Publié par Guy Millière le 30 mars 2012
 
 
J’ai critiqué Nicolas Sarkozy quand il me semblait devoir l’être, et je considère que sa présidence erratique et ses multiples erreurs nous ont conduit vers la situation en laquelle nous nous trouvons aujourd’hui, mais il vient un moment où trop, c’est vraiment trop, et la façon dont la gauche bien pensante s’en est pris à lui ces derniers jours pour avoir dit « musulman d’apparence » est d’une mauvaise foi qui donne la nausée. Oui, il peut y avoir des gens qui semblent musulmans, simplement parce que, physiquement, ils semblent maghrébins, et c’est un fait : l’essentiel des maghrébins en France sont musulmans. Dire que l’essentiel des maghrébins en France sont musulmans n’a rien de discriminatoire ou de « raciste ». Et ce n’est pas nier qu’il existe des maghrébins chrétiens. Dire qu’un Arabe est physiquement différent d’un Scandinave n’est raciste ni vis-à-vis de l’Arabe ni vis-à-vis du Scandinave, de même dire qu’un homme petit et brun est différent d’un autre grand et blond, ou qu’un homme grand et brun est différent d’un homme petit et blond. 
 
Il règne dans l’atmosphère, et pas seulement sur ce point, une forme de chasse aux sorcières vis-à-vis de Nicolas Sarkozy qui commence à m’irriter très fortement. 
 
Tout comme la diabolisation perpétuelle de Marine Le Pen, quoi qu’elle dise et quoi qu’elle fasse. 
 
L’essentiel du discours tenu ces derniers temps par Marine Le Pen concernant l’islam radical est pertinent, et Marine Le Pen parle plus positivement d’Israël que quasiment tous les autres candidats. Qu’il reste des antisémites au Front National est une réalité et un problème. Le programme économique de Marine Le Pen est sujet à caution. Mais la diabolisation organisée sur un mode censé faire réagir les électeurs comme des chiens de Pavlov me semble méprisable.
 
Nul ne doit oublier par ailleurs ce qui se profile à l’horizon : le retour des socialistes au pouvoir. Et si la présidence de Nicolas Sarkozy est constellée d’échecs, le retour des socialistes est une horreur en devenir. 
 
Le Parti Socialiste, c’est, dans l’ombre, Sos Racisme, qui, au nom du « refus de l’amalgame entre islam et terrorisme », se refuse même à évoquer l’islam radical et le djihadisme, et persiste à dénoncer un antisémitisme censé venir essentiellement de l’extrême droite, alors qu’il vient désormais essentiellement de l’islamisme et de l’extrême gauche. Le Parti Socialiste, c’est l’approbation de procès staliniens pour le moindre mot de travers ; c’est un discours asthénique en matière de sécurité, et des propos qui continuent imperturbablement à présenter les criminels comme des « victimes de la société ». Et si je devais parler d’économie…
 
Ce qui m’a éloigné de la gauche dans ma jeunesse a été la découverte du gouffre abyssal entre les intentions proclamées et les actes concrets : lorsqu’on prône vouloir faire reculer la pauvreté et qu’on multiplie les pauvres, on doit se poser des questions, et si on ne s’en pose pas et qu’on persiste à utiliser les mêmes méthodes, c’est qu’on est un imbécile ou un salaud désireux d’obtenir les résultats auxquels conduisent les méthodes. 
 
Partout, toujours, la gauche a suscité des cataclysmes économiques et multiplié les pauvres en prétendant lutter contre la pauvreté, et puisqu’elle persiste, j’en déduis qu’elle est composée d’imbéciles qui pensent qu’en faisant pour la trente septième fois ce qui a abouti à un désastre les trente-six fois précédentes, elle obtiendra un résultat différent. Et j’en déduis que ceux qui ne sont pas des imbéciles et qui savent donc que la trente septième fois le résultat sera le même sont des salauds sans scrupules.
 
D’une même façon, lorsqu’on dit vouloir la liberté d’une population et qu’on aboutit en 1959 à la dictature castriste à Cuba, en 1962 à celle du FLN en Algérie, en 1975 à celle des communistes sur l’ensemble du Vietnam et à celle de Pol Pot au Cambodge, en 1979 sur celle de Khomeyni en Iran (simples échantillons d’une liste très longue), on doit se poser des questions sur l’aveuglement dont on a fait preuve, et s’interroger sur les gens qu’on soutient, et, par exemple, faire preuve d’une absolu circonspection face au « printemps arabe », face à la « cause palestinienne » ou face au militantisme islamique. Si on ne fait pas preuve de circonspection, c’est qu’on est, là encore, un imbécile incapable de faire fonctionner ses neurones et d’accéder à une pensée logique, ou un salaud de la pire espèce.
 
Ces derniers temps, des gens dont je ne sais si ce sont des imbéciles, des salauds ou des membres d’une autre catégorie, mais qui sont incontestablement de gauche, se sont illustrés par un crétinisme que j’ai trouvé particulièrement lamentable et inquiétant.
 
L’un d’entre eux est un islamologue qui connaît tout de la posture du dhimmi, Olivier Roy : celui-ci, avec une perspicacité confondante, a déduit des meurtres de Toulouse que l’abject Merah était « fasciné par l’action violente », et non pas touché par une « radicalisation religieuse », et que « ses cibles prioritaires n'étaient pas les membres de la communauté juive » : dommage que les familles endeuillées d’Ozar Hatorah ne l’aient pas su. Suivent dans l’article, des paroles lénifiantes sur les musulmans français et leur intégration par l’armée où, dit Olivier Roy avec jubilation, ils sont de plus en plus nombreux. L’article a été publié dans Le Monde (bien sûr), et dans le New York Times en version anglaise. Il s’appelle : « En tuant des militaires musulmans français, Merah a tué son double » (l’abject Merah aurait tant voulu être un soldat français !). Les morts juifs ? Ils ne sont pas prioritaires, non.
 
L’autre est un admirateur d’Obama installé à Washington, Justin Vaisse, souvent invité par Yves Calvi (bien sûr). Son article à lui a été publié dans le magazine Foreign Policy, et a pour titre « Le Nouveau Normal ». On y apprend que « l’antisémitisme en France ne cesse de décliner » (ne nous trompons pas), que Merah (c’est de plus en plus évident) était un « loup solitaire », surtout guidé par la « relégation sociale, des troubles de l’identité et un sentiment d’injustice ». Comme le relève Barry Rubin dans le Jerusalem Post (« France: Here Comes the Whitewash »), c’est « dégoûtant » : on trouve chez Justin Vaisse, note aussi Barry Rubin, l’adjectif « banal » pour qualifier les actes de Merah. « Dégoûtant » est un mot très doux pour qualifier ce qu’écrit Justin Vaisse. Celui-ci est l’auteur d’un livre appelé « Intégrer l’islam », rédigé, note Barry Rubin, sans la moindre documentation sur le djihadisme : ce qui le fait ressembler à une sorte d’Alice au pays des merveilles où Alice serait Justin Vaisse et le pays des merveilles « l’islam français ». Lewis Carroll avait du talent et savait, lui, qu’il écrivait de la fiction.
 
La simple idée que des gens comme Olivier Roy et Justin Vaisse puissent s’approcher des sphères du pouvoir suffit à me donner des insomnies striées de cauchemar. Vaisse travaillait pour le ministère de la défense sous Lionel Jospin. Il est nocif à Washington et débite des inepties à la télévision, mais l’imaginer téléphonant à François Hollande et le conseiller à l’Elysée… 
 
Je n’aime pas les films d‘horreur, et je n’aimerais pas ce film-là. Sept morts, dont trois enfants juifs et un rabbin, cela suffit. Vraiment. Oui : vraiment !
 
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© Guy Millière pour www.Dreuz.info

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