Publié par Les amis de Rachel Franco le 28 mars 2012

Beaucoup d'entre nous ont reçu la lettre écrite par Mme Eva Sandler, veuve de Jonathan et mère des deux enfants, Gabriel et Arhyé, assassinés tous trois à Toulouse par un musulman, en même temps que la petite Myriam au visage d'ange, poursuivie par cet assassin qui l'a attrapée par les cheveux avant de lui loger des balles dans sa petite tête de fillette.

 L'assassin n'a pu s'empêcher de déclarer aux policiers qu'il avait eu un infini plaisir à tuer et il s'est d'ailleurs empressé d'adresser à ses amis islamistes le film de cette tuerie. Sauf quelques exceptions, les nazis n'avaient pas pour coutume de filmer leurs actes orduriers. Cet assassin adorateur du sang pour Allah, présenté si vite comme « le jeune homme poli qui a simplement dérapé », pour devenir tout aussi vite « la victime d'une société française » bien injuste envers tout ce qui bouge et qui est incapable d'assumer une vie d'homme libre, responsable de ses choix idéologiques et de ses actes, cet assassin au visage ordinaire et qui affiche le sourire du Mal, a tué avec plaisir, a filmé avec perversité et a revendiqué avec arrogance.

Je ne m'attarderai pas davantage sur cet animal à deux pattes, ni sur les moutons qui le suivent ou le suivront. Je veux aujourd'hui dire quelques mots pour cette femme qui n'a plus d'avenir et ne sait même l'imaginer, et qui tient cependant debout pour sa petite fille.

Plusieurs lecteurs avaient demandé comment ils pourraient aider cette jeune femme dont le malheur est de l'ordre de l'insupportable. Voici sa réponse : elle est exemplaire et c'est un modèle de la Tradition juive. Je l'ai lu plusieurs fois et je ne peux retenir mon émotion devant une telle âme !

Eva Sandler évoque à peine ses larmes… qui ne sècheront jamais ; sa douleur, comme toutes les douleurs qui font suite au deuil d'un être aimé reste de l'ordre de l'intime et de l'inexprimable. Les pensées qui vont l'assiéger à chaque instant et les souvenirs qui la surprendront feront de cette femme une douleur incarnée de chair et de sang. Elle ne peut s'en remettre qu'à l'Éternel et ne s'attarde donc pas sur ses trois deuils impossibles.

Mais elle nous écrit et partage sa foi de femme juive ; elle remercie l'Éternel de lui avoir permis d'élever un peu ses enfants et d'avoir été la compagne de son époux ; fidèle au message de la Thora, elle demande aux sœurs et frères du peuple juif de ne pas oublier les nécessiteux et les gens seuls et de les inviter pour la fête de Pâques qui s'approche à grands pas. Comment pourrions-nous vivre libres en ignorant la détresse de ceux qui sont tenus dans les chaines de la solitude ou de la faim ?

Ainsi, elle ne s'enferme pas dans sa douleur et pense encore à celles et ceux qui sont dans le besoin. Elle est bien fille d'Israël, fidèle au message de la Thora.

Ce message attend de chacun des hommes et des femmes de tout horizon, qu'il travaille son être profond pour s'engager dans ce monde imparfait, afin de le corriger, de le  protéger du Mal et de leurs représentants et pour soutenir la veuve et l'orphelin.

Avec des femmes de cette dimension, comment ne pas comprendre que le peuple juif ait traversé les violences de l'histoire des hommes ?

Je vais donc mettre en copie pour l'ensemble des lecteurs, la lettre écrite par Eva Sandler et le film de son entretien et de celui de Samuel Sandler, son beau-père.

De Mme ‘Hava (Eva) Sandler de Toulouse

Mon cœur est brisé. Je suis incapable de parler. Il m’est impossible d’exprimer l’immense et dévorante douleur engendrée par l’assassinat de mon cher mari, Rav Yonathan, de nos fils, Aryeh et Gavriel, et de Miriam Monsonego, la fille du dévoué directeur d’Otzar Hatorah et de son épouse, le Rav Yaakov et Mme Monsonego.

Puisse personne ne jamais avoir à endurer une telle détresse et une telle souffrance.

L’esprit du peuple juif ne peut jamais être éteint. Parce que beaucoup d’entre vous, mes chers frères et sœurs en France et partout dans le monde, demandent ce que vous pouvez faire pour moi-même, pour ma fille Liora et pour les âmes de mes chers mari et enfants, je pense que, aussi difficile que ce soit pour moi, il est de mon devoir de répondre à vos sollicitations.

Mon mari avait voué sa vie à l’enseignement de la Torah. Nous sommes retournés dans son pays natal pour aider les jeunes à apprendre la beauté de la Torah. Il était vraiment un homme bon, aimant, généreux et désintéressé. Il était sensible à toutes les créatures de D.ieu, toujours à la recherche de moyens pour révéler la bonté chez les autres.

Lui et moi élevions Aryeh et Gavriel dans les chemins de la Torah. Qui aurait pu s’imaginer que leur séjour sur cette Terre, et le temps que moi, leur Maman, je passerais avec eux, serait aussi brefs ?

Je ne sais pas comment moi et les parents et la sœur de mon mari trouverons la consolation et la force de continuer, mais je sais que les voies de D.ieu sont bonnes, et qu’Il nous montrera le chemin et nous donnera la force d’avancer. Je sais que leurs saintes âmes resteront avec nous pour toujours, et je sais que, très bientôt, le temps viendra où nous serons de nouveau réunis avec la venue du Machia’h.

S’il vous plait, invitez une autre personne chez vous afin que tous aient une place à un Seder pour célébrer la fête de notre liberté. Je crois de tout mon cœur en les mots du verset : « L’Éternel a donné, et l’Éternel a repris ; que le Nom de l’Éternel soit béni. » Je remercie le Tout-Puissant pour m’avoir donné le privilège, aussi bref qu’il fût, d’élever mes enfants avec mon mari. Maintenant, le Tout-Puissant a voulu les reprendre près de Lui.

À tous ceux qui souhaitent apporter la consolation à notre famille et le bienêtre aux âmes des défunts : perpétuons leur vie sur cette Terre.

Aux parents, s’il vous plait, embrassez vos enfants. Dites-leur combien vous les aimez, et comment il est cher à votre cœur qu’ils soient des exemples vivants de notre Torah, pénétrés de crainte du Ciel et de l’amour de leurs semblables.

S’il vous plait, augmentez votre étude de la Torah, que ce soit seul ou avec votre famille et avec vos amis. Aidez ceux pour qui il peut être difficile d’étudier seuls.

S’il vous plait, ajoutez de la lumière au monde en allumant les bougies du Chabbat ce vendredi soir et chaque vendredi soir. (Et, si vous le pouvez, faites-le un peu plus tôt que l’horaire publié, afin d’ajouter de la sainteté à notre monde).

La fête de Pessa’h est proche. S’il vous plait, invitez une autre personne chez vous afin que tous aient une place à un Seder pour célébrer la fête de notre liberté.

Tout en évoquant la douleur de nos souffrances en Égypte il y a si longtemps, nous déclarons toutefois chaque année comment « dans chaque génération, ils se sont dressés contre nous pour nous détruire ». Cette année aussi nous proclamerons d’une voix claire et puissante : « Et D.ieu nous sauve de leurs mains ».

L’esprit du peuple juif ne peut jamais être éteint ; son lien avec la Torah et ses commandements ne peut jamais être détruit.

Puisse être la volonté de D.ieu que nous ne connaissions dorénavant que le bonheur.

J’adresse mes plus sincères condoléances à la famille Monsonego pour la perte de leur fille Myriam, et je prie pour le prompt rétablissement d’Aaron ben Leah, qui a été blessé dans l’attaque.

Je vous remercie pour votre soutien et votre affection. »

Hava (Eva) Sandler

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© Rachel Franco pour www.Dreuz.info

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