Publié par Guy Millière le 11 décembre 2011
L’une des questions qui m’a été, une fois de plus, souvent posée lors de mon récent séjour en Israël était celle-ci : êtes-vous juif ? J’ai du répondre une fois encore que non, je ne suis pas juif. Je ne suis pas même chrétien. Je me définis comme agnostique (combien de fois l’ai-je écrit ?). 
 
Il se trouve simplement que je connais l’histoire de la pensée et des cultures et l’histoire tout court, et que je sais ce que l’humanité doit au peuple juif et à la pensée juive. 
 
Il se trouve aussi que j’ai des valeurs éthiques qui proviennent directement du judaïsme et du christianisme.
 
Il se trouve, surtout, que, lorsque j’ai décidé de consacrer ma vie à la production et à la diffusion de connaissance, j’ai décidé de le faire honnêtement et scrupuleusement, en me jurant à moi-même que si je devais manquer à l’honnêteté et au scrupule, je deviendrais un imposteur. Et je me suis efforcé, quoi qu’il m’en coûte de ne jamais me conduire en imposteur et, dès lors, de ne pas adopter un discours à géométrie variable.
 
J’aurais fort bien pu ne jamais m’intéresser à l’antisémitisme si je n’avais été confronté à lui, si je n’avais rencontré des survivants d’Auschwitz, et si je n’avais pas découvert l’horreur absolue de la Shoah et les engrenages qui ont mené vers celle-ci. Depuis que je sais, combattre l’antisémitisme quel qu’il soit et où qu’il soit est devenu pour moi un impératif moral qui ne se discute pas.
 
J’aurais pu ne jamais m’intéresser à Israël si je n’avais découvert, d’abord, la haine envers Israël dans un camp palestinien de la banlieue de Beyrouth, si je n’avais constaté ensuite l’aveuglement volontaire de nombre d’ Européens sur cette haine, si je n’avais constaté les falsifications multiples de l’histoire du Proche-Orient, et si je n’en étais venu à connaître la réalité de ce qu’est Israël. 
 
C’est parce que j’ai connu le discours de haine envers Israël, l’aveuglement volontaire et les falsifications avant de connaître la réalité qu’on ne peut ni me mentir ni me duper : je connais l’envers du miroir, et toutes les roueries frelatées des propagandistes. Je n’ignore rien de l’idiotie qui imprègne les idiots utiles, et je n’ignore rien non plus des quêtes débiles des compagnons de route. Je regarde, au mieux, avec une commisération blasée ceux qui prétendent m’apprendre quelque chose que je ne saurais pas sur la « cause palestinienne » ou sur les « crimes israéliens ». Je pourrais leur dire : je suis passé par là, j’en suis revenu très vite, si vous êtes intelligents et honnêtes, vous en reviendrez aussi. Je dois dire que, malheureusement, nombre de ceux qui prétendent m’apprendre quelque chose ne sont pas intelligents et guère honnêtes : ce n’est pas toujours volontaire de leur part, je sais. Cela fait plus de trente ans que j’enseigne à l’université, et je m’efforce, jusqu’à un certain point, d’avoir la patience du pédagogue. 
C’est parce que je sais ce que je sais que je puis dire ceci, et ce sont des faits et des constats que je me dois de répéter sans cesse : 
 
-l’Irak, la Syrie, le Liban, la Jordanie, l’Arabie Saoudite sont des pays nés à la suite du démantèlement de l’empire ottoman, dans les années 1920. 
 
-le Mandat palestinien confié au Royaume-Uni était censé être le foyer national juif voulu par le sionisme, un mouvement de libération nationale tout aussi respectable que les autres mouvements de libération nationale, et reposant sur les mêmes principes. 
 
-une migration juive s’est faite vers le Mandat palestinien, une migration arabe s’est faite dans la même direction. Le Royaume-Uni, trahissant la lettre du Mandat palestinien a freiné la migration juive et favorisé la migration arabe. Plus grave encore : le Royaume-Uni a favorisé l’accès au poste de mufti de Jérusalem d’un islamiste antisémite, Amin Al Husseini, futur chantre de la « solution finale » à Berlin sous Hitler. 
 
-la Jordanie est un Etat arabe créé sur quatre vingt pour cent des terres du Mandat palestinien. 
 
-le plan de partage de 1947 était inique en ce qu’il revenait sur la lettre du Mandat palestinien et n’accordait plus au peuple juif que dix pour cent des terres du Mandat palestinien initial, mais les Juifs ont accepté ces dix pour cent et Israël est né. Le monde arabe a refusé le partage et cinq pays arabes ont déclaré aussitôt une guerre d’extermination à Israël.
 
-six cent mille arabes ont quitté le territoire d’Israël dans le contexte de la guerre. La plupart étaient des immigrants installés récemment sur le territoire d’Israël : ils sont devenus « réfugiés ». Ils n’ont pas été les seuls réfugiés dans un contexte de guerre et huit cent mille Juifs ont été chassés des pays arabes au même moment. Ces arabes sont les seuls « réfugiés » à l’être de père en fils depuis quatre générations, et ils sont « réfugiés » de père en fils depuis quatre générations parce que les pays arabes ont refusé de les intégrer et les ont pris en otage d’un conflit qu’ils ont voulu entretenir. 
 
-des guerres visant la destruction d’Israël ont été menées par le monde arabe jusqu’en 1973. Elles ont échoué. Israël a gagné des territoires contre ses agresseurs dans le cadre de guerres défensives.
 
-la Judée-Samarie et Gaza n’ont jamais été « territoires palestiniens », strictement jamais. 
 
-les Arabes de Gaza et de Judée-Samarie n’ont jamais été un « peuple palestinien » et n’ont été définis par ce terme qu’à partir du moment où la guerre contre Israël a été redéfinie comme une lutte de libération nationale par le KGB et les services de Nasser. Le « peuple palestinien » a été créé comme une arme de destruction massive contre Israël. 
 
-les dirigeants « palestiniens » de la génération Arafat Mahmoud Abbas sont des révolutionnaires professionnels formés sur un mode léniniste, les dirigeants du Hamas sont des révolutionnaires professionnels djihadistes formés à l’école des Frères musulmans. Les uns et les autres sont des totalitaires. Les uns et les autres sont, qui plus est, imprégnés d’idées antisémites qui imprègnent tous leurs propos. 
 
-les accords d’Oslo ont été dès le départ un marché de dupes par lequel des dirigeants de la gauche israélienne ont signé un contrat avec les totalitaires du clan Arafat, imaginant échanger des terres contre la paix. En réalité, ils ont échangé des terres contre la guerre et le terrorisme.
 
-la confrontation entre Israël et ses ennemis est une confrontation entre une démocratie et des incarnations du totalitarisme. Aucune confrontation de ce genre ne peut s’achever avec un traité de paix et avec des concessions mutuelles, car un totalitarisme par définition et par essence, veut tout. On peut vivre à côté d’un totalitarisme, sans se faire d’illusions, dans un statu quo provisoire de guerre froide. 
 
-la seule manière d’en finir avec un totalitarisme est de le vaincre et de le pousser à l’effondrement. Quand un totalitarisme est vaincu ou s’effondre, ceux qu’il menaçait se trouvent libérés, mais les populations que le totalitarisme enfermait se trouvent libérées aussi. 
 
Mon rôle tel que je le conçois est de rappeler ces faits et ces constats, et d’en tirer les conclusions qui s’imposent. 
 
Et je le dis une fois de plus : je n’ai pas à être juif pour combattre l’antisémitisme des dirigeants palestiniens, du Hamas et de l’Autorité palestinienne comme je combats l’antisémitisme ailleurs. J’ai seulement à avoir des valeurs éthiques. 
 
Je n’ai pas à être juif pour combattre toute falsification des faits, les roueries frelatées des propagandistes, l’idiotie qui imprègne les idiots utiles, et les quêtes débiles des compagnons de route. 
 
Je n’ai pas à être juif pour combattre et dénoncer le totalitarisme, pour énoncer des constats le concernant, et pour tirer les conclusions qui s’imposent. 
 
Celles-ci sont claires : le totalitarisme doit être vaincu ou poussé à l’effondrement. L’Autorité palestinienne et le Hamas devront tôt ou tard être éliminés, comme l’ont été avant eux le fascisme italien, le national-socialisme allemand, et le communisme soviétique. En attendant l’élimination, qui libèrera Israël et les populations arabes soumises au totalitarisme, ces entités peuvent au mieux être endiguées dans le cadre d’un statu quo provisoire. 
 
Tout le reste n’est que mensonges, illusions dangereuses, affabulations délétères. 
Et je n’ai que faire des mensonges, des illusions dangereuses, et des affabulations délétères. 
 
Mensonges, illusions et affabulations sont omniprésents dans l’air du temps en Europe, je sais. Cela montre à quel point l’Europe est malade et à quel degré, comme le disait Jean-François Revel, la connaissance semble y être devenue inutile. 
 
C’est pour que la connaissance vive encore que j’ai publié les deux livres que j’ai publié cette année. Que « Comment le peuple palestinien fut inventé » ait subi des déprédations injurieuses en librairie n’a, hélas, rien pour me surprendre. Qu’il ait été indisponible plus de trois jours sur les sites de vente en ligne, bien que ceux-ci aient disposé de copies du livres n’a rien eu non plus pour me surprendre. 
 
Je remercie l’ensemble de ceux qui l’ont acheté. Je les remercie une fois encore : pour la vérité, pour la liberté, pour Israël. 
 
Il faut rendre ce livre incontournable. Il faut le diffuser autour de soi. Il faut briser le mur du silence. Il en va de bien davantage que nous-mêmes.
 
Reproduction autorisée et vivement encouragée, avec la mention suivante et le lien ci dessous :
© Guy Millière pour www.Dreuz.info
 
PS : Newt Gingricht, candidat à l’élection présidentielle américaine présentement en tête des sondages a, voici deux jours, parlé de « peuple inventé » en évoquant les « Palestiniens ». Cela me semble utile d’être noté.

Inscrivez-vous gratuitement pour recevoir chaque jour notre newsletter dans votre boîte de réception

Si vous êtes chez Orange, Wanadoo, Free etc, ils bloquent notre newsletter. Prenez un compte chez Protonmail, qui protège votre anonymat

Dreuz ne spam pas ! Votre adresse email n'est ni vendue, louée ou confiée à quiconque. L'inscription est gratuite et ouverte à tous

En savoir plus sur Dreuz.info

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading