Publié par Guy Millière le 4 octobre 2011

Je m’attendais à une belle émission, et ce fut effectivement une belle émission. J’aimerais en voir plus souvent de semblables. Cela me permettrait de devenir un bon antisémite français. 
 
L’émission s’appelait Un œil sur la planète : pour cette fois, l’expression appropriée aurait été un œil borgne sur la planète. D’ailleurs, je pense que c’est l’explication fondamentale. Les journalistes qui font l’émission sont borgnes, ce qui les empêche de voir une bonne partie de la réalité qui les entoure. Ils sont aussi en partie sourds, car il est des mots qu’ils n’entendent pas. Ils sont tellement ignorants en histoire qu’ils ont dû retripler leur sixième et rater leur bac à vingt cinq ans. Ils souffrent aussi de déficiences mentales assez marquées, car lorsque leur interlocuteur les prend pour des imbéciles, ils montrent avec un sourire niais que l’interlocuteur concerné a raison.
 
Le sujet était la création de l’Etat palestinien. Tous les Palestiniens montrés étaient des gens doux et gentils qui souffraient sans cesse pour toutes les raisons imaginables, à croire qu’ils étaient atrocement persécutés par de monstrueux sadiques appelés les Juifs, parfois, les Israéliens. Certains de ces gens doux et gentils rejoignaient des groupes armés désireux de tuer les monstrueux sadiques d’en face, ces sales Juifs, et il était fatal, à l’évidence, que des gens doux et gentils en arrivent là : quand la souffrance devient insupportable et quand les persécutions atroces durent trop longtemps, même le plus doux des agneaux peut se mettre à crier et à se rebeller.
 
On a montré Gaza enfermé entre de hauts murs par les Juifs. On a dit que les Juifs ne voulaient pas que les terres soient cultivées sur une bande de trois cent mètres le long de la frontière, juste pour empêcher des agriculteurs de planter des légumes et pour faire mourir de faim des familles entières. On a montré les tunnels de contrebande vers l’Egypte et pas longtemps après, dans un centre commercial, le seul escalator de Gaza, flambant neuf. Ils sont vraiment forts les Palestiniens doux et gentils. Ils ont réussi à faire passer un escalator par des tunnels d’un mètre de large. On a évoqué les tirs de roquettes sur Gaza, mais on a expliqué que ces tirs se faisaient en représailles aux tirs des Juifs, qui, semble-t-il tirent sur des Palestiniens doux et gentils de Gaza rien que pour le plaisir.
 
Il y a eu un beau passage sur la Judée-Samarie, expliquant que les Juifs coupent l’eau aux Palestiniens qui, sans cela, cultiveraient tellement que la région serait aussi prolifique et féconde que la Beauce. Les Juifs empêchent les cultivateurs de cultiver et veulent faire mourir de soif les gens doux et gentils : une honte. Et le journaliste croit savoir qu’avant les Juifs, la Judée-Samarie était verdoyante. J’attendais des photos de la Judée-Samarie verdoyante d’avant les Juifs. Il semble que le journaliste ne les ait pas trouvées.
 
Bien sûr, le mur a été évoqué. Et là, les Juifs ont construit un mur enfermant les gens doux et gentils d’un côté du mur tout en laissant le jardin que les gens doux et gentils cultivent de l’autre côté du mur. Du pur sadisme. Il n’a pas été question d’attentats ou de terrorisme, car, comme chacun le sait, il n’y a jamais eu d’attentats ou de terrorisme. S’il y en avait eu le journaliste l’aurait dit.
 
On a vu Ramallah, belle, propre, neuve, avec une police souriante et scrupuleuse, des services administratifs qui fonctionnent. On donnerait un Etat les yeux fermés à ces gens là. Surtout lorsqu’on est borgne et qu’on ne demande pas pourquoi toutes les rues ont des noms de terroristes ou d’auteur d’attentat suicide. 
 
On a vu Hebron et les humiliations incessantes que des Juifs colonisateurs font subir aux gens doux et gentils. On n’a pas entendu parler des gens assassinés ou égorgés par des gens doux et gentils, sans doute parce que des Juifs assassinés, cela n’existe pas non plus. 
 
On a appris que Jérusalem Est était très largement colonisée, que des Juifs y démolissaient cyniquement des maisons de gens doux et gentils, et qu’on y construisait des maisons pour les Juifs. Quels gens répugnants, ces Juifs !
 
On a vu des gens dans un camp de réfugiés au Liban, et ces gens souffrent aussi énormément à cause des Juifs : les Juifs les ont chassés de chez eux en 1948, le droit international, a dit le journaliste, leur donne le droit de rentrer chez eux, mais comme les Juifs violent sans cesse le droit international, ils doivent pendre au mur la clé de leur maison que des Juifs occupent indûment. 
 
Le fait que les Arabes palestiniens n’ont pas le droit de s’intégrer à la société libanaise a été évoqué par quelqu’un qui a dit que c’était parce qu’il fallait d’abord libérer la Palestine. Le journaliste a trouvé l’explication convaincante. C’est vrai, quoi ! Si on ne peut pas faire revenir cinq millions de personnes qui n’ont jamais mis les pieds en Israël, et dont l’arrière grand père est parti sur ordre des autorités arabes, pour quinze jours, le temps que tous les Juifs soient massacrés, c’est injuste ! Est-ce de la faute de ces gens si les Juifs n’ont pas été tous massacrés ! Les Juifs se sont défendus : c’est dire à quel point ils sont ignobles.
 
On a très peu vu Israël : l’œil borgne n’a pas vu qu’Israël existait, et il a préféré ne pas voir. Cela aurait été risqué pour lui de se promener au milieu de Juifs, ces gens sont si méchants ! Pas étonnant si Hitler les détestait ! Se disant qu’il devait quand même équilibrer son discours, le journaliste a rencontré, pour une minute trente Uzi Landau, ministre du gouvernement israélien. Il n’a pas pu tenir davantage qu’une minute trente : une minute trente de vérité après une dose intensive de mensonges, c’est dangereux pour le rythme cardiaque, surtout chez les borgnes. On a aperçu Charles Enderlin, dont la réputation n’est plus à faire. Et on a eu dix minutes d’interview d’Avraham Burg qui a pu dire amplement que le gouvernement présent d’Israël pratique l’apartheid, est composé de racistes et de gens d’extrême-droite. Pour de l’information, çà c’est de l’information.
 
Le dernier volet était consacré aux Etats-Unis : comment se fait-il que le peuple américain aime tant les Juifs et Israël ? Comment se fait-il que tant d’hommes politiques américains soutiennent Israël ? Le journaliste l’œil borgne n’a pas tardé à trouver la réponse : le lobby juif, bien sûr. L’argent juif qui va de pair avec le lobby juif. 
 
Ces sales juifs achètent les hommes politiques qui sont, bien sûr, très corrompus et vendus au pouvoir juif. Ils placent des journalistes juifs dans les médias, et dans ces conditions, comment voudriez-vous que l’information soit aussi bien faite qu’en France ? 
 
Et puis il y a des Chrétiens qui ne sont pas antisémites, et qui sont même tout le contraire, et qui parlent avec déférence du peuple juif comme du peuple élu pour apporter au monde le message de Dieu. Et ces Chrétiens sont influents. Le peuple américain est sous influence juive et chrétienne. Il est composé de gens qui ne sont pas capables de penser par eux-mêmes et qui n’ont pas les bonnes informations. Obama a fait son possible, et a dénoncé Israël dans son discours au Caire, ce qui a beaucoup plu aux musulmans et, a dit le journaliste, a été un pas en avant en direction de la paix, mais Obama n’a pas pu poursuivre dans cette direction. Pourquoi ? Demandez au lobby juif. 
 
Les explications finales ont été fournies par un ami d’Ismael Haniyeh, Jimmy Carter, qui lui aussi a parlé d’apartheid israélien, puis par deux auteurs antisémites, auteurs d’un best seller qui s’est bien vendu en France : The Israel Lobby, Stephen Walt et John Measheimer, qui ont expliqué à quel point le soutien américain à Israël était irrationnel, et que c’est à cause de ce soutien irrationnel que tout le terrorisme islamique existait sur la planète, y compris les attentats du onze septembre. Une superbe explication. Très convaincante. 
 
Sans le soutien américain à Israël, plus d’Israël, donc plus de problèmes. Les musulmans du monde entier se comporteraient comme des moines bouddhistes. Les gens doux et gentils du Moyen Orient n’auraient plus à souffrir. Et c’est vrai : si Israël n’existait pas et si les Etats-Unis ne soutenaient pas Israël, il ne se serait rien passé le onze septembre. 
 
Je savais bien que le onze septembre, c’était à cause d’Israël ! J’y vois enfin clair. Et je sais aussi que si Hassan el-Banna a fondé les Frères musulmans en 1928, c’est parce qu’Israël a été fondé en 1948. C’est logique. 
 
Dans un prochain documentaire que j’attends avec impatience, on m’expliquera sans doute que Syed Ahmad Shaheed, djihadiste des années 1820 en Inde était devenu djihadiste à cause de la création d’Israël en 1948.
 
Ce fut une belle émission, oui. 
 
Réflexion faite, je me passerai d’en voir de semblables. Mais c’est à force de faire des émissions de ce genre que l’antisémitisme remonte en France, dans le sillage de la haine d’Israël. France 2 fait partie du service public. Les missions du service public ne me semblaient pas inclure l’incitation à la haine, la propagation de l’antisémitisme et la falsification de l’histoire. Mais c’était avant qu’on embauche dans le service public des journalistes borgnes, en partie sourds, déficients mentalement et ignorants en histoire.
 
Je leur enverrais bien le prochain livre que je publie, début novembre, vu le titre, « Comment le peuple palestinien fut inventé », je suis certain qu’il va leur plaire.
 
Reproduction vivement encouragée, avec la mention suivante et le lien ci dessous :
© Guy Millière pour www.Dreuz.info

Inscrivez-vous gratuitement pour recevoir chaque jour notre newsletter dans votre boîte de réception

Si vous êtes chez Orange, Wanadoo, Free etc, ils bloquent notre newsletter. Prenez un compte chez Protonmail, qui protège votre anonymat

Dreuz ne spam pas ! Votre adresse email n'est ni vendue, louée ou confiée à quiconque. L'inscription est gratuite et ouverte à tous

En savoir plus sur Dreuz.info

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading