La pauvreté extrême est une chose terrible dont l’idée fait mal.
Mais tous les pauvres ne sont pas victimes de la société. Certains sont victimes d’eux-mêmes, et c’est l’objet de cet article, inspiré d’un blog québécois (1).
1- les drogués, les alcooliques et les fêtards.
« Le toxicomane utilise tout son argent, et celui des autres, pour acheter de la drogue. Il crée donc les conditions systématiques de sa pauvreté.
Au delà du cas extrême de la toxicomanie, « les gens (qui se droguent) mais ne sont pas toxicomanes se tirent dans le pied. La drogue les rend incapable de raisonner correctement, ce qui augmente leur risque de prendre des décisions contraire à leurs intérêts économiques. »
« Exemple. Drogué, les chances sont fortes qu'on ne porte pas de préservatif (lors de rapports sexuels). Donc risque de grossesse, ou de maladie qui peut nuire à notre situation financière. »
« Exemple : on peut se faire arrêter par la police pour conduite (sous alcool ou sous drogue). Le coût est très élevé », sans parler des risques de provoquer un accident.
« On peut faire des choses qu'on n'aurait jamais faites (sans la drogue ou l’alcool) : casser des biens publics, se battre, et d’autres actes répréhensibles. Sans parler des lendemains où l’on décide de ne pas aller travailler. Bref, la drogue et l'alcoolisme nous empêchent de prendre les bonnes décisions, et lorsqu'on n'est pas capable de prendre les bonnes décisions, ça nous coûte de l'argent. »
2. Désintégration de la famille
« Le meilleur moyen de se préserver de la pauvreté, c'est de se marier. Les recherches sont claires là-dessus. Les chances d'être pauvre *chroniquement* dans une union *stable* (et voilà pourquoi je parle de mariage) sont très faibles.
Le meilleur moyen de garantir qu'un enfant ne grandira pas sans un parent (normalement le père) c'est de ne pas avoir de relations sexuelles hors mariage. La sexualité hors mariage, d'un point de vue collectif, mène inévitablement (à un accroissement) des naissances hors mariage, et donc des familles monoparentales.
Premièrement, bien sûr, parce que la fille donne naissance sans l'aide et/ou le "consentement" du père, et donc sans son apport financier ou psychologique. Si le père était d'accord au début, au cours des années, il s'éloignera (plus facilement) de ses enfants.
Deuxièmement, lorsque le mariage n'est pas le lieu exclusif de la sexualité, la séparation du couple est plus envisageable, donc la rupture est beaucoup plus facile. Donc, les couples sont plus prêts à se séparer de nos jours, sans penser à l'effet que ça peut avoir sur les enfants.
La solution serait d'adopter des comportements qui préviennent ces situations. Comme ne pas avoir des relations hors mariage. Et résoudre de toujours prendre les décision qui sont bonnes pour les enfants, et non pas seulement pour soi. Les problèmes de couples ne devraient pas devenir le problème des enfants. Une société où les gens adopteraient cette mentalité couperait le taux de pauvreté en moitié. »
3. Convoitise et Surconsommation
« Vivre selon ses moyens. Accepter ce qu'on a. Ne pas vouloir trop. Se contenter des petits plaisirs de la vie. Tellement simple. Tellement économe. Tellement ignoré. »
« Le gars voit son voisin s'acheter une télé 60 pouces, il en veut une parce que sa télé 27 pouces– qui fonctionne très bien– ne lui plaît plus. La fille voit sa collègue de travail acheter des vêtements de designer, elle en veut aussi.
Ces scénarios se répètent. Les gens s'achètent des choses dont ils n'ont pas strictement besoin. Les bijoux. Le maquillage (ça coûte cher!). Les Home Cinema. Les cellulaires (vous n’avez pas absolument besoin d'un Iphone) Les teintes de cheveux. Les tatouages. Les sorties au restaurants. Les gadgets, etc etc. Rien de mal d'avoir ces choses-là si on a l'argent pour le payer. »
« Les gens de la classe moyenne ne sont pas nécessairement des gens qui ont tous ces choses-là. Ce sont des gens qui sont capables de se payer le style de vie de la classe moyenne parce qu'ils font attention avec leur argent. Ils n'achètent pas tout ce qu'ils veulent à chaque coup de coeur. Et s'ils le font, ils ne feront pas longtemps partie de la classe moyenne.
Donc des gens qui seraient capables de pourvoir à leurs besoins s'ils étaient un peu moins matérialistes, vont chialer au gouvernement que la vie coûte chère, et qu'ils méritent un autre programme social pour financer leurs choix personnels, quand ils seraient complètement en mesure de se payer leurs affaires s'ils étaient plus économes. »
« Avez-vous remarqué que les pauvres ont toujours de l'argent pour la bière et les cigarettes ?. Ils trouvent les moyens de payer les cigarettes, mais leurs enfants vont à l'école le ventre vide. »
4. Le surendettement
« Le surendettement est la conséquence naturelle de la convoitise et de la surconsommation. Il n'y a rien de mal à s'endetter pour un bien d'une très grande valeur, qu'on ne serait jamais capable de payer toute suite, dont on a absolument besoin aujourd'hui et qu'on sait être capable de repayer. S’endetter pour une maison, une voiture essentielle (quand on vit à la campagne ou en banlieue éloignée) ou des appareils électro-ménagers, c'est très normal. Mais s'endetter pour des niaiseries comme des vêtements non-essentiels (il me fallait ces chaussures à 200 euros, je ne pouvais pas m'en passer !) des télévisions 60 pouces, des hobbies, des sorties, des gros cadeaux des Noël, c'est stupide.
Les gens s'endettent non pas pour payer l'épicier. Ensuite ils sont contraints de payer des intérêts exorbitants. Et ils chialent contre les compagnies de cartes de crédit quand c'est DE LEUR FAUTE que leurs agios sont très élevés.
Plus ils chialent que la vie coute cher, et plus ils exigent des aides de leurs élus. »
5. Manque d'épargne.
« C’est un peu la même histoire que les deux derniers items. Les gens ont de l'argent pour la bière, mais ils n'ont pas d'argent pour mettre de côté pour une urgence. Alors quand l'urgence arrive, ils s'endettent. On ne peut pas prévoir toutes les urgences. Mais on peut prévoir certaines urgences : des maladies, perte d'emploi, réparations urgentes de la maison (plombier, électricien) etc.
Les gens ont de l'argent pour aller au resto et en vacance ou en week end trois fois par an, mais pas d'argent à mettre de côté ? »
6. Absence de bonnes valeurs
« Je ne parle pas ici d'être des bons petits catholiques. Il s'agit de valeurs que n'importe qui peut avoir. Par exemple, vouloir tenir la tête haute parce qu'on gagne notre propre vie et qu’on ne dépend pas des autres. Il y a des familles et des communautés où l’on se fait traiter de fou si l’on refuse de vivre sur l'argent du gouvernement. Il y a des gens qui ne comprennent pas la fierté de pouvoir se lever le matin et se rendre au boulot et faire bien son travail. »
« Chez bien de pauvres chroniques, il y a une absence d'éthique de travail. Quand tu ne sais pas travailler, comment peux-tu obtenir et garder ton emploi ? »
JPG : Le calcul du seuil de pauvreté est trompeur. En France, est pauvre celui qui reçoit la moitié du revenu médian (et non moyen).
Cela veut dire que lorsque le revenu moyen augmente, le nombre de pauvres augmente mécaniquement, sans que leurs revenus aient baissé d’un euro (mouarfff!). Belle tartufferie des statisticiens éduqués dans nos grandes écoles.
Reproduction autorisée, et même vivement encouragée, avec la mention suivante et impérativement le lien html ci dessous :
© Jean-Patrick Grumberg pour www.Dreuz.info
Un bon article, photomaton d’une société et de clichés que j’entends moi aussi tous les jours ! Une société malade certes, mais qui néanmoins a réussi à faire croire que le besoin remplace le désir, qu’elle peut également combler ce besoin qu’elle a suscité ! Entrainant un cortège de mal aise, de mal être, mais peut importe il ne peut y avoir de vide qui ne soit comblé ! Sauf que le vide et la faille sont nécessaires..Un peu, juste un petit peu, pour qu’il y ait au moins un peu de désir
Merci pour cette lecture
Que du bon sens !
La bonne longueur pour les jambes, c’est quand les pieds touchent bien par terre …
De quoi faire hurler les bobos de la gogoche.
Je vais de nouveau faire mon empêcheur de tourner en rond… surtout vu la tonalité de cet article quand même très puritain (désolé) !
1/ La drogue et l’alcoolisme. La fête.
Nos chers (très chers) traders comme tout le monde le sait ou presque se shootent discrètement dans les sous-sols de la Défense (qu’on pourrait renommer la Défonce). Sont-ils pauvres ?
Des fois cela peut être un moyen de tenir au travail notamment dans des milieux difficiles (le policier qui a vu une scène de crime horrible et a besoin d’oublier, celui qui veut échapper au stress du travail, ou au contraire se stimuler à fond). http://www.rue89.com/rue89-eco/2011/10/24/alcool-cannabis-cocaine-ils-sont-drogues-de-travail-225803
Beaucoup d’artistes et d’écrivains utilisent l’alcool ou d’autres substances illicites. Vincent Van Gogh, Oscar Wilde, Ernest Hemingway, etc. avec l’addiction à l’absinthe (qui fit aussi quelques ravages mais leur permit peut-être cette créativité).
L’alcool ne rend pas forcément violent. En fait il débride plutôt le caractère de fond. Certains rigolent, d’autres deviennent tristes, etc.
Enfin la fête ça permet de se changer les idées, de penser à autre chose.
Il n’est donc pas forcément néfaste économiquement de se bourrer la gueule, de sniffer des produits illicites, ou de fumer (souvent pour se détresser), ou d’encenser son habitation. ça le devient si drogue, alcool, tabac, encens ou fête au lieu de devenir des moyens pour passer exceptionnellement un coup de mou, un moment difficile, faire la fête, se dépasser et faire des choses que l’on ose pas faire si l’on est timide (sauf casser des biens publics on est d’accord), devient un moyen habituel pour traiter une dépression ou une souffrance mentale profonde.
A force de raisonner trop rationnellement il se peut aussi que l’on ne fasse plus rien du tout (ex : crise de l’euro, signes de surchauffe en Chine, austérité massive, … -> on décide de remettre ses projets à plus tard = comportement bearish, on reste dans sa tannière), tout n’est pas toujours rationnel dans ce bas monde.
Je vous laisse aussi réfléchir sur un fait-divers récent : 28 novembre 2010, Le Parisien relate cette histoire de l’appartement de la princesse saoudienne de Neuilly-sur-Seine qui servait de planque…
Après il est évident qu’il est très dangereux pour un pauvre de vouloir des drogues de riche type cocaïne, de s’endetter pour la drogue, de réduire son alimentation pour se droguer.
Pour conclure, drogue, alcool, fête, … c’est risqué oui, mais beaucoup de choses sont risquées.
Dans la série drogues et addictions je vais rajouter :
– la télévision, la presse, la radio, la propagande de partis politiques ou de syndicats. La pensée unique qui se diffuse peut être très nocive surtout quand elle diffuse un climat de peur, rend addict à des stupidités (télé-réalité, série B…)
– la publicité massive qui nous inonde de partout et nous pousse à consommer à l’insu de notre plein gré (manipulation mentale, le “temps de cerveau disponible” si cher à TF1 par exemple, …)
– l’internet et les réseaux sociaux, les jeux vidéos : dépense de temps (et donc d’argent) qui peut devenir folle. Certains sont tellement accros qu’ils mettent tout leur argent dans des jeux. Certains en meurent en oubliant qu’ils sont réels et pas virtuels comme dans le jeu et qu’ils doivent dormir, s’alimenter, … Twitter aurait par exemple un effet similaire à celui de la coke.
– la religion, les sectes (version extrême), … se dire que l’on doit accepter notre situation dans ce bas monde et que Dieu nous réservera un monde meilleur dans l’au-delà. Karl Marx appelait la religion l’opium du peuple.
– en somme toute passion sociale qui devient excessive se transforme en drogue et deviendrait néfaste
– le travail peut aussi devenir une drogue, un travail pas forcément suffisamment rémunérateur d’ailleurs mais qui donne du plaisir. certains bossent donc pour 3 francs six sous et n’arrivent pas à boucler les fins de mois.
Finalement donc la drogue, l’addiction, la passion, c’est à double tranchant. Difficile de distinguer le Bien et le Mal.
2/ 3/ 4/ 5/ 6/ Un peu plus tard 😉
Un bon article, avec les constats duquel je suis d’accord. J’émets quelques réserves sur la solution proposée à la désintégration de la famille (pas de relations sexuelles hors des liens sacrés du mariage), qui me semble absurde.
Par contre, je vis peut-être dans un milieu privilégié, mais je ne trouve pas qu’il soit incorrect de parler de ces causes de pauvreté, en tout cas de la majorité d’entre elles. On discours beaucoup en tout cas des dangers de la dépendance, du surendettement, de la consommation à crédit; et la droite, surtout, parle souvent aussi de structure familiale et de valeurs, sans faire scandale.
Un des meilleurs articles qu’il m’ait été de lire sur dreuz. Je le partage sans réserves.
j’overlike
+ 1
Tout est vrai et sencé dans cet article, mais si un élu tenait un tel discours , il se prendrait une veste de très grande marque !
Ce qui n’a pas été abordé ici encore une fois est que 10% de la population est DEFICIENTE MENTALE….Partout dans le monde. C’est La Courbe de Gauss des QI (donc Gauss?) qui est responsable de ça!!!!!!!!
10 autres % sont INSUFFISANTS dans la société technologiques que les 4% d’EN HAUT ont inventé fabriqué et mise en place…en utilisant le travail automatisé ou presque de 40% des gens se trouvant à gauche et au milieu de la courbe de Gauss….Les 40% restant forment la petite middle class qui rame sans jamais être tout en haut (incapable) mais suffisamment travailleuse pour maintenir son nez hors d’eau…
Celui qui va changer ça, n’est pas né avant longtemps.
ET Je n’ai pas compté les Cinglés qu’on trouve partout dans le corps social…(certains asociaux décrits par notre Québécois mais il a oublié les super-riches-qui-veulent-être-encore-plus-riches et qui ne sont bons que pour l’Asile également…)
les familles décomposées participent à la pénurie de logements. C’est peut être abrupte, mais c’est ainsi : un couple qui divorce va occuper plus de superficie de logement après qu’avant, puisque, garde alternée ou simple droit de visite, les enfants occupent deux fois plus de place.
faut pas exagérer non plus . tu bois pas , tu ne sors pas, tu ne fumes pas,tu ne bai-s-es pas.mais alors!?… dans ce monde , tu fais quoi?
Tu as raison Jo. Pour ma part, j’ai arrêté l’alcool, le tabac et les femmes…Ce furent les pires 20 minutes de ma vie !
Cet article (pertinent de mon point de vue puisque pas généralisé à l’ensemble des pauvres) me rappelle une citation que j’ai apprise dans un temps lointain “au banquet des riches, les pauvres… (je ne me souviens pas exactement) n’ont pas leur place”. Cependant, ce n’est que rhétorique car il devient difficile de revenir en arrière des mauvaises habitudes d’assistanat que tous les gouvernants chérissent en vue de leur réelection mais peut être qu’avec beaucoup de patience, de temps, de formation, de moyens judicieux et en passant par l’école (ce mammouth dont personne ne veut parler et qui existe = je suis enseignante) on pourrait éduquer “l’avenir”
trés politiquement ” incorrect ” ! j ‘ adore ! bien vu JPG ! …
A suivre cette logique, allons tous vivre en Iran, on ne sera pas pauvre au moins !
J’espère que l’article est second degré …
Pourquoi devrait-on déresponsabiliser les pauvres ? Sont-ils des malades mentaux ?