Michel Garroté – A propos de la très lamentable campagne présidentielle française, John Vinocur, dans le New York Times, écrit, avec déception et compassion (extraits) : « A moins de cent jours du premier tour de l’élection présidentielle, les candidats se contentent d’esquisser diverses variations possibles autour du confortable quotidien des Français, se contentant de rafistoler ou simplement de passer une nouvelle couche de peinture sur des aspects bien connus et peu risqués de la vie publique. Cette situation a quelque chose de surréaliste. Ni Nicolas Sarkozy, ni François Hollande, son rival socialiste et candidat présumé insipide, ne parlent de douloureux changements en perspective. La nécessité de ces changements ne fait pourtant aucun doute. En 2012, la France est un pays où le taux de chômage atteint 9,8%, la récession est imminente et la note AAA+ n’est plus qu’un souvenir. Toutes les réussites et le caractère unique de la France ne suffisent plus à cacher un sentiment de déclin et de perte d’identité ».
John Vinocur : « Alors que le pays semble confronté à un choix existentiel, les candidats à l’élection présidentielle répliquent par des demi-mesures et des calculs ‘petits bras’, hésitant encore quand ils devraient s’engager pleinement. Leurs programmes se contentent d’égrener des généralités et de grandes idées isolées plutôt que de proposer une refonte cohérente à l’échelle nationale. En rejetant toute idée de changement structurel, les deux finalistes probables renforcent l’idée qu’en France toute réforme du système est perçue comme une menace parce que presque tout le monde a intérêt à préserver le statu quo du rôle de l’Etat. La question de la réforme du marché du travail est ainsi la grande absente de cette campagne. A contrecourant d’une décennie où les pays d’Europe du Nord et l’Allemagne s’efforçaient de créer des cadres plus flexibles pour les employeurs et les salariés, le gouvernement socialiste a instauré la semaine des 35 heures en 2000. Aucun pays n’a suivi l’exemple français mais cette loi, qui décourage en réalité le recrutement, est considérée comme un grand progrès ».
John Vinocur : « Et Nicolas Sarkozy n’a jamais tenté de toucher à ce symbole. Enfin, pour ce qui est de la place de la France dans le monde et du rôle de l’Europe comme caisse de résonance de Paris – un argument récurrent en période de campagne –, la crise de la dette rend pour le moins improbable toute perspective d’un monde multipolaire avec l’Europe parmi ses principaux piliers. Les dirigeants français n’en démordent pourtant pas et ne s’intéressent à aucune alternative raisonnable, comme une aire commerciale transatlantique capable de faire contrepoids à la Chine. En évitant tout engagement clair, François Hollande croit pouvoir parer les risques spécifiques menaçant de réduire son avance dans les sondages. Pendant ce temps, le président sortant s’efforce d’apparaître aux yeux des Français comme un protecteur combatif et charismatique, plutôt que comme un dirigeant prescrivant des réformes nécessaires. La France, pays d’ordinaire si créatif et si audacieux, ne propose aujourd’hui rien de neuf ou de prometteur et s’apprête à choisir son nouveau président à reculons », conclut John Vinocur.
Si j’ai bien lu l’analyse de John Vinocur, Sarkozy « s’efforce d’apparaître aux yeux des Français comme un protecteur combatif et charismatique ». Personnellement, je ne trouve Sarkozy ni combatif, ni charismatique. Prétentieux et arrogant, oui. Narcissique et autiste, oui. Incapable de communiquer dans le vrai sens du terme, oui. Combatif, non. Charismatique, non, vraiment pas. Cela dit, John Vinocur n’a pas écrit que Sarkozy est combatif et charismatique. Il a seulement écrit que Sarkozy « s’efforce d’apparaître aux yeux des Français comme un protecteur combatif et charismatique ». John Vinocur ajoute que « La France s’apprête à choisir son nouveau président à reculons » sans d’ailleurs nous préciser de qui il parle. Cela me fait terriblement penser à un Costa-Concordia avec plus de 60 millions de passagers, clandestins inclus. Entre les commandants qui partent quand ils doivent rester et ceux qui restent alors qu’ils devraient dégager, l’on va, en effet, « choisir » son nouveau président à reculons, sans gilet de sauvetage, les yeux fermés, les pieds dans la merde.
Michel Garroté
Il semblerait que la critique de Vinocur soit un peu ironique car il se passe la même chose aux USA : dette abyssale , chomage au plus haut , incertitude de l’avenir etc…qu’en France et en plus , eux ont des candidats repiblicains qui se battent (en parole) de façon sauvage . J’ai l’impression qu’ils n’ont rien à nous envier . Qu’en pensez-vous M. Garotté ?
ironique dîtes-vous je dirais idiote, car vous avez entièrement raison : la situation us est encore plus mauvaise que la notre sur tous les plans et ce n’est pas le fait de travailler plus que 35 heures qui les a protégé. faire une fixation sur les 35 heures (qui n’étaient pas une bonne idée au moment où cela a été imposée) est tout simplement une aberration destinée à masquer la réalité en culpabilisant les salariés. en effet j’aimerais que tous les experts m’expliquent en quoi travailler plus de 35 heures (au même salaire je suppose) règlerait les problèmes. faire baisser le coût du travail qu’ils disent mais quand vous faîte face à une concurrence de pays où le salaire minimum (quand il existe)est plus de dix fois moindre. vous pouvez supprimer toutes les charges et toutes les taxes sur les salaires vous n’y arriverez pas, un des repreneurs de lejaby l’a très bien dit : la fabrication du même article lui coûtera environ 8 € de l’heure en tunisie contre 14 en france et encore il n’a pas été voir ailleurs, au bengla desh par ex..les experts et politiques citent toujours en exemple l’allemagne dont le cou^t du travail serait moins cher que chez nous mais les comptes sont tellement alambiqués qu’en définitive ils sont identiques. la seule différence l’allemagne a conservé une industrie puissante et neuve car nettement modernisée après la seconde guerre. la france a elle abandonnée son industrie et son agriculture. cela dit je pense que vu l’état de leur opposition obama et sarkozy seront réélus.
Cadrage utile pour lecteurs :
1) John Vinocur, né en 1940 à New York, est un journaliste américain et un éditorialiste de l’International Herald Tribune. Il en est le correspondant à Paris. Il est membre de Bilderberg. (Wiki)
2) Selon l’historienne Chloé Maurel, le groupe Bilderberg, créé dans le contexte de la guerre froide pour renforcer la coopération entre les États-Unis et leurs partenaires d’Europe occidentale, dont les réunions et décisions sont très confidentielles et ne sont absolument pas médiatisées, prend des décisions politiques et économiques importantes, dans l’opacité et sans aucun contrôle démocratique. (Wiki)
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Ceci étant posé, si M. Vinocur s’empressait de nuancer notre contexte culturel FR assez tortueux, plutôt que de vouloir se poser tel un juge suprême envers la présidence? Plaquer ses convictions sur la sphère française est désopilant si ce n’était aussi grave de flinguer un processus aussi vital que la présidentielle.
Puis – M Garroté – au lieu de nous afficher de manière répétitive le fait que vous détestez N. Sarkozy, j’aimerais que vous vous positionniez personnellement quant à votre “choix du candidat idéal” (ce que vous je requérais de faire dernièrement, mais vous l’esquivâtes ;-( …
Chacune de vos interventions sur ce blog est un jeu de massacre répétitif, sans nuance aucune. OK, ce blog est le vôtre, mais il s’y trouve heureusement des gens jugeant les situations et personnes “autrement”.
Vous auriez intérêt à suivre comme je m’y efforce le Cdansl’air sur La5. Ce soir encore il s’y trouva quelques échanges ouvert, certainement pas émis dans la préconception!
Vous n’allez tout de même pas reprocher à Michel de dire qu’aucun candidat n’est valable quand c’est le cas…
Perso, je n’ai pas l’impression que Michel déteste fondamentalement Sarko. Je crois que Michel déteste le gaspillage que Sarko a fait de l’immense chance qu’il lui a été donnée en 2007 de changer la donne.
JAMAIS la France n’a été dans une telle impasse. Et il devrait se taire ou voir forcément un sauveur?
Peut-être ne s’est il pas encore manifesté et peut-être n’y en aura t’il pas. Ce n’est pas une raison pour nier les faits aujourd’hui.
J’ai un peu la même impression que Simon. Peut-être Vinocur n’analyse t’il pas seulement la politique française mais parle t’il aussi du désastre électoral qui se dessine de façon de plus en plus clair aux USA. Quel que soit le bord politique, quelque chose a changé.
Les débats d’idées n’existent pratiquement plus ou n’ont que peu d’influence et l’idéologie triomphante oppose deux hommes qui n’ont pas la carrure de l’emploi (pour parler par euphémisme) brigué.
Je crains que le camp républicain soit vraiment mort.
Pour ce qui est de la France, Michel a parfaitement raison.
Les français s’apprêtent à se jeter dans un train à très grande vitesse bourré d’explosifs se dirigeant sans frein vers un mur indestructible -la réalité-. Le cheminot-président ne peut qu’accélérer le train et rassurer les passagers, pas le ralentir ou lui faire changer de voie.
Bye bye France
Sarko a tous les défauts. Mais il reste le seul à tenter quelques pas “dans la bonne direction”.
Il nous a trahi en ne sortant pas le karcher. Mais il a dabs son gouvernement quelques ministres qui disent tout haut qu’il faut modifier les lois sur l’immigration.
Il est sous l’influence des Carla et a trop caressé les socialistes dans le sens du poil en les faisant entrer au gouvernement, mais il s’oppose aux syndicats et réquisitionne en cas de grèves.
Il parle d’écologie et de développement durable mais sans brader notre industrie nucléaire.
Il parle de la protection-sociale-que-tout-le-monde-nos-envie mais à démantelé les 35 heures et la retraite à 58 ans.
Il a supprimé le bouclier fiscal et veut faire payer les riches mais il est le premier président à réduire le nombre de fonctionnaires et à tenter de réduire les dépenses de l’état, à vouloir tenir un budget et à inscrire la règle d’or dans la constitution.
Sarko est hélas bling-bling, il n’a pas tenu ses promesses de campagne et ne fait que la moitié de ce qu’il dit, il est parfois vulgaire, maladroit ou arrogant, il est petit et un peu ridicule quand il s’agite, mais il est encore la seule alternative économiquement parlant sur l’échiquier de la politique française.
Passer son temps jour après jour à l’éreinter est au bout des diatribes faire le lit du camp des hypocrites PS, ennemis d’Israël pour mieux flatter les diversitaires, ceux qui veulent résoudre la crise de la dette par l’accroissement des dépenses de l’état, c’est hurler avec les indignés Hesseliens, mélenchonesques, jolyatres, les indignés rougeâtres, verdâtres, rosâtres et brunâtres qui veulent la destruction de notre société libre pour mieux expier notre péché d’être blanc, de culture greco-latine, de valeurs judéo-chrétiennes et de libre marché.
Je ne fais pas l’apologie d’une quelconque auto-censure qui ne serait qu’une facette d’une manipulation mais il faut cesser de s’en prendre à la personne et analyser calmement les décisions prises et l’action du gouvernement. Il faut analyser les programmes des candidats. Je n’ai jamais lu rien de tel depuis belle lurette. Excepté peut-être concernant le programme du FN. Serait-ce que ce parti est le seul a en avoir un ?
“Sarko a tous les défauts. Mais il reste le seul à tenter quelques pas « dans la bonne direction ».”
Non il na pas tous les défauts, et non, il ne tente pas quelque chose dans la bonne direction, il tente de se faire élire. Il avait cinq ans pour tenter quelque chose dans la bonne direction.
C’est vrai que l’on ne tente pas seulement des réformes ou plutôt réformettes quand on sent son siège menacé à une année des élections. Mais Il reste tout de même le moins pire des candidats potentiels à la présidentielle.
D.J
@ journalistes Garroté et Grumberg (et qq commentateurs légers?):
CRITIQUER à-la-française constitue certes un métier astreignant.
Le mien combine fort heureusement la proximité étroite avec l’art (difficile) de percevoir-tracer-animer-diriger, tant en entreprises internationales qu’en des milieux publics diversifiés (ou en contact avec eux, dont celui notre grande malade U.E.).
Je ne sais si nombreux sont les journalistes “experts en critique” qui réalisent avec un recul suffisant l’extrême complexité d’action professionnelle des politiques placés au-dessus de la mêlée? Nous savons ceux-ci placés dans notre contexte de vie moderne, trépidante en chaque seconde, placés face à des interlocuteurs “intéressés”, des manipulateurs-menteurs, interlocuteurs souvent peu rationnels et volontiers versatiles, à l’image de l’opinion publique d’arrière-plan…
Pour avoir débattu et polémiqué avec plusieurs “grands”, j’ai la modestie de les juger avec des nuances. N.Sarkozy est-il différent de tous ses collatéraux ou de la moyenne de “son peuple”? Certes non, il mêle une intelligence rapide, mêlée d’intuition, y ajoute de grandes qualités et d’inévitables défauts **d’orgueil et impulsivité** comme l’ont démontré TOUS ceux gavés par le pouvoir. Ceci quels que soient les dogmes ou les doctrines sur lesquels ils ont bâti leur ascension. Acceptons en chacun d’eux une dose d’émotionnel et des pulsions?
Quelles seraient – comparativement – vos aptitudes et réactions, en tant que gens influents sur l’opinion publique? Bon je n’exigerai pas de vous la modestie. :o)
TOUS les dirigeants sont confrontés avec une complexité de situations géopolitique et d’incohérents mouvements endogènes. Les deux facteurs combinés à la folle instantanéité des transmissions d’info font parfois basculer les jugements/actions vers un mode de réactivité qui devient préjudiciable à la “gouvernance aux longs cours”. Le comprenez-vous et l’acceptez-vous au moins en partie? Ou se situent par contraste vos personnages exemplaires en ces matières?
Faut-il attribuer ces distorsions uniquement à la personnalité ciblée? NON. Combinez le contexte, le système et ses pesanteurs (pas uniquement ceux français avec nos acteurs “nombrilissimes”, mais bien ceux internationaux entremêlés). Saupoudrez-les de situations historiques jamais résolues. Ajoutez-y l’extrême irrationnel des foules ici et de là-bas? Puis assaisonnez le tout de deux crises gigantesques dans leurs effets mondialisés. Quelle bouillabaisse!
Vous – M.C. et JP.G. et nombreux collègues PROs – vous sentiriez-vous à même de dominer la situation avec une vue hélicoptère de tout et tous ceux qui se tirent dans les pattes?
Acceptons donc avec un brin d’humilité que le métier de gouvernant est plus simple à critiquer qu’à l’exercer pour la grande satisfaction de 500.000.000 de gens à la pensée en forme de mosaïque ? Evidemment pas tous hexagonaux et fortement multiculturels, vous ne cessez de le constater sur vos innombrables articles, souvent avec pertinence…
L’un a perdu une triple buse ( le commandant du navire ) et l’autre le triple A. A mon avis l’analogie se tient.
D.J
J’apprécie énormément DREUZ et d’ailleurs, à ce titre, je me permets de vous critiquer sur le plan stylisitque : en effet, un certain nombre de vos rédacteurs, dont vous, Michel Garotté, avez tendance à abuser des répétitions. Je trouve cela désagréable à lire. Je comprends bien qu’il s’agit d’exprimer un agacement enfantin face à certaines réalités. J’iamerais, comme vous, que si les personnes incriminées à chacune de ces occasions vous eussent lu, elles eussent reçu comme des coups de marteau jaune et rose pouicpouic sur la tête, et que par ce fait magique leur rétine eussent fait quelques tours giratoires, dans un sens puis dans l’autre, entraînant avec eux quelques neurones et sytèmes psychiques rattachés, et qu’à la fin de ce petit tour de manège, soit à la fin de vos articles, ils prononcent joyeusement, bêtement, et simplement la phrase suivante “ah mais quel con j’étais!” en se tapant le front avec la paume..
J’avoue être sceptique que les personnes à qui cette figure de style semble s’adresser enfourchent le cheval bleu à pois de votre manège enchanté…
En attendant, moi qui ne me promène jamais sans mon cheval bleu à poix, je vous avoue que je ne me sens pas plus amusé qu’un forain face au spectacle de son manège vieillissant lorsque les bons clients refusent d’y rentrer…. question de regard, donc, bien sûr… et bien sûr, vous avez toute ma sympathie.
Mais, je me permets de faire remarquer qu’à la lecture, c’est parfois un peu usant; songez à ceux qui arrivent au manège en girafe et qui ne peuvent donc embarquer pour les trois petits tours si généreusement offerts par la maison…
Bien entendu, il ne s’agit là que d’un détail et dans tous les cas, je souhaite un succès toujours plus grand à DREUZ, avec de nouveaux manèges toujours plus surprenants, à faire pâlir d’envie le Parc Astérix et même Mickey!