Publié par Guy Millière le 2 janvier 2012
Ai-je besoin de dire ici que j’aime les Etats-Unis ? Je ne pense pas. Je pense que j’écrirai un livre un jour qui sera tout entier consacré à l’amour que je porte aux Etats-Unis d’Amérique. Cet amour date d’il y a longtemps. 
 
Je n’oublie pas que sans les Etats-Unis, les Français parleraient allemand ou russe aujourd’hui. Je me rends toujours avec émotion sur les plages de Normandie, dans les cimetières où sont alignées les tombes surmontées de croix ou d’étoiles de David. Je sais que les Etats-Unis sont, selon la belle expression de mon ami Yves Roucaute, la « puissance de la liberté ». Je comprends tout le sens de l’expression d’Abraham Lincoln reprise par William Bennett pour en faire le titre d’un livre, The last best hope of mankind, le dernier meilleur espoir de l’humanité.
 
J’aime les Etats-Unis. C’est précisément pour cela que j’étais consterné le soir de l’élection de Barack Obama. Et Barack Obama, depuis, a amplement justifié ma consternation. En termes de politique intérieure, il a engagé la plus grande entreprise de destruction de tous les ressorts qui ont fait des Etats-Unis ce qu’ils sont. Il a porté l’endettement à des niveaux vertigineux. Il a détruit des emplois par centaines de milliers, conduit des entreprises à la faillite, placé des millions de gens en situation de dépendance, prolongé et accru la crise de l’immobilier, largement contribué à ce que les prix de l’énergie s’accroissent et à ce que la dépendance des Etats-Unis, qui auraient largement de quoi être autonomes sur ce plan, s’accentue. 
 
Il s’amuse maintenant à des petits jeux cyniques et à des manipulations sordides. Il a proposé voici trois mois une « loi pour l’emploi » qui visait à ne créer aucun poste de travail supplémentaire mais à endetter encore bien davantage le pays. Il vient de proposer de prolonger les baisses d’impôts votées sous Bush pour une période de deux mois. Les Républicains voulaient un an de prolongation au moins. Obama a insisté pour que ce soit deux mois. Il a fait un chantage au blocage du gouvernement et les Républicains, hélas, ont cédé. Il a, aussi, fait procéder à une modification du calcul du taux de chômage qui permet de dire que ce taux a baissé alors que le nombre de personnes effectivement sans emploi a, lui, augmenté. De qui se moque-t-il ? De ceux qui publient les chiffres et qui disent que le « chômage a baissé », bien sûr. Mais puisqu’ils acceptent qu’on se moque d’eux… 
 
En termes de politique étrangère, est-il besoin de tracer une esquisse ? La déstabilisation de l’économie américaine a accéléré la débâcle européenne et contribué à ce que se dessine une débâcle économique en Chine aussi (j’y reviendrai), ce tout en abandonnant l’Asie orientale au militarisme chinois. Le morceau de choix est néanmoins le Proche-Orient où l’Iran s’est rapproché de l’arme atomique et de la guerre, où l’Irak sans troupes américaines glisse vers la guerre civile, où la Syrie glisse vers le chaos, où la Turquie est elle-même au bord de l’accident économique tout en continuant à dériver vers l’islam radical et où l’Egypte est en plein effondrement. La Libye ? Elle est aux mains des Frères musulmans et, pour le secteur militaire, entre celles de gens d’al Qaida. 
 
Obama ne parle pas d’islamistes modérés, ce qui le distingue d’Alain Juppé, le clown blanc du Quai d’Orsay : il ne parle pas d’islamistes du tout. Hillary Clinton, la voix de son maître, elle, reçoit les dirigeants de l’Organisation de la Conférence Islamique à Washington avec tous les honneurs dus à leur rang pour envisager des lois punissant le « blasphème », ce qui contredirait le Premier amendement à la Constitution. De qui se moque-t-on ? De ceux qui disent encore qu’Obama est un ami d’Israël. Et parmi eux, il y a des juifs américains, hélas. 
 
J’aime les Etats-Unis. C’est pour cela que je souhaite très vivement que 2012 soit l’année où Barack Obama sera renvoyé vers Chicago, vers Hawaii, vers la planète mars, enfin n’importe où, pourvu qu’il ne soit plus à la Maison Blanche et pourvu qu’il cesse de nuire. 
 
Les lignes de sa campagne pour 2012 sont tracées : la population américaine souffre, dira-t-il, tout particulièrement les classes moyennes. La faute à qui ? Aux milliardaires, bien sûr ! A Wall Street. Aux Républicains. Aux tea parties. Autre thème : le monde est en pleine turbulence. La faute à qui ? Au tsunami au Japon, aux milliardaires encore. Aux Républicains. A Wall Street. Aux tea parties. Y avait-il un pilote dans l’avion depuis janvier 2009 ? qui oserait poser cette question ? 
 
Non seulement la campagne d’Obama sera mensongère, mais elle sera sale, tous les commentateurs le prévoient, et les risques de fraude seront bien réels (autre sujet sur lequel je reviendrai). 
 
Dans de pareilles conditions, je dirai que celui qui sera le candidat républicain m’importe relativement peu pourvu que ce soit quelqu’un qui parvienne à éjecter Obama de son fauteuil. 
 
Je fais une seule exception à cette règle : Ron Paul, qui est le seul candidat à proposer une politique étrangère pire que celle pratiquée par Obama, ce qui n’est pas une mince prouesse. Mais je soupçonne Ron Paul d’être un peu dérangé mentalement… 
 
J’aurais une préférence pour Newt Gingrich. Je connais tous ses défauts et toutes ses erreurs. Mais je sais aussi qu’il a le soutien des fondateurs de la supply side economics, au premier rang desquels le grand Arthur Laffer. Je sais ce qu’il a accompli, contre vents et marées, au temps où il était Speaker of the House, au milieu des années 1990. Je sais qu’il bénéficie du soutien d’un homme que j’estime profondément, et que je tiens pour le plus grand penseur américain vivant, Thomas Sowell. Je sais qu’il est, en politique étrangère, sur une ligne néo-conservatrice claire et nette, et qu’il est de taille à reconduire le budget vers l’équilibre, tout en allant vers la flat tax, un impôt proportionnel. Je pense qu’il y a du Winston Churchill en Newt Gingrich et qu’en période de tempête il faudrait aux Etats-Unis un Winston Churchill. 
 
J’aurais une préférence pour Newt Gingrich, mais j’accepterai tout à fait Mitt Romney. Son discours est souvent plus prudent que celui de Newt Gingrich. Il n’est pas de la trempe d’un Winston Churchill, mais il pourrait faire un bon Président. Le clan Obama lui reprochera sa religion, son passé de type Wall Street, et que sais-je encore, ce sera une campagne sordide et au couteau de cuisine, mais Mitt Romney est bien préparé. Il a une équipe solide. Il semble susceptible d’attirer les indécis et les « modérés ». S’il conduit Obama à la défaite, il aura ma gratitude et celle de millions de gens sur la terre. 
 
Si les deux Chambres du Congrès passent aux mains des Républicains, ce sera presque parfait. Si des gens de la trempe de la nouvelle génération conservatrice, Allen West, Marco Rubio, Bobby Jindall, occupent des positions de responsabilité, cela s’approchera encore davantage de la perfection. 
 
Les caucus de l’Iowa ont lieu ce mardi. Je commenterai les résultats ici dans les jours qui viennent. Je doute qu’il change la donne telle qu’elle semble être aujourd’hui. Romney devrait arriver en tête. Suivi de Paul. Suivi lui-même de Gingrich qui, au cours des quinze derniers jours, a reçu des tonnes de publicité négative en plein visage de la part de Romney et de Paul. Rick Santorum, qui n’a, je pense, aucune chance d’aller beaucoup plus loin se placera assez bien, sans doute. Peut-être se placera-t-il devant Gingrich en raison de la publicité négative susdite. Rick Perry a de l’argent, et s’il ne sera pas le candidat, restera dans la compétition, et entend compter. 
 
Le processus ne fait que commencer.
 
Reproduction autorisée, et même vivement encouragée, avec la mention suivante et impérativement le lien html ci dessous : 
© Guy Millière pour www.Dreuz.info

Inscrivez-vous gratuitement pour recevoir chaque jour notre newsletter dans votre boîte de réception

Si vous êtes chez Orange, Wanadoo, Free etc, ils bloquent notre newsletter. Prenez un compte chez Protonmail, qui protège votre anonymat

Dreuz ne spam pas ! Votre adresse email n'est ni vendue, louée ou confiée à quiconque. L'inscription est gratuite et ouverte à tous

En savoir plus sur Dreuz.info

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading