESF) en lui permettant de racheter de la dette d'Etat sur le marché de l'occasion comme l'a fait la BCE. Il s'agit du second Allemand à quitter la BCE cette année après Axel Weber, alors président de la Bundesbank. Egalement en désaccord avec le programme de rachat d'obligations, il avait quitté son poste en février. La stratégie prise par la BCE de venir en aide aux pays fragiles est de plus en plus contestée en Allemagne. Au sein des milieux politiques les critiques fusent, certaines accusant l'institution de s'être transformée en "bad bank" en achetant des titres d'Etat en difficulté, d'autres d'avoir mené une politique ayant conduit à l'affaiblissement de la monnaie.

 

Détail amusant, l’on peut lire le même genre de réflexion dans "Le Monde" : l'hypothèse d'une sortie de la Grèce de la zone euro est désormais évoquée à demi-mot par certains de ses créanciers européens, excédés par son incapacité à tenir ses engagements budgétaires. Les Pays-Bas ont été les premiers à agiter un tel chiffon rouge. Le ministre néerlandais des finances, Jan Kees de Jager, a appelé jeudi 8 septembre à sanctionner les pays incapables de respecter la discipline budgétaire commune : "Si un pays ne souhaite pas satisfaire aux exigences – de la zone euro –, alors, il n'y a pas d'autre option que de la quitter ", a assuré le ministre. Le grand argentier allemand, Wolfgang Schaüble, a lui aussi haussé le ton jeudi : "Je comprends qu'il y ait de la résistance aux mesures d'austérité au sein du peuple grec, mais, au final, c'est à la Grèce de savoir si elle peut remplir les conditions qui sont nécessaires pour faire partie des membres de la devise commune", a-t-il dit. L'Allemagne et les Pays-Bas, ainsi que la Finlande, ont clairement fait savoir que les plans d'aide seraient interrompus si le gouvernement grec n'accélérait pas les réformes promises en échange de la solidarité européenne. Tandis qu'en France, droite et gauche se sont unies jeudi pour ratifier le second plan de soutien concocté le 21 juillet à Bruxelles, la Finlande exige des garanties supplémentaires de la part d'Athènes avant de faire de même. Et la Slovaquie menace de temporiser jusqu'en décembre.

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