Publié par Jean-Patrick Grumberg le 26 février 2012
Carla Bruni après le Karcher
 
Un imbibé cocu et inculte s’était moqué, dans une chanson de son cru (11°), de cette grande dame dure et efficace : Margaret Thatcher. Il ne digérait pas qu’elle sortit son pays de la mouise. Beaucoup ne le lui ont pas pardonné.
 
Stéphane Denis, en posant dans Valeurs Actuelles la question "Et s'il manquait une Thatcher à la France ?", tourne les projecteurs sur des candidats dont aucun n’est porteur de solutions. Tous, sans exception vont plomber la France. 
 
Extraits.
 
"Pourquoi Sarkozy n’a-t-il pas été le Thatcher français ? Ses partisans en rêvaient et en rêvent encore s’il était reconduit. Sitôt élu, le président a pourtant tourné le dos au modèle de la Dame de fer (note de JPG : en a-t-il jamais eu la carrure ?)
 
Les années ont passé mais c’est un tropisme chez nous : quand tout va mal et dès qu’on parle d’efforts, de sacrifice et de rigueur, on ressort le cigare de Winston Churchill ou le sac à main de la Dame de fer (JPG : nous avons notre diner au Fouquet’s). La peine, le sang, la sueur et les larmes appartiennent ainsi au registre des comparaisons que les partisans du président sortant aimeraient bien voir mises en avant (JPG : surtout pour les autres) à trois mois de la présidentielle, dans une sorte de va-tout sur le thème du courage, de la constance et du caractère dont serait dépourvu son rival socialiste (JPG : c’est vrai que la constance et le courage de Sarkozy resteront dans les annales).
 
Eh bien, il y a cinq ans, beaucoup répondaient oui. Il existait de vives similitudes entre le Français et la Britannique (JPG : la mise en plis ?). Tous deux accédaient au pouvoir au terme de longues périodes d’affaiblissement de leur pays et d’inaction des dirigeants (JPG : les Français aiment bien ce Président Chirac qui su faire oublier qu’il existât) ; ils incarnaient, chacun dans son parti, le renouveau et la rupture ; l’un et l’autre s’en étaient rendus maîtres par l’obstination et le coup de force, Margaret Thatcher en se présentant contre Edward Heath à la tête du Parti conservateur et Nicolas Sarkozy en arrachant l’UMP à Jacques Chirac.
 
Lorsqu’ils s’adressaient au public, leur technique était la même : des mots simples, de bonnes émissions de télévision et l’art de rompre pour mieux contre-attaquer.
 
Bien que près de trente ans séparassent leurs arrivées au pouvoir, leur vision était identique (JPG : vraiment ?) et leurs objectifs communs (JPG : Sarkozy est parti de nulle part. Il est arrivé nulle part, mais tout seul : je préfère l’imaginer sans objectif, son naufrage est moins humiliant). Mettre fin au déclin (JPG : raté), renouer avec l’activité (JPG : raté), promouvoir l’initiative (JPG : raté), récompenser le mérite (JPG : raté) et valoriser le travail (JPG : raté), tous les éléments de la révolution conservatrice de Ronald Reagan étaient au rendez-vous (JPG : rendez-vous ? Avec qui ? Avec des Français, désolé de cette juste critique, qui ne comprennent du capitalisme qu’une chose, c'est qu'il est sauvage, et du libéralisme, que c’est un mal pire que leur choléra économique ?).
 
Nicolas Sarkozy, à l’instar de Margaret Thatcher, avait étudié le comportement de son prédécesseur (JPG : entre l’escargot et la girafe), réfléchi aux erreurs commises (JPG : là je doute), à ce qui n’avait pas marché et toute sa personne comme tout son discours se présentait comme une réaction mûrement réfléchie (JPG : je doute encore), une audace calculée (JPG : ?) et qui ne laisserait rien au hasard (JPG : passé par un poste de Ministre, il connaissait les blocages de la haute administration, et il ne bénéficie pas du bénéfice du doute). Ses partisans n’en doutaient pas : l’homme qui traitait Chirac de « roi fainéant » serait celui du programme auquel ils avaient travaillé avec enthousiasme (JPG : le roi des excités juge t-il son action à l’air déplacé ?).
 
Leur surprise fut donc vive lorsqu’ils le virent finasser avec les mesures les plus spectaculaires et les plus attendues, comme la suppression des 35 heures et celle de l’ISF (JPG : la vraie surprise, c’est que certaines croient en 2012 à ses promesses de 2007. Dans un environnement politique adulte, cela le disqualifierait. Mais aussi vite, on se souvient de la ruine par François Hollande de la Corrèze, ruine qu’il ne saura pas faire autrement qu’étendre à la France, et de l’absence totale d'expérience de Marine Le Pen, en pleine tempête).
 
Margaret Thatcher avait prévenu qu’il faudrait « cinq ans plus cinq ans » pour venir à bout du plan des conservateurs, mais elle avait attaqué sans attendre où elle le pouvait : les dépenses de l’État (JPG : Sarkozy a lui aussi attaqué les dépenses de l’Etat, mais dans l’autre sens) passées sous les 50 % du PIB dès la première loi de finances et une baisse des impôts sur le revenu avait été compensée par une hausse de la TVA. La libéralisation du marché du travail allait suivre (JPG : elle devrait arriver en France : elle est en discussion depuis trente ans. Encore trente ans, et la discussion devrait déboucher sur une recommandation, qui sera mise en discussion). Nicolas Sarkozy, au contraire, a adopté la même politique budgétaire que son prédécesseur (JPG : le nœud du problème) – le report à des jours meilleurs de la réduction des déficits publics (JPG : qui n’est au programme d’aucun candidat) – et abandonné l’idée d’une forte augmentation de la TVA destinée à remplir les caisses tout en abaissant le coût du travail (JPG : cela risquerait de faire baisser le chômage – dieu nous en protège). Les 35 heures sont restées le régime général malgré des accommodements complexes et l’ISF, assorti puis délesté du bouclier fiscal, a survécu. Le code du travail est toujours le même, rigide et statufié (JPG : et le prédateur de l’innovation et de l'envie d'entreprendre).
 
Margaret Thatcher avait choisi d’avancer un sujet après l’autre après avoir rempli son panier de munitions – son affrontement mortel de deux ans avec les syndicats intervint après une préparation intense dont ils furent systématiquement écartés, bien qu’ils représentassent 50 % des Britanniques et 97 % du personnel des entreprises publiques; Nicolas Sarkozy s’est engagé ostensiblement dans une languissante entreprise de séduction de la CGT et la CFDT, qui, avec les autres centrales, représentent moins de 8 % des Français (JPG : le mal va plus loin. Dénoncées par la cour des comptes, les magouilles des syndicats continuent à bénéficier du regard bienveillant de la justice, pour des fait qui envoient de nombreux patrons en prison).
 
L’impression générale, dès 2008, fut que le président, en bon avocat, entreprenait beaucoup mais n’allait jamais au bout (JPG : un bon avocat gagne ses combats. Un mauvais avocat remue du vent, fait de l’esbroufe, et envoie sa note d’honoraires). Sur le logement (JPG : supprimer la protection des locataires pour la donner aux propriétaires), la fiscalité (JPG : réformer sans attaquer les gaspillages ?), l’éducation (JPG : démanteler l’Education nationale), la justice (JPG : le syndicat de la magistrature…), le travail (JPG : les patrons sont punis d’employer des salariés), il a reculé aux premières difficultés, engrangeant ce qui était passé de la réforme sans s’acharner à la faire passer tout entière. Parfois, c’était quelque chose, parfois, c’était bien peu. Ainsi celle des retraites : au lieu de repousser l’âge de départ à 67 ans, comme le souhaitaient sa majorité et son gouvernement, il a composé, n’osant de surcroît toucher aux régimes spéciaux (JPG : toucher aux privilèges des grands corps d’Etat ? Les députés ont refusé en bloc de réduire leurs frais de restaurant de 10%). On pourrait dire qu’à chaque fois, il s’est accommodé de la réalité (JPG : disons qu’il a regardé la réalité à l’envers), vantant toujours davantage ses résultats, au point que l’on a fini par ne plus très bien discerner le vrai du faux dans le bilan du jour.
 
Ce fut sensible en politique étrangère, où il a remporté des succès, mais souvent jonglé avec l’interprétation des faits. Autant la Britannique était adepte d’un simple libre-échange, autant le Français a été difficile à suivre entre le promoteur de l’alliance avec Londres et le zélateur de l’exemple allemand, le défenseur de l’euro à Rome et celui qui refuse le fédéralisme à Bruxelles. Certes, ils ont tous deux gagné une guerre, elle aux Malouines, lui en Libye ; mais on peut remarquer que les unes sont restées britanniques quand l’autre est devenue islamiste (JPG : la joie de son bras cassé de Ministre des affaires étrangères).
 
Qu’on l’aime ou qu’on la haïsse, et Dieu sait qu’elle fut détestée, Mme Thatcher a toujours été approuvée et désapprouvée en raison de sa politique, non de son comportement (note de JPG : tandis que le comportement de Sark a toujours été bien plus visible que sa politique)
 
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© Jean-Patrick Grumberg pour www.Dreuz.info et source citée.
 
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