Publié par Jean-Patrick Grumberg le 9 mars 2012
 
Sur France 2, Bayrou a détaillé ses mesures pour réaliser 100 milliards d’économies, explique le Parisien de ce matin.
 
Réjouis, je me suis empressé d’aller lire ce que le centriste, réputé pour sa modération, allait proposer.
 
Je suis passé de la réjouissance au désenchantement. Oh, pas pour ce qu’il a dit – qui n’est qu’une variante de ce que proposent les autres candidats – non, mais parce que je constate une fois de plus à quel point la France marche la tête à l’envers dans sa quête de sortie de crise, et comment il est naturel, vu le niveau du débat public, d’inverser le sens des mots dans l’indifférence – ou l’inculture devrais-je dire, générale.
 
Car voici ce que François Bayrou appelle ses mesures d’« économies » :
 
1 – suppression de « la défiscalisation des heures supplémentaires », instaurée en 2007 à l'initiative de Nicolas Sarkozy. « La défiscalisation des heures supplémentaires, c'est le fait que le revenu qui vient des heures supplémentaires est exonéré d'impôt », a-t-il dit.
 
2- suppression de la niche fiscale Copé, qui exonère d'impôt les plus-values réalisées par une entreprise lors de la vente d'une filiale.
 
3- réduction « d’une niche très peu identifiée », la déductibilité des emprunts en cas de LBO (leverage buy out, rachat d'une entreprise à crédit par l'endettement).
 
4- « un rabot » de 15% sur l'ensemble des autres niches fiscales.
 
Les lecteurs de Dreuz ont compris : faire des économies, pour Bayrou (mais hélas également pour Sarkozy, Mélenchon, Marine Le Pen et surtout pour Hollande), consiste à plonger la main de l’Etat un peu plus profond dans les poches des – déjà très saignés – contribuables. 
 
Cela ne veut surtout pas dire – Dieu les en garde – réduire les dépenses de l’Etat et l’endettement.
 
Puisque le mot démocratie est partout prononcé comme une litanie dans la bouche de mort-vivants, la démocratie la vraie consiste à demander aux Français s’ils veulent payer plus d’impôts, où s’ils veulent en payer moins. 
 
La démocratie consiste ensuite d’adapter la voilure de l’Etat, c’est à dire les privilèges et la taille de cette caste dirigeante incontrôlée, pour obéir aux ordres des Français. Aujourd’hui, je constate que ce sont les Français qui obéissent aux ordres de la caste.
 
Triste destin que celui d’un pays qui tue lentement son capital créatif, qui réduit le niveau de vie des Français pour maintenir le train de vie de l’Etat et le goût de la dépense de ses élus. Jusqu’à où ?
 
Reproduction autorisée, et même vivement encouragée, avec la mention suivante et impérativement le lien html ci dessous : 
© Jean-Patrick Grumberg pour www.Dreuz.info
 
http://www.leparisien.fr/bayrou-presente-le-detail-des-economies-qu-il-prone-pour-reduire-la-dette

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