Michel Garroté – L'Orient-le-Jour signale que l’archevêché grec-orthodoxe à Achrafieh, un quartier chrétien de Beyrouth, a été vandalisé. Les auteurs ont volé des icônes, des crosses épiscopales, des calices, des documents ainsi que de l'argent appartenant à l’archevêché de l'église chrétienne grecque-orthodoxe (cf. liens en bas de page).
Par ailleurs, Mediarabe.info signale que deux attentats ont sérieusement endommagé, ce mercredi matin, un hôtel fréquenté par les étrangers travaillant à la FINUL et un débit de boisson appartenant à un chrétien, dans la ville de Tyr, au Sud-Liban (cf. liens en bas de page). Les commanditaires et les auteurs de ces attentats cherchent à rappeler aux pays membres de la FINUL (France et Italie notamment) et aux minorités (les chrétiens sont devenus minoritaires au Sud-Liban à cause du Hezbollah) les capacités de nuisance du régime syrien. Le premier attentat a sérieusement endommagé l’hôtel Queen Elissa, situé près de la plage de Tyr, et qui abrite une discothèque fréquentée par les étrangers, membres et employés de la FINUL. Cet attentat intervient au lendemain des menaces proférées par les agents de la Syrie au Liban, notamment Weäm Wahhab, qui ont à maintes fois rappelé la vulnérabilité de la FINUL.
Ils ont affirmé que « la chute du régime syrien entraînera le chaos régional et rien ne pourra alors garantir la sécurité des soldats onusiens ». C’est notamment confirmé par un ancien officier italien de la FINUL. Il redoute la multiplication de ces actes contre les Italiens et les Français notamment. En visant les soldats italiens, les terroristes et leurs commanditaires cherchent à profiter du vide gouvernemental en Italie et de la crise financière. Les terroristes espèrent ainsi forcer Rome à retirer ses unités. Selon l’ancien officier italien de la FINUL, Les Français de la FINUL sont menacés, en raison des positions de Sarkozy et Juppé sur le dossier syrien. Le deuxième attentat, simultané avec le premier, a visé un commerce, situé à l’entrée du quartier chrétien de Tyr, commerce appartenant à un chrétien. Cet attentat vise à terroriser la population libanaise et à la pousser à s’accrocher à la dictature syrienne et à la défendre, le dictateur syrien Assad étant présenté au Liban comme « le garant de la sécurité des minorités »…
Cet attentat intervient au lendemain de l’arrestation de cinq ressortissants syriens pro-Assad à Nabaa, un quartier de Beyrouth, qui ont reconnu leur implication dans une série de meurtres commis depuis septembre dernier. Ces cinq frères – dont trois avaient été naturalisés libanais en guise de récompense, sans rire, pour services rendus – étaient des agents des Services syriens et constituaient une cellule terroriste, affirment plusieurs sources libanaises proches de l’enquête. Depuis le mois de septembre, les cinq terroristes syriens ont commis onze meurtres dans des régions chrétiennes, pour terroriser la population chrétienne et diffuser un climat d’insécurité, en guise d’avertissement adressé aux Chrétiens souverainistes et indépendantistes, avertissement concernant « ce qui pourrait leur arriver en cas de chute de leur protecteur syrien ».
Le régime dictatorial syrien de Bachar Al-Assad, ses relais au Liban et en Occident, notamment Michel Aoun (ndmg – le chrétien le plus crétin de tout le Liban), le Hezbollah, ainsi que des intellectuels et des journalistes en Europe rappellent régulièrement ce qui est arrivé aux Chrétiens en Irak depuis la chute de Saddam Hussein, oubliant de préciser que le chaos en Irak était – et demeure – largement l’œuvre de la Syrie alaouite et de l’Iran chiite. Ces deux pays qui se disent fiers d’avoir mis en échec – et de continuer en partie à mettre en échec – la démocratie et la liberté d’inspiration américaine en Irak. Les agents et relais de la Syrie mettent également en exergue les violences qui visent les Chrétiens Coptes en Egypte. Mais ils font semblant d’oublier que ces violences ne datent pas d’aujourd’hui. Déjà sous Hosni Moubarak et Anouar El Sadate, les Chrétiens Coptes ne jouissaient pas d’une réelle sécurité.
Les nombreuses mises en garde contre le chaos qu’entraînerait la chute du régime syrien et les menaces contre la FINUL et les minorités, ont été mises à exécution à Tyr aujourd’hui, soit le jour où la Ligue arabe et la Turquie doivent prendre une décision capitale. La réunion turco-arabe qui se tient aujourd’hui mercredi à Rabat, au Maroc est un tournant décisif qui doit sceller le sort de Bachar Al-Assad. En outre, sur le terrain, l’Armée Syrienne Libre, composée de soldats ayant déserté l’armée d’Assad accentue la pression sur le régime dictatorial. La nuit dernière, une explosion a détruit l’antenne d’un service de renseignement de l’armée de l’air, le plus important et le plus redoutable service du régime Assad, à Harasta, à une trentaine de kilomètre de Damas. L’étau se resserre autour du régime alaouite d’Assad. D’où les avertissements musclés au Liban ce matin, dans des secteurs chrétiens, à Tyr et à Achrafieh. L’axe Syrie-Iran-Hezbollah est loin d’être brisé…
© Michel Garroté, rédacteur en chef de www.dreuz.info
http://www.mediarabe.info/spip.php?article2067
Sauf modification récente dans leurs statuts dont je ne suis pas au courant, les «forces armées» onusiennes ne peuvent intervenir dans les pays membres qu’à la demande ou avec l’autorisation expresse du gouvernement intéressé. Et sur la base de sa souveraineté garantie par la Charte, le pays membre peut à tout moment exiger leur départ – comme l’a fait Nasser lors de la crise de Suez. Un Secrétaire général «fort», respecté et soutenu par l’opinion publique, aurait pu, en fait aurait dû, refuser d’obtempérer à la demande d’un pays membre qui cherchait visiblement à déclencher une guerre, en violation des termes de la Charte des Nations Unies.
Le mandat des Casques Bleus n’est pas de se battre, mais d’empêcher des factions ennemies de se battre. Elles sont là pour observer et maintenir le statu quo, un point c’est tout. Et en plus, même lorsqu’elles se trouvent dans une situation où leur intervention entrerait dans le cadre de leur mandat, des instructions du Secrétaire général sur la base de magouillages politiques peuvent les obliger à la passivité (par exemple lors de l’affaire du Biafra). Ne parlons même pas du Liban et fermons le ban.
La seule arme dont disposeraient les Nations Unies si elles souhaitaient imposer leur autorité en tant qu’arbitre supra-national, c’est le respect dont serait entouré un Secrétaire général connu dans le monde entier pour son courage, son impartialité et son intégrité. Le dernier en date, malheureusement, c’était Dag Hammarskjold. Depuis, les pays membres échaudés n’ont élu que des candidats ne présentant aucune de ces caractéristiques, donc aucun danger pour les empêcher d’atteindre leurs objectifs, quels qu’ils soient, en toute impunité.
Oops!
Pardon, je voulais parler de la crise du Rwanda, pas de celle du Biafra.
@ Atikva.
Intervention intéressante, néanmoins un bémol historique à signaler .
Si vous parlez de la ” Crise de Suez ” vous devez je pense vous référer à l’intervention Franco/Britannique/ Israëlienne de 1956.
A cette époque il n’y avait pas de forces Onusiennes dans le secteur.
Ce n’est qu’APRES le retrait des forces armées des trois nations coalisées que fut mis en place des forces de casques bleus positionnées dans le Sinaï pour veiller à ce que ce territoire soit démilitarisé et exempt de toutes forces armées égyptiennes, ceci était la condition ” sine qua non ” exigée par Israël pour quitter leurs positions stratégiques.
Ce n’est que lorsque Nasser, plus tard éxigea le retrait des dites troupes de l’ONU au moment où il décida de mettre en place son blocus maritime en mer rouge pour asphyxier Eilat, qu’israël attaqua et ce fut la Guerre des 6 jours.
Lorsque Nasser envoya son ultimatum à U ‘Thant alors SG de l’ONU, cette pétaudière internationale accepta sur le champ ce diktat, et les casques bleus plièrent bagage illico presto.
Pour en revenir à la” Finulle “positionnée au Sud Liban, celle-ci sur demande du Gvt Libanais a délibérément accepté de faire plier bagage aux quelques chars Leclerc qui servaient d’appuis aux troupes sur place, ces chars étaient selon les dires des Hezbolliques une insulte à leur honneur. Ce qui revient à dire que les casques bleus sur place se retrouveront otages des milices locales, et n’auront pour se défendre si le besoin s’en faisait sentir que des tromblons et escopettes. Ils pourront toujours espérer leur salut que si Tsahal venait les sortir du guêpier dans lequel ils ont été fourrés
Vous avez raison, je faisais allusion à la deuxième crise égyptienne qui déboucha sur la Guerre des Six Jours.
Ce que je voulais souligner, c’est que tout Etat Membre des Nations Unies et de ses Agences peut violer impunément les engagements solennels qu’il a pris lors de son entrée dans ces organismes. L’Etat Membre ne rend pas de comptes aux Nations Unies et il n’existe aucune mesure de coercition pour le forcer à tenir ses promesses.
L’ONU, elle, ne peut se permettre de violer le moindre engagement pris vis-à-vis de ses membres, tel que le respect de leur souveraineté territoriale ou le versement de l’aide au développement qui leur a été consentie.
La raison pour laquelle pratiquement tous les pays de la planète sont membres des Nations Unies et de ses Agences, c’est parce-qu’ils savent pouvoir en tirer un bénéfice, financier ou politique, pratiquement sans contrepartie.