Publié par Misha Uzan le 15 avril 2012
 
Le candidat socialiste à l'élection présidentielle a salué jeudi la mémoire de l'ex-président dictateur arabe algérien Ahmed Ben Bella, décédé mercredi. 
 
Ahmed Ben Bella restera selon lui "l'un des symboles" de l'indépendance de l'Algérie, "étape historique décisive". Dans un communiqué, François Hollande a également tenu à "saluer la mémoire de Ben Bella qui fut en 1962 le premier président de la République algérienne et dont nous venons d'apprendre la disparition".
 
Qui était vraiment Ahmed Ben Bella ?
 
C’est aller un peu vite en besogne que de dire qu'Ahmed Ben Bella ne fut que le "président de la République algérienne" et l'homme d'une "étape historique". Car Ben Bella fut bien plus que cela. Il fut avant tout un des neuf « chefs historiques » du CRUA, futur FLN, parti indépendantiste arabe algérien. A ce titre il avait du sang sur les mains, et beaucoup de sang français. 
 
A la tête du FLN, il devient le premier chef d'Etat de la première "République arabe algérienne" le 15 septembre 1963, une République très autoritaire et qui n'était pas plus démocratique qu'aujourd'hui. Ben Bella cumule également le poste de premier ministre. Dans sa jeunesse, il s'engagea au PPA-MTLD de Messali Hadj, avant d'être arrêté en 1950. Ben Bella avait pour objectif de construire un socialisme – c'est sans doute ce qui plaît à Hollande – propre à son pays, mais avec des liens avec la France, tout comme avec Cuba.
 
Devenu chef de l'Etat, Ben Bella est à la tête de la République arabe algérienne, et dans un élan raciste ignoble, il écrase les mouvements d'insurrections kabyles et les oppositions politiques. En 1963, son dauphin désigné est le colonel Boumediene, et soutenu par l'Égypte et Cuba, il s'engage dans la guerre des sables contre le Maroc. Il se rapproche alors des puissances communistes, Chine et U.R.S.S.. 
 
Par ailleurs, Ben Bella fut un partisan du panarabisme. Il entreprend une politique d'arabisation de l'enseignement, et fait appel à des instituteurs égyptiens, et devient un admirateur du dictateur fascisant Nasser, le héros de la "nation arabe" dans les années 50 et 60.
 
Ben Bella et Hollande
 
Le 19 juin 1965, Ben Bella est destitué par un coup d'État militaire mené par son vice-Premier ministre, le colonel Houari Boumedienne. Tous les crimes et le sang versé par Ben Bella n'ont pas empêché François Hollande de ne voir en lui qu'un grand homme, et de le rencontrer en décembre 2010. Pour Hollande, Ben Bella "restera, pour les Français et pour les Algériens, l'un des symboles d'une étape historique décisive de nos deux pays". 
 
Avec cet hommage, François Hollande a montré qu'il sait être le président du non-changement en politique étrangère, poursuivant la même ligne immorale d’alliance avec les pires dictateurs. Hollande sera donc, s’il est élu, le servile successeur d’une politique sans doctrine et sans intelligence, qui soutient des Assad ou des Ben Bella jusqu'à ce qu'on ne puisse plus cacher qui ils sont vraiment. Ben Bella semble avoir mieux réussi qu'Assad en se faisant destituer. Il ne fut pourtant pas bien meilleur.
 
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